Atlantide

Utter Inn, Västerås, lac Mälaren, Sweden

Durant mon voyage jusqu’à Västerås le train traversait souvent des forêts magnifiques de pins et de sapins recouverts de neige, je pouvais aussi contempler de larges paysages de plaines blanches avec de rares petits hameaux telles des haltes. Il longeait et franchissait d’innombrables petites îles où chacune d’elles était spéciale et certaine étaient habitées par de petits points lumineux. J’avais l’impression d’être plongée en plein Atlantide, à la découverte d’un paradis oublié.

Après 1h de train depuis Stockholm j’arrive enfin à Västerås. Il est presque 16h et il fait quasiment nuit. Le climat reste agréable pour un mois de février mais la nuit approchante, je commence à ressentir la bise sur mon visage. Accompagnée de mon sac à dos et de mes valises je me hâte vers le port pour découvrir mon refuge.

En arrivant au port je me rends compte que le lac Mälaren est encore gelé. J’aperçois l’îlot, telle une île dans un archipel. Pour y accéder j’enfile mes patins, et je me lance sur la glace à la suite du réceptionniste.

En me rapprochant petit à petit je découvre une petite maison de pécheur typique de la suède, rouge avec les pignons blancs. Ça me rappelle que l’utilisation de la peinture rouge de Falun est très résistante et c’est une tradition issue des mines de cuivre de Dalarna. J’ai hâte de pouvoir m’installer en solitaire telle une aventurière !

Photographie de Markus Lekman, janvier 2018

La bulle enchantée

Domaine Le Coq Enchanté, à Cambremer // Basse – Normandie

Après quelques heures de train depuis la capitale, je rejoins le Domaine du Coq Enchanté se trouvant au beau milieu des campagnes vallonnées du Calvados, en Basse-Normandie. Je me retrouve dans la voiture que j’ai louée pour la semaine, pour profiter et flâner sur les petites routes du Pays d’Auge.

Je suis contente il n’est que 16h, je vais pouvoir profiter grâce aux rayons du soleil des maisons normandes, des toitures en chaumes et des panoramas sur les champs de pommiers. Je me retrouve assez rapidement sur la Route du Cidre, la lumière orangée dans les branches des pommiers reflète un royaume doré. Par-ci, par-là, derrière une haie, je surprends un manoir, un château ou un haras.

La petite ville du nom de Cambremer, tels les héros du même nom dans le roman « A la recherche du temps perdu » de Marcel Proust, va m’accueillir pendant quelque temps. J’ai hâte de pouvoir profiter des premières floraisons et des premiers évènements dans ce monde si naturel et empreint de tradition. Arrivant au domaine, je suis le réceptionniste qui m’emmène en plein milieu d’un parc entouré d’un bosquet. Ma chambre est visible depuis l’extérieur mais elle m’a l’air très confortable. J’ai toujours rêvé vivre dans une bulle, d’être en union avec la vie qui m’entoure.

J’y dépose mon sac et ma valise, je n’ai pris que le strict nécessaire afin de profiter comme il se doit de ces hôtels au plus près de l’environnement et en harmonie avec le territoire qui l’accueille. Je m’allonge sur le lit au centre de ma petite sphère et profite des derniers rayons d’or, des gazouillements des oiseaux nichés dans les branches au-dessus de ma tête et de l’air frais passant le bas de la porte entre moi et l’extérieur.

Ce semestre commence très bien, je me sens prête de découvrir ou redécouvrir notre cher pays qu’est la France, par le prisme de la nature, de ses paysages et d’être au plus près de la vie qui nous entoure. Ce voyage m’a plongée dans un rêve enchanteur dont je n’ai qu’une envie, continuer de m’aventurer dans ces lieux exceptionnels, symboliques et originaux reflétant une histoire, un héritage et des époques d’un ancien temps. Vivement demain…

 » Il ne tient qu’à nous de voir le meilleur dans ce qui nous entoure. »

Isaac shapiro
Depuis l’intérieur de la bulle vue sur l’extérieur // Basse-Normandie, Domaine Le Coq Enchanté
crédit : Le domaine du Coq Enchanté

BLEU ET OCRE

Casa do Conto, Porto

Impatiente de retrouver la douceur et la quiétude de Porto, je me précipite en dehors du train et me voilà dans cette gare à la beauté et aux fresques bleutées qui me plongent directement dans la culture portugaise. Pas de doute, je suis à Porto, plus que jamais prête à participer à l’effervescence de la ville le temps d’un semestre. 

Mon regard balaie les rues pavées étroites, les devantures colorées alors que mes jambes commencent à ressentir les hauteurs de la ville. La douceur de l’air de cette soirée de février me plonge dans mes souvenirs de nuits d’été à arpenter ces rues sinueuses, en quête de musique, d’aventures, aux anecdotes aussi surprenantes qu’uniques. 

Après une vingtaine de minutes de parcours, me voilà dans la rue de l’hôtel. Sa longue pente m’offre une ouverture surprenante sur la ville et sur ce que je crois être une place. Je suis heureuse de voir que l’hôtel prend place dans une rue caractéristique de Porto, par ses azulejos, ses façades passant du rose au jaune, du vert au orange, au petit café affichant fièrement l’enseigne Super Bock et mêlant parfois des bâtiments très anciens à des édifices modernes indéchiffrables dans un ensemble étrange mais séduisant. 

Me voilà devant mon chez-moi temporaire, je suis agréablement surprise de la façon dont il se mêle aux autres bâtiments, j’étais probablement influencée par toutes ses images de béton alors que la façade témoigne du Porto historique, avec sa faïence aux motifs bleu et ocre, une façade à la fois colorée et humble. 

Alentejo here I am

Au milieu de nulle part, sur la route d’Evora, le taxi m’a déposé sur ce croisement de chemin. Je me retrouve comme dans Bagdad café avec ma valise et mon sac à dos, un troupeau de mouton à ma droite. Le soleil du soir caresse les oliviers de l’Alentejo et réchauffe mon dos. J’irai voir Evora et ses merveilles demain, ainsi que le travail d’Alvaro Siza sur son projet de vie de la quinta da Malagueira.


Il y a un sentier. Au bout du sentier se détache un bâtiment dans son écrin blanc, moderne et épuré. De loin on pourrait croire à la villa Savoye avec sa géométrie et ses fenêtres en bandeau qui accentue l’horizontalité avec le paysage.


Me voici à la réception, adossé au comptoir en face d’une jolie chaise rouge Magis de Konstantin GRCIC, regardant le lointain par l’enchainement d’espaces et de murs de refends qui ouvrent sur l’ouest. Le sol épouse la légère pente du terrain à l’aide de quelques marches en béton brut. Le bâtiment massif de l’extérieur semble flotter et m’offre des perspectives magnifiques. Les derniers rayons du soleil viennent chercher ma rétine à travers les baies et je souris, apaisé après ce long voyage.

Ce qu’est ce blog…

… la restitution du confinement virtuel d’une vingtaine d’élèves architectes de l’école d’architecture de Nancy, chacun·e dans un hôtel quelque part dans le monde.

À travers un post (ou plus) par semaine, chaque confiné·e relate son expérience (ce qu’il ou elle voit, fait, explore, expérimente, espère, attend, …), en utilisant les outils habituels des architectes (textes, dessins, photos, …).