Au milieu de nulle part, sur la route d’Evora, le taxi m’a déposé sur ce croisement de chemin. Je me retrouve comme dans Bagdad café avec ma valise et mon sac à dos, un troupeau de mouton à ma droite. Le soleil du soir caresse les oliviers de l’Alentejo et réchauffe mon dos. J’irai voir Evora et ses merveilles demain, ainsi que le travail d’Alvaro Siza sur son projet de vie de la quinta da Malagueira.
Il y a un sentier. Au bout du sentier se détache un bâtiment dans son écrin blanc, moderne et épuré. De loin on pourrait croire à la villa Savoye avec sa géométrie et ses fenêtres en bandeau qui accentue l’horizontalité avec le paysage.
Me voici à la réception, adossé au comptoir en face d’une jolie chaise rouge Magis de Konstantin GRCIC, regardant le lointain par l’enchainement d’espaces et de murs de refends qui ouvrent sur l’ouest. Le sol épouse la légère pente du terrain à l’aide de quelques marches en béton brut. Le bâtiment massif de l’extérieur semble flotter et m’offre des perspectives magnifiques. Les derniers rayons du soleil viennent chercher ma rétine à travers les baies et je souris, apaisé après ce long voyage.