Arriver a bon port
Installation dans la chambre
Départ
Arriver a bon port
Installation dans la chambre
Départ
Quoi de mieux que de partir une semaine au Brésil dans un Hôtel luxueux situé au bord de l’océan Atlantique sud pour s’assoupir et s’éloigner le temps d’un instant de notre quotidien surchargé et mouvementé.
La semaine de travail touche à sa fin, il est temps pour moi de faire mes valises et d’aller en gare.
C’est une fois arrivé en gare de Nancy que je m’oriente dans le hall central afin de découvrir le quai sur lequel mon train est arrêté. Après quelques minutes d’attente j’aperçoit sur l’écran que mon train à destination de Paris est arrêté voie4.
Le train était vide sur plusieurs wagons. Incroyable les conséquences du COVID.
Une fois arrivé en gare de paris Est, je m’oriente vers un taxi afin qu’il m’amène à l’aéroport…
Après ce long périple, me voici assis dans l’avion, collé au hublot. C’est une fois installé que je commence à rêvasser et à imaginer ce magnifique hôtel. Un hôtel qui semble épousé son environnement, ou les troncs d’arbres viennent transcender le bâtiment, ou le calme semble régner au point d’entendre le vent effleurer ces longs troncs…
Dans le train allant de la gare centrale de Boden à Harads, je discute avec l’homme assis à mes côtés. C’est un habitant local qui rentre chez lui après une semaine de vacances. Il devine tout de suite que je viens pour séjourner au Treehotel ; Harads est connu pour cet édifice atypique. Il m’explique que notre destination est un tout petit village suédois avec moins de 600 habitants. C’est le lieu idéal pour moi, il m’aidera à m’évader quelques temps de la ville où tout va bien trop vite.
Nous arrivons à 17 heures alors qu’il fait déjà nuit. Après avoir dit au revoir à mon compagnon de voyage, je marche seule vers la forêt boréale où se trouve le Treehotel, l’un des poumons de la Terre. Arrivant sur site, je ne parviens pas à le trouver tout de suite, alors j’erre un moment entre les végétaux de la forêt. A force de marcher en admirant tous ces arbres fins et longs, je me perds, peut-être un peu volontairement d’ailleurs. Je finis par arriver devant le lac, je lève la tête vers le ciel, et souris. Pour la première fois de ma vie, je voyais des aurores polaires. On aurait dit la plus magnifique des apocalypses. Insouciante, je m’allonge par terre et observe le ciel pendant des heures, heureuse de passer les prochains mois dans cet endroit aux airs de fin du monde chimérique.
Me réveillant en sursaut, je me rappelle soudainement mon rendez-vous étrange dans le 9e arrondissement à Paris. Je regarde l’heure sur mon téléphone, je m’aperçois que j’ai seulement 45 minutes pour me préparer, finir ma valise et me rendre à la gare de Nancy. Je me précipite pour m’apprêter. Je check vite fait ma to do List pour ne rien oublier, parce que je pars pour un temps indéterminé, sans savoir ce qu’il m’attend.
Arrivant sur le quai numéro 4, toute essoufflée, je monte dans le wagon 9, place ma valise dans le compartiment, et m’assieds au siège 12 en me disant que j’ai failli louper mon train. Ma respiration commence à revenir à la normale, je me sens rapidement bercer par le mouvement du train et commence à m’assoupir. En fermant les yeux, j’imagine ce rendez-vous inattendu et soudain avec cette personne qui met cher. Je visualise la douceur de son visage, plus précisément le mouvement de sa bouche quand il me sourit, la profondeur et la brillance de son regard quand il me voit, les mouvements expressifs de ses sourcils quand je lui raconte la perception de la vie dans mon monde tout merveilleux.
La vitesse du train ralenti, je me réveille tout en douceur. Contemplant le paysage de Paris Est, plus particulièrement en voyant les entrepôts MacDonald et la halle Pajol, je me remémore les moments passés avec mes amis d’archi à ces endroits. Le train s’arrête, les portes s’ouvrent, je prends ma valise et mon sac, je me dirige vers l’extérieur de la gare.
Le soleil m’éblouit, la chaleur me réchauffe, la précipitation des gens me stresse, le bruit des klaxons des voitures, des bus, des scooters me font rappeler que je suis bien à Paris. Ne connaissant pas le 9e arrondissement de Paris, et encore moins le lieu de rendez-vous, je décide de mettre en fonction mon GPS. Me laissant guider par la voix de l’application qui étouffe légèrement le bruit des automobiles, je commence mon parcours. Le stress commence a surgir en moi, le stress de l’inconnu, de la non-maîtrise de la situation, et les retrouvailles avec cette personne après quelques mois de séparation. Tout en marchant, en poussant ma valise à travers ces boulevards, ces ruelles avec cette architecture authentique d’Haussmann, ces cafés, ces bistros qui dynamisme la vie de l’arrondissement, je finis par oublier ce stress, en me laissant emporter par cette atmosphère parisienne.
Je visualise la plaque de la rue, je suis rassurée, je suis au bon endroit. Je me dirige vers l’esplanade devant l’église Saint-Eugène-Sainte-Cécile, j’aperçois au bout de cette rue piétonne, proche de ce magnifique bâtiment blanc, la silhouette de cet homme.
Commençons l’aventure avec un voyage sensible, plongeons-nous dans le plus profond de notre âme et puisons-y tous ces sentiments qu’évoquent en nous la vue de l’hôtel Faralda Crane à Amsterdam.
Un hôtel Grue, un bâtiment ? un édifice ? une structure ? J’ignore comment l’appeler, mais ce qui est sûr c’est que c’est industriel,
Un aspect mécanique, brut, sobre et dur est fort frappant,
Des couleurs primaires qui semblent remplir une fonction de prévention plus qu’autre chose (esthétique d’un hôtel par exemple)
Un soupçon d’élément curviligne contraste l’ensemble rectiligne et cubique,
Une hauteur importante, un élancement défiant l’échelle humaine,
Un intérieur vintage et surchargé, se rebelle contre la sobriété extérieure.
Telles sont mes premières impressions…
Après une escale à Istanbul, la traversée de cinq fuseaux horaires en sens inverse, l’arrivée à l’aéroport international de Malé, un vol jusqu’à l’île de Maamigili, puis une virée en bateau jusqu’à Rangali, voilà mon premier jour aux Maldives terminé : ma première nuit dans cet hôtel commence. Il y a exactement vingt-quatre heures, j’étais encore sur le parking de l’aéroport Paris Charles-de Gaulle.
Une nuit dans cet hôtel vaut à peu près deux années de salaire moyen aux Maldives, ou une année de Smic français. Ma suite personnelle de cent mètres carrés est un située à cinq mètres sous l’océan Indien. Depuis mon lit, je vois des dizaines des poissons nager autour et au-dessus de moi. Dire que je suis décontenancé serait un euphémisme.
Je n’arrive pas à me rendre compte du privilège que c’est d’être ici, là, à cet instant. Je suis épuisé mais bien trop excité pour arriver à fermer l’œil, mon cerveau n’a pas eu le temps d’assimiler tout ce qu’il s’est passé aujourd’hui. C’est tellement surréel.
Je n’aurais peut-être pas du prendre la suite sous-marine dès ma première nuit ici, je sens que je vais avoir du mal à me remettre de cette journée…
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