La brise souffle frais depuis des jours, entre sud-ouest et nord-ouest. Il y a souvent des grains dans le ciel et des ris dans les voiles. Les menus ont changé depuis deux semaines et je me sens en pleine forme, toujours d’accord pour de bons plats, j’en avais un peu marre de manger de la mangue et du poisson, selon le ciel, selon le temps. La nuit, le jour, c’est pareil, je ne dors que d’un œil mais je dors bien parce que rien ne m’en empêche pas de stresse pas de tâches à accomplir, je me laisse porter chaque jour selon ce qu’il m’offre. Je divague sur le large, et d’un coup je les aperçois, une troupe de dauphins qui nous accompagne. Ils restent près d’une demi-heure, deux d’entre eux se mettent à faire le tire-bouchon, je les fixe longuement, et je me demande si j’oserais essayer de nager parmi eux pendant un calme plat.
L’océan est vraiment passionnant ce genre de phénomène me rappelle, des souvenirs d’enfance, des souvenirs de tous les êtres imaginaires et gigantesques, depuis la baleine blanche, le terrible « Moby Dick » des régions hyperboréennes, jusqu’au Kraken démesuré, dont les tentacules peuvent enlacer un bâtiment de cinq cents tonneaux et l’entraîner dans les abîmes de l’océan.
Une fois redescendue sur terre, je me retourne pour regagner ma chambre, et je l’aperçois, coque flottante, Une énorme épave…