Dans le train allant de la gare centrale de Boden à Harads, je discute avec l’homme assis à mes côtés. C’est un habitant local qui rentre chez lui après une semaine de vacances. Il devine tout de suite que je viens pour séjourner au Treehotel ; Harads est connu pour cet édifice atypique. Il m’explique que notre destination est un tout petit village suédois avec moins de 600 habitants. C’est le lieu idéal pour moi, il m’aidera à m’évader quelques temps de la ville où tout va bien trop vite.
Nous arrivons à 17 heures alors qu’il fait déjà nuit. Après avoir dit au revoir à mon compagnon de voyage, je marche seule vers la forêt boréale où se trouve le Treehotel, l’un des poumons de la Terre. Arrivant sur site, je ne parviens pas à le trouver tout de suite, alors j’erre un moment entre les végétaux de la forêt. A force de marcher en admirant tous ces arbres fins et longs, je me perds, peut-être un peu volontairement d’ailleurs. Je finis par arriver devant le lac, je lève la tête vers le ciel, et souris. Pour la première fois de ma vie, je voyais des aurores polaires. On aurait dit la plus magnifique des apocalypses. Insouciante, je m’allonge par terre et observe le ciel pendant des heures, heureuse de passer les prochains mois dans cet endroit aux airs de fin du monde chimérique.