l’école de Porto

Cette semaine je suis remonté sur porto pour voir la ville et mes amis en erasmus à la FAUP ( faculté d’architecture et d’urbanisme de Porto ). J’ai donc eu la chance de voir cette école que j’ai beaucoup appréciée dans le traitement du site, du paysage et de l’imbrication de la pente avec les bâtiments. Voici quelques photos.

Cour interieur qui relie les bâtiments
Bloc de projet pour les Master 1, 1er des 4 plots
Vue depuis la route qui fait fasse au Douro
Petit pavillon sur les hauteurs de l’école

J’ai vraiment apprécié ce petit pavillon de siza avec le traitement des baies dans cette couleur dorée, la pureté des lignes, la féerie de l’espace et de la lumière à travers les branches d’arbres

A bientôt de retour dans la villa Extramuros

Le mystère des failles de lumière

Détail des failles de lumière, vue depuis le bassin extérieur et intérieur des hammams

Dans les thermes ce qui est magique c’est cette impression d’avoir une toiture qui flotte au-dessus de nous avec les joints creux qu’il y a entre les différentes dalles de béton. Celles-ci sont disposées sur les blocs de béton qui entourent les petits bains à la manière d’un entablement. Les porte à faux permettent d’avoir ces failles de lumières qui embrassent la pierre. Les dalles sont très épaisses, elles font 48cm, de ce fait, il n’est presque pas possible de voir, lorsque l’on est dans les bains, le dispositif mis en place pour laisser passer la lumière. Les failles sont en fait comme des fenêtres de toit, mais très allongées. 

Les failles de lumière se prolongent jusqu’à la piscine extérieure, notamment au niveau des grands cadres dans le paysage. Dans la piscine extérieure, j’ai l’impression de me sentir toute petite, l’architecture semble même s’agenouiller face au paysage au niveau de la façade sud-est des thermes. Le long de la rue, les thermes s’affirment et cadrent le paysage, alors que le long de la colline la nature prend le relais. J’aime cette sensation de transition entre la massivité de la pierre, qui devient de plus en plus poreuse pour ensuite laisser passer le paysage, à l’image d’une ruine romaine où les arcades seraient tombées d’un côté. 

Un des seuls endroits dans les thermes où les failles ne sont pas présentes, c’est les hammams. La lumière y est très spéciale et presque inexistante… Ils sont organisés en longueur sur trois salles. Les salles sont toutes traversées par un passage avec des bancs le long des murs. Ainsi, lorsque l’on entre, on accède à une première salle en enfilade avec une deuxième qui a une température plus élevée et de même pour la dernière salle. Cela permet au visiteur de tester les différentes températures sans avoir à beaucoup se déplacer. Mon dessin n’est pas très net car lorsque l’on rentre dans la première salle, on ne voit pas le fond de la dernière, tout est en buée, on ne voit pas à un mètre de soi, le parcours est guidé par les lumières du plafond qui permettent de ressentir une profondeur. C’est une sensation très intéressante de sentir les matériaux sur lesquels on marche, de s’asseoir, sans les voir, de les deviner. 

Free spirit Suite

Je reviens sur mon séjour dans la première chambre de l’hôtel Faralda Crane afin d’apporter quelques éclaircissements. Ce n’est pas le fruit du hasard si j’avais décidé de débuter cette expérience de séjour virtuel dans la Secret Suite, c’est bien parce qu’elle fût aménagée dans un espace existant, la cabine du grutier, ce qui lui a valu une distinction visuelle par une forme et une couleur de façade propre à elle. Contrairement aux deux autres suites, entièrement neuves et créées dans le cadre de ce projet. Donc, il a fallu faire, pour la suite secrète, un travail de restauration et de réaménagement de son espace intérieur.

Je passe maintenant à ma semaine passée dans la seconde chambre, Free spirit Suite. Située en dessous de la suite secrète, elle est accessible par un ascenseur sur une hauteur de 35m.

En franchissant la porte d’entrée, je me retrouve coincée entre un sentiment de déjà vu et une sensation d’une exploration toute nouvelle. Est-ce dû à la forme de l’espace et sa logique, lisible dès le premier regard ( du moins pour moi) ? Probablement oui…

Une chambre de 36m² environ se développe sur deux niveaux, un premier dédié au salon et à une salle de bain, puis un second niveau dit de couchage et qui abrite un lit et une baignoire luxueuse. Cette disposition est ancrée dans ma tête, mais ma confusion était surtout due à ce changement de décor. En effet, des nuances plus calmes et paisibles avec seulement quelques éléments de couleurs vives, ont réussi à me transporter dans une autre ambiance très différente, tout en ayant des piqures de rappel de l’aspect industriel originel de l’hôtel.  

Chaque suite à sa palette de couleurs et son thème. Pour la Free Spirit Suite, le design haut de gamme est inspiré du Jugendstil, l’équivalent de l’Art Nouveau en Allemagne. Le terme renvoyait au début à la revue Jugend créée par Georg Hirth en 1896. Ce modernisme se caractérise par l’inventivité, rompant avec l’industrialisation de masse, et l’introduction du sensible dans le décor quotidien à travers les couleurs, les ornementations inspirées des fleurs, des insectes…

Ces inspirations sont présentes dans la suite à travers des objets d’art, posés sur le sol ou accrochés aux murs. Ces derniers sont en en onyx de couleur perle recouverts de tissus gigantesques Chivasso en satin de 4m50 de long.

Si proche de la nature

En pleine Nature // Parc Naturel Régional de Millevaches, Limousin, France

Cela fait maintenant quelques semaines que je voyage sur le côté Ouest de la France, de bulles en bulles. J’ai visité et été accueilli dans différentes régions, toutes aussi accueillantes les unes que les autres. J’ai pris du plaisir dans chaque destination, ait gouté toutes les spécialités que l’on a pu me faire découvrir et appris tellement sur l’Histoire locale.

J’ai envie de changer d’air. Je me suis alors posée cette question :

Par où commencer ? Changer de bulles ? Partir ? Voyager au-delà des frontières ?


Le système de la bulle, minimaliste, épurée et poser au fond du jardin m’a permis de me ressourcer au plus proche de la nature et de notre environnement. D’autres bulles plus luxueuse, esthétique et confortable m’ont permis de prendre soin de moi physiquement grâce à toutes les intendances proposées : Jacuzzi, salle de bain attenante à la chambre, décoration colorée (plus ou moins présentes à l’intérieur comme à l’extérieur) et tous les services pour me transporter, me nourrir, etc.

Aujourd’hui je recherche des sensations, j’ai envie de découvrir d’autres facettes de ma personnalité mais aussi de notre territoire par l’aventure. Mon ami de Paris est venu me rejoindre dans le Parc Naturel Régional de Millevaches en Limousin.

En début de semaine, nous sommes partis en randonnée. Sous les bras notre nouvel hôtel pour la semaine. Elle s’appelle la TinyBubble, elle est le produit et création originale et géniale de Jean-Luc Planche (A Retrouver chez Bubble Tree et Pierre Stéphane Dumas le fondateur)

Bulle tente dans les arbres
crédit : Point de suspension, Tripadvisor.com
Bulle tente dans les arbres
crédit : Point de suspension, Tripadvisor.com

Nous avions déjà voyagé munis d’une tente et de sacs de couchages. Nous avons donc apprécié la liberté que l’on peut ressentir avec cette bulle-tente, pas d’attaches, pas d’obligations. On se promène entre les montagnes, les prairies, au bord des étendues d’eaux, dans les forêts, les champs… Les paysages se succèdent le temps d’une journée puis viens le soir. Nous trouvons une zone dégagée en haut du Rocher de Clamouzat à Faux-la-Montagne, je crois. Je ne suis pas certaine, car toutes les montagnes se ressemblent un peu ici.

On installe alors notre nouvelle chambre pour la nuit, le terrain est accidenté mais on nous a prévenu que ce n’était pas un problème ! On l’accroche aux arbres environnant, bien sûr les plus solides et en état pour nous soulever, ils disent que deux arbres suffisent mais bon on n’est jamais trop prudent.

Notre Tiny Bubble accrochée dans les arbres.
Crédit : Dihan – Bubble tente

Puis on l’installe, la membrane gonflable s’ouvre. Nous n’avons pas choisi la tente intérieure pour pouvoir vivre cette expérience pleinement, nous dormirons à la belle étoile ce soir. Le lit est cependant, déjà intégré ainsi que de multiples équipements tels que : l’aération, les moustiquaires (une pensée pour mon ami qui revient toujours de vacances criblées de piqures. Et qui n’en a eu que quelques-unes hors de la tente !), de vide-poches et des accroches pour la lampe de poche par exemple, afin d’éclairer notre lecture du soir.


Pendant notre voyage au cœur des hautes terres de la Montagne limousine, nous avons rencontré des vaches et moutons dans les parcs, quelques loutres sur différents cours d’eau, que l’on a pu croiser et des sculptures sur l’histoire du paysage et espèces présentes dans la région.

Etang des Oussines – crédit : Voyager en photos
Les vaches – crédit : Voyager en photos

Cette semaine en immersion et symbiose totale avec la terre. Nous a apporté une certaine reconnaissance envers notre environnement si riche, délicat, accueillant et parfois périlleux, en forêt, en montagne ou dans les tourbières (où l’on a fait attention de ne rien abimer et de ne rien se casser !).

La Tourbière
crédit : Mathilde – Voyager en photos

(Toutes les images proviennent du Blog de Mathilde : Voyagerenphotos.com)

redécouverte

Malade, cette semaine je l’ai passée dans mon lit. Quoi de mieux que quelques jours allongée pour savourer les détails de la chambre. Le lit, face à la baie vitrée, m’offrait toujours une vue sympathique sur le paysage désertique dégagé.

Le matin, le soleil venait glisser sur mon visage en réchauffant les draps : des réveils comme je les aime. Et pour cela, je n’ai jamais connu meilleure chambre.

Une chasse aux trésors dans le temps

Ayant adoré découvrir des artefacts vikings de Vasteras et Stockholm, j’ai voulu en savoir davantage.

Je suis allée à Sigtuna. C’est « la première ville de suède », elle a été construite par le roi Éric IV le victorieux vers 970. Il voulait créer un royaume rassemblant les royaumes européens. Pour construire la ville il s’est lié à l’Eglise chrétienne, il souhaitait former un royaume avec un seul roi et un dieu. Ce fut assez polémique à cette époque puisque c’était des terres vikings.
La ville devient la plus importante de suède pendant plus de 2 siècles, et possédait un quartier central très actif avec un port international où il y avait de nombreux drakkars. La ville a gardé la même taille que celle de l’époque et n’a pas changée. Le port restât actif et de nombreux objets / langues ont été retrouvés provenant d’Europe et Moyen-Orient.
Malheureusement, elle fut incendiée en 1187 par des pirates, engendrant sa perte de notoriété au profit de Stockholm, ou encore Uppsala, plus au nord.

Quand je suis arrivée dans cette ville, j’ai eu l’impression de participer à une chasse aux pierres runiques. Il y a plus de 150 pierres disséminées à travers toute la ville. Je me suis rendue à l’office du tourisme pour avoir un vieux futhark. C’est un exemplaire de l’alphabet runique qui m’a permis de déchiffrer quelques runes.

Une pierre runique de sigtuna

Dans le centre-ville, la ruine de l’église de st Olof séjourne à côté de l’église Mariakyrkan entourés de pierres tombales. Non loin se trouve aussi la ruine St Per’s Kyrkoruin.
Souvent ignorées, les ruines cachent très souvent leur beauté mise en valeur par les rayons du soleil. Le temps et le silence y sont roi.

Ruines de l’église de st Olof

En visitant la ville le long du lac, je suis tombée sur un assemblage de pierres intrigant, tel un labyrinthe. Je n’ai pas réussi à savoir si c’était de l’époque viking, un peu comme le tumulus d’Anundshög ou plus encore, quelque chose de recréé comme une mise en scène.

Assemblage de pierres au bord du lac Mälaren

La ruelle historique de Stora Gatan est pleine de petits et cafés et boutiques d’artisans. Les centres historiques sont toujours fabuleux ! Comme toujours j’ai pu prendre un petit fika entourée de fleurs au soleil.

En longeant le lac je suis remontée au hameau de Vibby by dans Sigtuna. Vieilles chaumières rouges et clôtures traditionnelles, j’étais de nouveau plongée dans la Suède du XVIIIème. Après avoir traversé le village j’ai traversé quelques champs afin d’arriver au château Venngarn du 13ème siècle. Il a été modifié au fil des siècles. L’intérieur était magnifique comme l’extérieur. C’est un bâtiment jaune trônant sur un immense jardin composé de quelques cultures et d’une fontaine.

Château Venngarn, trônant sur son jardin

L’histoire et les paysages de cette ville m’ont fait voyager dans le temps…

Entretien avec Jean Nouvel

Mercredi 28 avril :

« L’architecture est un art utile et social, qui doit défier le temps »

Reconnu mondialement, Jean Nouvel est un architecte qui a marqué l’histoire de l’art, en réalisant des œuvres majeures dans le domaine de l’architecture. Au micro d’Arnaud Laporte, il explique en quoi l’architecture est un combat, un art fondamental, politique et social.

L’architecture comme lien social

Jean Nouvel : « Beaucoup d’architectes se revendiquent artistes dans les années 1970, on m’a demandé (à l’époque) d’exposer dans une galerie près de la Bastille et j’ai exposé une attestation sur l’honneur comme quoi je n’étais pas un artiste. Ma conviction est plus complexe que ça. Je pense qu’un architecte ne peut pas s’abriter derrière sa condition d’artiste pour faire ce qu’il a envie de faire. L’architecture est un art utile. Elle doit avoir un rôle social. Et on doit investir de l’argent au bon endroit et faire en sorte que ça résiste et défie le temps, tout ça est de notre responsabilité. L’architecture est un art, c’est sûr mais c’est aux autres de déterminer qui est artiste. (…) Il faut absolument que ce rôle sociétal s’applique au développement urbain, à tous les quartiers, à toutes les décisions qui impliquent la ville. « 

« Mars 1976 », un mouvement fondateur pour l’architecture 

Co-fondateur du mouvement « Mars 1976 », Jean Nouvel a participé à ce mouvement charnière qui avait pour objet, notamment, de lutter contre le corporatisme des architectes.

Jean Nouvel : « C’était l’époque des concours en architecture, qui semblent une évidence aujourd’hui mais à l’époque il n’y en avait pratiquement pas. Ils avaient été institués, et les jeunes architectes accédaient pour la première fois à la commande par les concours. Et les lauréats de ces concours ont décidé, sous l’impulsion de quelques uns dont j’étais, de prendre la parole et de s’insurger contre la façon dont les villes étaient modifiées en France par l’urbanisme. Car le même plan d’urbanisme, à travers les plans d’occupation des sols, était appliqué à toutes les villes françaises, qui avaient toute le même « zoning » hallucinant. Il y avait pas de réflexion liée au site, liée à la situation. On a donc fait un papier dans « Le Monde » qui a fait beaucoup de bruit à l’époque, et « mars 76″ a été à l’origine de beaucoup de choses, en particulier de la création du Syndicat de l’architecture, qui avait comme ambition de défendre l’architecture d’abord, pour mieux défendre les architectes ensuite. »

Architecture et urbanisme, meilleurs ennemis

Pour Jean Nouvel, l’architecture est une question politique fondamentale, un combat pour l’avenir, notamment face au déploiement homogène de l’urbanisme…

Jean Nouvel : « Par rapport à la façon dont les villes se développent tout autour de la planète et en France aussi, il y a une sorte d’abandon des décisions sur la localisation des développements, on prend des terrains libres et on les développe à l’infini. Il faut absolument arrêter le territoire des villes. Il faut qu’autour des villes, il y ait un chemin de ronde, que d’un côté on cultive des légumes et fruits, et qu’il y ait toute une agriculture liée à ça. On va créer un renversement, et la périmétrie va devenir une ligne nette, elle va devenir une ligne qui va prendre de la valeur, et on va pouvoir travailler et construire en relation avec ce qui est là. Si un Président de la République prenait une de ces décisions, je crois qu’il aurait fait un bon travail dans le domaine de l’urbain qui n’a encore jamais été fait sur cette planète. » 

source : interview France Culture

Mario Botta – pratique architecturale

Extrait de l’interview de Mario Botta, De la nature à la culture par Céline Fossati – quelques phrases qui permettent de mieux comprendre la justesse du geste architectural réalisé par Mario Botta pour le centre de bien-être du Tschuggen Grand Hotel. Ce geste admiré découle avant tout d’une grande prise en compte du contexte et d’une implantation respectueuse dans le site, une attitude récurrente chez l’architecte et observable dans de nombreux projets. 

Lorsque vous imaginez un bâtiment en montagne, cherchez-vous le bon geste architectural ou l’intégration dans le paysage ?

« Ni l’un, ni l’autre. Je n’aime pas ce mot d’intégration. La montagne est une présence, une architecture en soi. L’homme vient ajouter une autre présence entre le ciel (l’infini) et la terre. La question étant: comment modifier la croûte terrestre pour y enraciner une construction ? On ne peut donc pas parler d’intégration. Au contraire, il faut parler de dialogue entre des formes rationnelles (que l’on va placer entre ciel et terre) et l’élément organique (la nature qui est là, présente). L’intérêt de l’architecte n’est pas le geste en lui-même, un geste fermé, centré sur un objet fini. C’est la confrontation entre l’élément géométrique et l’élément organique. S’il y avait un thermomètre capable de mesurer la qualité d’un acte architectural, il devrait mesurer l’intensité de cette confrontation. Plus la tension est importante, plus la montagne s’enrichit et, de manière réciproque, plus l’objet architectural devient intéressant. »

Qu’est-ce qui vous attire vers les sommets ?

« La montagne est une mère exigeante. Ou mieux encore, une femme exigeante. Elle demande plus de rigueur que la plaine où l’on peut, même si on ne le devrait pas, bâtir n’importe où. Chaque élément en montagne demande un effort et engendre une fatigue. L’entier du processus exige davantage de précision, de rigueur. Bâtir devient en défi. »

Êtes-vous à un moment de votre vie qui vous appelle à plus de spiritualité ?

« Sans doute. J’ai reçu une éducation où les valeurs spirituelles étaient importantes. Chercher à aller au-delà de la limite définie par l’esprit de l’homme. Et j’espère que cela se traduit dans mon architecture. Ce n’est pas toujours une recherche consciente. Je ne trouve parfois des valeurs et des significations à mon travail qu’une fois le bâtiment achevé. Quand on est dans le processus de construction, on a bien d’autres paramètres à gérer: problèmes de statique, gestion des coûts, choix des matériaux, contraintes techniques… A la fin, l’objet vous parle ou ne vous parle pas. Mais il est toujours le reflet d’une recherche d’authenticité, enrichie des valeurs de tous ceux qui ont contribué à son édification, du savoir-faire des artisans et de la mémoire historique collective. Le bâtiment fini est infiniment plus riche que l’idée d’origine de l’architecte. »

Ce que je vois et ressens

Je mène ma vie virtuelle d’étudiante en architecture/touriste tout discrètement. Je continue mon exploration de l’hôtel en jonglant entre les différentes pièces, offrant des ambiances variées et des expériences uniques.

Pour ma rédaction du soir, je rebondis sur mon vécu dans la suite Secret, chaque coin me faisait rêver et dépassait mes attentes, moi qui suis plutôt fan d’une déco minimaliste et contemporaine, je me retrouve fascinée par la composition de ces espaces qui dégagent une atmosphère propre à chacun d’entre eux et forment un tout harmonieux.

Le design d’intérieur qui m’inspire
La maison et la salle d’exposition d’Olivia Bossy
Photo par Tom Ross

En observant chaque détail, je suis parfois gênée et mal à l’aise face à certains choix, plusieurs motifs géométriques totalement différents sont choisis mais qu’on pouvait simplifier en n’en adoptant qu’un seul par exemple, afin de rester dans une certaine sobriété de décor. Mais, je me ressaisis juste après en me disant que finalement, l’objectif est atteint par les créateurs de cet intérieur, ils cherchaient peut être à éveiller toutes ces sensations contrastées chez le visiteur.

Composition de motifs géométraux variés sur le rideau, le mur, le sol, le lampadaire et le fauteuil

En effet, les architectes d’intérieur du Studio Heem localisé à Haarlem accordent une importance particulière au sens donné par chaque élément, il n’était pas question de ramener intégralement le vocabulaire propre à la nautique dans cette construction notamment à travers des fenêtres rondes par exemple mais plutôt de réinterpréter ces éléments afin d’en créer un nouveau langage pour chaque suite.

Dans la suite Secret, la porte coulissante de la salle de bain n’est plus une simple porte simplement fonctionnelle séparant deux espaces et dénudée de sens, mais elle est bien un réceptacle de détails qui rappellent l‘aspect industriel et mécanique de la grue.

Détails sur la porte coulissante de la salle de bain

Les fenêtres de la cabine du grutier, dans l’espace salon, n’ont pas été cachées par des rideaux, de même pour les parois en tôle oxydée. Ceci peut émaner d’une intention d’opposer ce calepinage brut et purement fonctionnel, à une forme de diversité et de richesse des motifs géométraux et des textures combinées entre elles à travers les coussins, la housse de matelas et le tapis.

Il s’agit de créer cette tension et ce contraste entre l’existant purement minimaliste, industriel et ‘rouillé’ et le nouvel apport plutôt surchargé et soigné.

Details changeants

Pour le reste de mon séjour ici, j’ai demandé à l’accueil si je pouvais changer de chambre. Il n’a pas été très évident de négocier. Les chambres sont majoritairement occupées et les touristes présents ici, avec tous les services qu’offre la chambre, les occupent comme leur maison, pas question donc, pour eux, de déménager.

Après trois jours d’attente, j’ai finalement pu accéder à une chambre un peu différente. En effet, celles-ci  sont toutes équipées presque pareil. Je pouvais juste changer ma vue et mon niveau. Je me retrouve maintenant face au vide désertique s’étendant devant moi. Et cette vue est appréciable depuis mon balcon, je n’ai désormais plus de piscine privative et la présence des chèvres. Ma salle de bain offre tout de même une magnifique baignoire ilot pour me rafraichir à l’abri des regards. Quelques aménagements différent donc mais le style et la taille reste les mêmes. Le contraste du bois de qualité avec la pierre est toujours chaleureux et appréciable, de plus, le fait d’être à l’étage me donne un sentiment de liberté : je ne me sens plus écrasée avec des voisin et le balcon m’offre une vue plus dégagée. Je pense que je vais tout autant aimer cette chambre.