Samedi 24 avril :
Suite à l’annonce d’un adoucissement des restriction sanitaires en suisse, les lieux publics sont de nouveau ouverts. Hier, je me suis précipitée sur mon carnet de voyage pour piocher au hasard une des destinations architecturales que j’avais notée dessus : Berne !
Par chance, Berne n’est qu’à une heure de train de Lucerne : nous prenons les billets au guichet de la gare et montons à bord du train qui nous emmènera visiter une des œuvre de l’architecte Renzo Piano : le Centre Paul Klee.
Mettant en scène plus de 4.000 œuvres d’art de Paul Klee sous un seul toit, le Zentrum est situé dans la campagne bernoise, une zone marquée sur un côté par la courbe d’une autoroute et de l’autre par le profil éloigné des Alpes. Une des sources d’inspiration pour la conception du projet a été la morphologie de la région, son panorama de collines et de champs ondulants.
L’architecture du Zentrum a été conçue comme une vague douce surgissant de la terre. C’est à peine visible d’une certaine distance, la courbure de la structure créant trois vagues artificielles. Parcourant ce lieu, il est très perceptible de ressentir le désir de l’architecte Renzo Piano de faire du centre un jeu changeant de rencontres, de repos et de plaisir. Faisant écho aux innombrables activités de Paul Klee en tant que peintre, musicien, enseignant, écrivain et philosophe, le Zentrum Paul Klee a pour vocation de présenter l’artiste dans toute sa richesse.
Chaque colline a sa tâche particulière. Celle du nord est dédiée à la médiation pratique de l’art, à la musique, aux conférences et aux ateliers, celle du milieu accueille la présentation de la collection et les expositions temporaires, tandis que la colline du sud est consacrée à la recherche et à l’administration. Si les thèmes artistiques suggérés par le musée reflètent le talent pluridisciplinaire du Suisse allemand Klee, un artiste-peintre et un professeur très lié à la musique et la poésie, le design (la conception) du bâtiment et sa spatialité traduisent sa passion pour l’harmonie des formes et les manifestations de la nature.
Les trois ‘vagues’ successives sont connectées par un sentier couvert qui fonctionne sur toute la longueur de la façade occidentale. La courbure géométrique complexe de la structure et de la toiture, visible depuis l’intérieur, génère une spécialité et des ambiances inédites. La façade d’acier et de verre à l’ouest est équipée de dispositifs de filtration de la lumière en textile, partiellement motorisés, afin de contrôler précisément la lumière naturelle à l’intérieur.
D’un point de vue topographique, le projet du Zentrum est une métaphore de l’esprit du lieu. Alexis et moi avons trouvé que l’ensemble du site forme un espace silencieux et paisible. Une tranquillité qui n’est pas juste ici acoustique, mais visuelle et spatiale également qui, lorsqu’on la pratique, nous guide à la découverte de la vie et de l’œuvre d’un des plus importants artistes visuels du modernisme classique du XXe siècle.