Loin de l’expérience insolite que m’offre cet hôtel atypique, je souhaite aujourd’hui partager ce que j’ai pu apprendre de la personne qui est derrière cette architecture. Edwin Kornmann Rudi n’est ni architecte ni ingénieur, il est cet entrepreneur immobilier dès plus intelligents et créatifs à mon sens puisqu’il a réussi à saisir une opportunité sans égale.
“L’art véritable n’est pas seulement l’expression d’un sentiment mais aussi le résultat d’une vive intelligence.”
Hendrick Petrus Berlage
Rien n’est fruit du hasard, cet homme est dans cette activité entrepreneuriale depuis ses 17 ans, donc depuis plus de 40 ans ! Mais comment est-ce qu’il a eu cette idée de créer un hôtel dans une grue industrielle ?
Monsieur Rudi répond à cette question sur le site dédié à son hôtel :
« Tout d’abord, il faut être créatif et un peu fou pour développer les 3 suites les plus chères au sommet d’une grue portuaire monumentale. Je voulais faire une démonstration ! Mon rêve était de créer un outil qui contribuerait à la réalisation de mon objectif »
Un petit tour sur LinkedIn m’a permis de mieux connaitre le parcours hétérogène d’Edwin Kornmann Rudi. Actuellement et depuis 2010,il est propriétaire de Crane Hotel Faralda Amsterdam et travaille dans le secteur de la restructuration, récupération et remarketing de l’immobilier. Mais sa carrière commence d’abord par la réaffectation et le réaménagement des propriétés industrielles et monumentales, de 1998 à 2008, tout en ayant des projets parallèle dans le domaine de la santé. En 2001 et pour onze ans, il était président de la GP Support Foundation (Fondation de soutien aux médecins généralistes) en étant propriétaire et investisseur.
De cet aperçu, je ne peux que constater un élément qui demeure commun à toutes ces activités, l’entreprenariat.
J’avoue que ce constat pousse mes pensées vers une dérive plutôt pessimiste, je me dis que finalement ce projet que nous ; les architectes, voyons comme une œuvre architecturale des plus intéressantes puisqu’il illustre le pouvoir de l’Homme à exprimer les sensations de son temps, à réadapter des objets, des lieux et des environnements selon son évolution à lui, n’est finalement qu’un projet ‘commercial’. C’est peut-être mon avis à moi seule, mais ces questionnements me laissent perplexes.
Ce qui me rassure, suffisamment pour fermer l’œil et dormir sereinement, est que quel que soit la raison, le projet a permis de sauver un patrimoine industriel représentatif d’une mémoire collective, puisque, je le rappelle, les autres grues ont été démontées et seul Kraan 13 a été sauvé. Puis il ne faut pas oublier que cet hôtel participe dans la satisfaction des besoins d’une certaine catégorie de la population, en offrant une expérience insolite mais aussi en offrant des opportunités de branding et de marketing proposé justement grâce à la notoriété répandue de l’hôtel.
Enfin, ce qui me rassure réellement est le fait que rien n’est jamais perdu, même si c’était pour un but purement économique (un constat que j’essaierai d’améliorer davantage par des recherches et surtout par l’expérience que m’offrira ce séjour), le projet demeure une concrétisation d’une expérience et d’un savoir-faire de restauration d’une structure industrielle pour devenir habitable en respectant les normes en vigueur, ceci dit, cela peut servir comme un enrichissement à notre culture de construction.
« Si l’on ne pêche pas du tout contre la raison, on n’arrive généralement à rien. »
Albert Einstein