Première anecdote du séjour, je suis arrivée deux heures en avance et je dois donc attendre avant de pouvoir accéder à ma chambre. Mais avant même d’y accéder, j’ai déjà pu saisir le caractère luxueux de l’établissement et un bagagiste est déjà venu prendre mes bagages pour que j’en sois débarrassée, il les déposera dans ma chambre dans deux heures. J’ai donc tout le temps pour observer le hall d’entrée mais j’aperçois sur la droite ce qui me semble être un bar. Quoi de mieux que d’observer le hall en buvant un verre ? Pas grand chose.
J’ai décidé de goûter le cocktail signature du Tschuggen Grand Hotel, «un apéritif pétillant riche en petits fruits» si mon Allemand-Suisse est correct. Peu importe, il est excellent. Tout est excellent depuis mon arrivée à vrai dire. L’entrée de l’hôtel était somptueuse. Entre deux piliers d’un gris anthracite très sobre, nous nous retrouvons face à une petite montée de cinq marches présentant un tapis rouge qui, lui-même, fait un clin d’oeil au porche juste au dessus qui arbore la même teinte. On a l’impression que l’on va entrer dans un écrin, comme si l’hôtel lui-même était le bijou et la surprise est d’autant plus travaillée que l’on ne voit pas ce qui se passe à l’intérieur de l’hôtel. En journée, les vitres décorées de feuillages reflètent l’extérieur. Mais lorsque l’on entre, l’émerveillement est à son rendez-vous. Nous sommes projetés dans une ambiance très feutrée, très tamisée qui contraste avec l’ambiance très froide de l’extérieur enneigé. Nous entrons face au comptoir d’accueil décoré de feuillages, que nous rejoignons en foulant une moquette légèrement décorée de motifs dans les tons rouges-ocres. Celle-ci s’accorde à merveille avec les poutres en bois apparentes du plafond qui ont été mises en lumière par des éclairages subtils le long de celles-ci. Cette ambiance très chaleureuse est accentuée par le mobilier qui forme des petits espaces lounge avec de somptueux fauteuils anciens et des cheminées encastrées à proximité de ceux-ci. On retrouve finalement tous les ingrédients pour se sentir le bienvenu, mais tout ceci dans la certaine intimité du luxe un peu ancien et très feutré.
C’est un peu déconcertant à vrai dire car, quand j’observais le bâtiment de l’extérieur, je ne reconnaissais pas un hôtel aussi luxueux. La partie hôtel, détachée de la partie spa réalisée par Mario Botta, est très sobre que ce soit dans l’édifice en lui-même comme dans le choix des matériaux qui sont très neutres. C’est finalement, d’extérieur, un hôtel relativement sobre qui se veut imposant mais pas excessivement afin de respecter l’environnement montagneux aux alentours. Néanmoins, dès lors que l’on foule le parvis et, par la suite l’entrée, nous sommes plongés dans le luxe attendu de ce grand hôtel suisse cinq étoiles. A mon avis, le luxe réside aussi dans le cadre naturel environnant et c’est un joli tour de maître de ne pas enlaidir le luxe présent naturellement sur le site par le luxe bâti, à savoir l’hôtel. C’est un bel équilibre.
Il est désormais temps d’emprunter l’escalier à gauche du comptoir central arborant un tapis rouge lui aussi. Carte en main, c’est l’instant tant attendu, celui de découvrir ma chambre pour les prochaines semaines.