Je regarde le soleil se coucher, je respire le souffle du large, je sens
mon être s’épanouir.
Apres une longue journée, une fois installe je m’allonge sur le lit l’eau
bruissait le long de la coque, je l’entendais même en dormant, je sors prendre
l’air, debout à faire les cent pas pour me dégourdir les jambes et écouter la
nuit.
Formidable ! beaucoup d’étoiles étaient visibles, un beau ciel illuminer
par les constellations, une nuit encore plus richement colorée que le jour, bien
plus que des points blancs sur un fond noir bleu, heureusement il y a des transats,
mais je préfère m’allonger par terre, sentir le bois froid et humide, le vent léger
d’une mer plate qui caresse légèrement les voiles, grande et belle voile
chinoise, qui faisait songer à l’aile d’une chauve-souris géante, le clapotis
de l’eau sur la coque, par contre je n’étais pas seul des membres de l’équipages
était encore réveillé, seulement je ne remarque rien, n’entend rien, Je ne sais
plus très bien depuis quand dure ce calme je perds toute notion du temps, je
ferme les yeux et ressent ce qu’avait cette expérience à m’offrir.
Assez profiter du coucher de soleil, on se dirige vers l’accueil. Des panneaux en bois, avec marquer à la craie blanche, réception nous guident. On se retrouve dans une grotte directement ouverte sur l’esplanade, sans portes. Un meuble construit en pierre sert de bureau, l’espace n’est pas vraiment aménagé, le mobilier reste rare et minimaliste. L’espace est assez sombre et pas très grand, et on arrive à sentir une odeur, qu’on n’arrive pas à distinguer. Un mélange de senteurs, des notes un peu boisées, un peu métalliques, ou encore d’humidité. On récupère nos clefs et on se dirige vers notre chambre. On rencontre un couple italien qui vient se ressourcer et profiter de leurs retraites. On discute quelques minutes, il fait frais. Ils habitent la grotte voisine à la nôtre. On décide de prendre, plus tard, l’apéritif ensemble en terrasse.
Le numéro de notre grotte est le 4. On ouvre la porte, qui est assez large. L’espace est assez intrigant, à la fois défini et indéfini. On descend trois petites marches, pour se retrouver dans un espace salle à manger – chambre. L’espace est plus long que large, sous voûte. Le tout enveloppé dans un écrin de pierre. On a un léger sentiment de tunnel. L’espace est éclairé uniquement par des bougies ou des spots encastrés au sol dont la lumière jaunâtre met en valeur le caractère et fait ressortir le volume de la pierre. Des niches toute hauteur, où de plus petite taille, créent un jeu de profondeur. Le mobilier est entièrement en bois foncé, les draps de lit en laine tressés et une niche toute hauteur sert de tête de lit. Un tabouret sert de table de nuit, et deux bouteilles de vin nous attendent sur la table. Tout au bout de la pièce, on aperçoit la salle de bain, qui vient s’agencer à l’intérieur d’un second espace sous voûte, séparé par un arc, et ouvert sur la chambre. Une atmosphère plus intime. La baignoire est dessinée avec des lignes courbes, pas trop haute, ni très grande. Un banc en bois sert à déposer les serviettes de bain, deux bougies ainsi que les huiles essentielles. Les bougies sont posées par terre, et créent un cheminement vers la baignoire. Une fenêtre haute laisse entrevoir la lune.
Me voilà sur le chemin vers ma boîte (chambre d’hôtel). Je suis devant les cabanes à capsules, on a une disposition de volumes, qui ressemble à un microcosme d’une ville où, plusieurs boîtes en bois renferment environ quatre à cinq capsules chacune tandis que le passage central fait office de « rue principale » et que les passages entre les volumes font office d’allée.
Dans ma capsule, je suis comme dans un autre monde. J’appréhendais beaucoup d’avoir la sensation d’être pris au piège, d’étouffer à l’intérieur.
Et surprise ! la capsule est étonnamment spacieuse, on n’est pas comme dans un cercueil, il y a de la hauteur quand on est assis et il n’y pas vraiment de porte, la capsule se ferme par un petit rideau de toile, donc on peut s’échapper quand on veut…
Première anecdote du séjour, je suis arrivée deux heures en avance et je dois donc attendre avant de pouvoir accéder à ma chambre. Mais avant même d’y accéder, j’ai déjà pu saisir le caractère luxueux de l’établissement et un bagagiste est déjà venu prendre mes bagages pour que j’en sois débarrassée, il les déposera dans ma chambre dans deux heures. J’ai donc tout le temps pour observer le hall d’entrée mais j’aperçois sur la droite ce qui me semble être un bar. Quoi de mieux que d’observer le hall en buvant un verre ? Pas grand chose.
J’ai décidé de goûter le cocktail signature du Tschuggen Grand Hotel, «un apéritif pétillant riche en petits fruits» si mon Allemand-Suisse est correct. Peu importe, il est excellent. Tout est excellent depuis mon arrivée à vrai dire. L’entrée de l’hôtel était somptueuse. Entre deux piliers d’un gris anthracite très sobre, nous nous retrouvons face à une petite montée de cinq marches présentant un tapis rouge qui, lui-même, fait un clin d’oeil au porche juste au dessus qui arbore la même teinte. On a l’impression que l’on va entrer dans un écrin, comme si l’hôtel lui-même était le bijou et la surprise est d’autant plus travaillée que l’on ne voit pas ce qui se passe à l’intérieur de l’hôtel. En journée, les vitres décorées de feuillages reflètent l’extérieur. Mais lorsque l’on entre, l’émerveillement est à son rendez-vous. Nous sommes projetés dans une ambiance très feutrée, très tamisée qui contraste avec l’ambiance très froide de l’extérieur enneigé. Nous entrons face au comptoir d’accueil décoré de feuillages, que nous rejoignons en foulant une moquette légèrement décorée de motifs dans les tons rouges-ocres. Celle-ci s’accorde à merveille avec les poutres en bois apparentes du plafond qui ont été mises en lumière par des éclairages subtils le long de celles-ci. Cette ambiance très chaleureuse est accentuée par le mobilier qui forme des petits espaces lounge avec de somptueux fauteuils anciens et des cheminées encastrées à proximité de ceux-ci. On retrouve finalement tous les ingrédients pour se sentir le bienvenu, mais tout ceci dans la certaine intimité du luxe un peu ancien et très feutré.
C’est un peu déconcertant à vrai dire car, quand j’observais le bâtiment de l’extérieur, je ne reconnaissais pas un hôtel aussi luxueux. La partie hôtel, détachée de la partie spa réalisée par Mario Botta, est très sobre que ce soit dans l’édifice en lui-même comme dans le choix des matériaux qui sont très neutres. C’est finalement, d’extérieur, un hôtel relativement sobre qui se veut imposant mais pas excessivement afin de respecter l’environnement montagneux aux alentours. Néanmoins, dès lors que l’on foule le parvis et, par la suite l’entrée, nous sommes plongés dans le luxe attendu de ce grand hôtel suisse cinq étoiles. A mon avis, le luxe réside aussi dans le cadre naturel environnant et c’est un joli tour de maître de ne pas enlaidir le luxe présent naturellement sur le site par le luxe bâti, à savoir l’hôtel. C’est un bel équilibre.
Il est désormais temps d’emprunter l’escalier à gauche du comptoir central arborant un tapis rouge lui aussi. Carte en main, c’est l’instant tant attendu, celui de découvrir ma chambre pour les prochaines semaines.
Après de longues minutes à observer le ciel atypique que m’offrait ce
village suédois, je me relève pour rejoindre le bâtiment abritant la réception
de l’hôtel ; le Treehotel Guesthouse. Le réceptionniste m’explique que
c’est ici que se trouve le restaurant, et que cette maison d’hôte dispose aussi
de six chambres pour accueillir les clients. Le Treehotel était connu pour ses
sept chambres singulières éparpillées dans la forêt, mais moins pour les six dont
il me parlait. Durant mon séjour, j’avais bien l’intention de séjourner dans
chacune de ces chambres, pour y vivre à chaque fois une expérience unique et
différente. Pour ma première nuit, j’avais choisi la chambre
« Mirrorcube », car c’était la plus connue d’entre toutes. Le
réceptionniste me donne la clef, et insiste pour qu’une employée m’y
accompagne.
-Si vous
y allez seule la nuit, vous ne la trouverez jamais ! me dit-il.
Je comprends le sens de cette phrase lorsque j’arrive finalement devant le « Mirrorcube ». Si l’employée ne m’avait pas signalé que nous étions arrivées, je ne l’aurais même pas remarqué. La chambre était un cube en verre miroir suspendu dans les arbres. Ces derniers se reflétaient si bien sur ses murs qu’elle était parfaitement camouflée dans la forêt. Ma première pensée fut de m’inquiéter pour ma vie privée. Si j’allumais la lumière à l’intérieur, on verrait tout ! Préoccupée par le fait de passer une nuit dans une boite entièrement transparente, je remercie l’employée et emprunte la rampe suspendue permettant d’accéder à la chambre. En entrant, je suis soulagée de constater qu’il y a du contreplaqué sur les murs, et seules quelques ouvertures permettent de créer un lien visuel entre l’intérieur et l’extérieur. Une question me traverse alors l’esprit. Maintenant que j’avais allumé la lumière dans la pièce, à quoi ça ressemblait de l’extérieur ? Je laisse tomber mes sacs de voyage et sors de la chambre en hâte pour redescendre. Une fois à terre, j’observe la beauté de cette chambre faisant penser à une sculpture monumentale. De ce cube en verre se démarquaient quelques surfaces rectangulaires desquelles émanait la lumière de la chambre : les fenêtres du Mirrorcube.
Lorsque je suis arrivée, j’ai remarqué que tout était
construit sur mesure pour optimiser l’espace. Il y a le strict nécessaire pour accomplir
cette odyssée.
La porte d’entrée
est une porte blanche de bateau avec un hublot, tout comme les autres fenêtres,
ce qui créer une ambiance maritime. Le rouge du bâtiment permet de créer un
point de repère dans cet environnement infini et rajoute une ambiance
vernaculaire.
Comme Jack
dans le phare de Bioshock, j’ai pénétré dans cet espace et j’ai découvert,
après avoir descendu une petite échelle, une chambre immergée comme un
sous-marin. Un spectacle d’ombres de créatures m’y attendait.
J’ai
l’impression de pénétrer dans un autre monde… Mon hôtel cache bien des secrets…
Domaine Le Coq Enchanté, à Cambremer // Basse – Normandie
Quelques heures après mon arrivée, le soleil se couche. L’arrivée de la nuit métamorphose le paysage et l’atmosphère se voit bouleversée. Le lendemain matin encore pleines d’images en tête, je dois mettre des mots sur ce que j’ai vu, vécu et entendu.
C’est l’expression que j’ai eu quand j’ai poussé la porte de mon pavillon. Je ne m’y attendais pas du tout. J’ai eu l’impression d’être entré dans un autre monde, comme le placard de Narnia. Par contre, j’espère que j’arriverai à me détendre, car je me sens légèrement enfermé dans une boite de verre. Pour moi, le pavillon retrace l’histoire de la terre de Garrotxa. Je marche d’abord sur de la lave, ensuite sur des petits cailloux puis je traverse au-dessus de l’eau en ayant l’impression d’être dans une forêt. Le toit s’arrête à certains moments pour délimiter l’intérieur et l’extérieur et laisse place à la vue sur le ciel.
Après beaucoup de réflexion et de réserve cet hôtel est très poétique. Le pavillon est minimaliste. Il ne compte pour mobilier qu’un simple lit posé à même le sol, ce qui me prend un peu au dépourvu, je l’avoue. Je n’ai pas l’habitude de vivre avec si peu, mais je suis contente de tenter cette expérience. Je la vois comme une bulle de nature, de ressource où l’Homme est au centre même de l’expérience. Il s’agit d’un confort différent. Tout les pavillons sont construits à peu près de la même manière dans cette forêt de verre.
Pour vous faire comprendre le lieu voici ma carte d’expérience. Je vous expliquerai comment je les ai vécu chacune à leur tour.
Je passe le pas de la porte noire très opaque et me voilà face à un escalier de cinq petites marches. Bien loin des halls d’hôtels spacieux et épurés, l’arrivée à la Casa do Conto se veut intimiste et chaleureuse. Étrangement, malgré l’aspect très contemporain qui se dégagent des murs blancs et du béton présent du sol au plafond, l’ensemble est tout sauf froid et austère. Je suis directement attirée par le canapé en cuir jaune sur ma droite, ces objets à la fois kitsch mais tellement réconfortants. Il peut sembler anodin et pourtant il est central, il a quelque chose de l’ordre du familier, du chez-soi. Les vieux meubles rendent cette pièce rassurante.
Je m’approche donc de la personne derrière ce grand bureau en bois foncé. L’espace n’est pas éclairé par des plafonniers ou des suspensions, mais par des points lumineux dispersés, doux et singuliers. Le grand sourire de Paula m’accueille entouré d’objects très différents. De la photo de Porto aux chaises en cuir moutarde, et du buffet en bois esprit années 60 au tapis molletonneux noir, je suis à peine arrivée mais pourtant déjà apaisée.
La plus grande chambre pour la vue j’ai choisi. Étendu sur le lit je me suis endormi. Au réveil, le Castelo de Arraiolos montrait sa silhouette à travers la vitre. Nord-Est, panorama cadré, au loin, le molosse Prise d’air, brise du matin, rosée, bientôt la suite.