Nouveaux amies

Cette semaine était incroyable.

Dans l’hôtel un nouveau designer à fait son défilé de mode.

Tout l’événement se passait dans l’espace central, en fermant une partie,côté du restaurant,avec des grands tissus noirs. C’était de ce côté que les modèles sortaient. Je ne me rendais pas compte de la grandeur de cette espace avant de le voir dans cette configuration. Il y avait trois rangées de chaises de chaque côté et un podium au milieu. L’éclairage était complètement différent et il y avait de la fumée partout.

Un groupe d’amis était assis à côté de moi. J’ai commencé à parler avec une des filles. « Apparemment on a le même goût pour la mode » .

Le lendemain il faisait beau. Avec mes nouveaux amis, on a loué des vélos de l’hôtel et on est parti faire un tour d’Amsterdam.

Je pense que cette ville est faite pour être parcourue à vélo ! Il y a des pistes partout, on se sent en sécurité par rapport aux voitures. Et en plus les pistes sont pensées pour que les utilisateurs puissent profiter de tous les beaux cadrages.

Je dois faire ça plus souvent.

Hulhumalé

Avant mon retour sur l’île de Rangali, j’ai décidé de rester fouiner un peu autour de Malé. La capitale est si petite qu’on en fait vite le tour. Je me suis donc rendu sur l’île de Hulhumalé, située juste à côté. C’est si proche que j’ai emprunté un pont pour m’y rendre.

Hulhumalé c’est un peu comme Malé : une petite île entièrement recouverte par une ville. Néanmoins, l’ambiance y est différente, les rues y sont plus larges, les constructions moins hétéroclites, les espaces verts plus grands, on y trouve même des plages. C’est parce que contrairement à sa voisine, cette île n’a pas connu un urbanisme sauvage et un rapide développement incontrôlé. Hulhumalé c’est une île planifiée, artificielle, sortie des eaux en 1997 pour résoudre le problème de surpopulation de la capitale.

Il était quatorze heures quand je me suis approché de la plage, surpris de n’y voir presque personne. Après tout c’est logique, Hulhumalé n’est pas vraiment une destination prisée, habituellement les touristes ne font qu’y passer car c’est sur cette île que se situe l’aéroport. Pourtant cette plage est vraiment magnifique, on aurait presque l’impression d’être sur une île déserte… sans les bruits de la circulation au loin et le bourdonnement des avions de ligne.

temps pluvieux

Il a plu toute la semaine, je suis restée la plupart du temps dans ma chambre, il faisait bon.  La chaleur contenue dans les murs ressortait et les bougies accentuaient cette ambiance chaleureuse. Le bruit de la pluie sur la pierre naturelle me paraît étrange.

J’en ai profité pour regarder de plus près ma chambre. J’ai essayé de distinguer et de deviner les éléments ajoutés par les architectes. Certains étaient très subtiles tels que des niches creusées  alors que d’autres étaient plus évidents tels que le muret en pierre qui sert de tête de lit. La séparation des espaces ne ressemble pas à celle que j’ai pu étudier dans les documents que mon ami bouquiniste m’a prêté. J’ai également mesuré la superficie qui est de 30m², trop vaste pour la superficie des grottes originales. Soit elle a été agrandie, en creusant vers la terrasse, soit la superficie résulte de l’addition de deux grottes. J’ai également dîné avec mon couple italien préféré. Ils m’ont proposé de visiter en début de semaine prochaine  leur chambre, qui est une suite tout en haut des Sassi.  J’ai également participé à un cours de cuisine offert par l’hôtel, qui a eu lieu dans une salle à manger troglodyte. J’ai également pris rendez vous pour une visite guidée nocturnes des sassi.


Peinture rupestre

Cette semaine était consacrée à l’étude de l’histoire des grottes de leurs anciennes formes d’occupation, de leurs populations, et des différentes fonctions qu’elles ont pu accueillir. 

Ces grottes représentent vraiment la division sociale qu’il y a pu exister à Matera. J’ai également continué ma recherche de la fameuse grotte aux peintures cachées, sans succès. Par contre j’ai trouvé lors d’une de mes promenades une église rupestre dont les murs sont ornés de peintures. Mon ami bouquiniste m’informe que sous la domination normande-souabe au début du XIIIe siècle, la Ville est nommée diocèse. Ceci renforce le sentiment religieux de la population, qui se manifeste par la construction d’un riche patrimoine architectural et artistique ecclésiastique. Je lui ai également emprunté plusieurs ouvrages pour mes lectures  d’après midi sur la terrasse. 

Echange téléphonique!!

Lors de ma dernière intervention je vous ai parlé d’un appel avec une amie. Pour tout vous dire cet appel fut très intéressant.

Durant cet échange nous avions parlé de notre vécu dans notre hôtel qui commence à fortement se prolonger. Et c’est par ce prolongement que nous avions pu découvrir des sensations qui nous semblaient inexistantes dans ce type de situation. Et cela m’a rassuré car je ne suis pas le seul à ressentir le manque de nos taches quotidiennes. C’est même souvent que nos points de vues ce rejoignaient.

Nous avions ressenti des besoins, des envies auxquels nous n’aurions jamais pensés. Les taches quotidiennes nous manques, et c’est surement du à notre culture et notre éducation. Depuis toujours on nous apprend à s’occuper de nous même afin de d’être autonome. Et aujourd’hui, on séjourne depuis quelques semaines dans un lieu qui nous prive de ces tâches quotidiennes. C’est pour moi très déstabilisant et cela joue énormément sur ma productivité. Moins j’en fait et moins j’ai envie d’en faire…

Suite à notre échange et nos constats que nous avions énumérés lors de cet appel; mon ami est parti elle aussi faire des courses pour se faire son petit repas.

Malé

Ces derniers temps, tournant en rond sur mon île du bout du monde, j’ai décidé de changer un peu d’air. J’ai passé quelques jours à Malé, la capitale des Maldives, à une centaine de kilomètres de mon hôtel sous-marin.

Malé c’est une île d’un kilomètre de large pour un et demi de long.  Son point culminant est à deux mètres au-dessus du niveau de la mer et sa population est de cent-vingt mille habitants. Malé c’est un monde dans un mouchoir de poche. Tout y est mélangé, condensé, intriqué. Dans la rue de mon hôtel il y a une mosquée, des réservoirs de pétrole, un terrain de football, un marché aux poissons, un forage d’eau potable, un ministère, une déchetterie, une ambassade, une centrale électrique. Tout ce qui constitue et permet à une capitale moderne d’exister est là, concentré sur ce flocon au milieu de l’océan.

Parcourir les rues de Malé c’est voir les entrailles d’une ville, c’est côtoyer ce qu’on ne voit pas d’habitude, mêlé aux hôtels de luxe et aux restaurants pour touristes.

CONFORT _ INCONFORT

Je décroche mon téléphone toute contente, avec le sourire jusqu’aux oreilles, impatiente de savoir comment son séjour au Brésil se passe ! Il faut savoir que Pierre est un ami de longue date. C’est une personne que j’apprécie énormément et qui met cher. 

Nous échangeons longuement sur nos découvertes, notre séjour dans notre hôtel, nos activités que nous effectuons. Pierre me fait découvrir des paysages à couper le souffle à travers des photographies et également des croquis qu’il a pu faire, il me raconte les nouvelles saveurs culinaires qu’il a découvert sans oublier la culture des pays du Sud-Américain. Les habitants sont bienveillants, accueillants, chaleureux. Je pense que je l’envie un peu, oups ! Je suis très contente de découvrir un pays de cette manière surtout à travers Pierre. Je me rends compte que ma situation, actuellement, est très différente. Certes, je suis en bonne compagnie avec Jérome, mais la situation sanitaire ne nous permet pas de profiter pleine de notre capitale. Le côté positif de cette situation, c’est que je découvre les moindres recoins du 9e arrondissement et des arrondissements juxtaposés, à savoir le 2e, le 10e et le 18e. 

Après cet échange sur nos découvertes, Pierre me raconte sa frustration de ne pas se sentir totalement libre le fait de vivre dans un hôtel ; entre autres le fait de ne pas choisir ce qu’il veut manger. Je suis du même avis que lui, les activités du quotidien qui sont « banales » telles que faire la cuisine, faire le ménage, faire les courses, etc., sont bénéfiques à notre bien-être. Il faut savoir que je suis une personne très organisée et maniaque, faire le ménage et la cuisine est une satisfaction pour moi au quotidien. La vie dans un hôtel ne nous permet pas de retrouver cette satisfaction. Je lui fais part de mon sentiment de ne pas me sentir vraiment chez moi, et d’avoir du mal à m’approprier ma suite, en un lieu rien qu’à moi et à Jérome. Mon mobilier, ma décoration, mes plantes, mes photographies, etc., sont des éléments qui me permettent vraiment de me sentir chez moi, et de m’approprier l’espace où je vis. Certes, la chambre est sublime, incroyable, mais à long terme les choses qui font de cette chambre un espace de luxe, deviennent peu à peu des éléments normaux. Elle perd son charme des premières semaines. 

Je pense que vivre dans un hôtel de luxe est un rêve idéologique et quand on le réalise, c’est une sorte de tuer ce rêve, c’est ça qui rend la chose un peu triste !

Temps pluvieux …

Cette semaine, j’ai enfin pu avoir des nouvelles de mes amis. J’ai réussi à trouver à Olot un magasin qui vend des cartes SIM pour que je puisse les appeler en France ! J’étais trop contente de les avoir au téléphone. Je ne vois pas personne ici, mais j’ai quand même pu recevoir la visite d’un ami qui a dû venir pour le travail du coup, il s’est arrêté pour venir manger un midi avec moi. Je lui ai fait découvrir les spécialités que je commence à connaître maintenant. J’apprends même à les cuisiner pendant des cours de cuisine. (J’aime beaucoup cuisiner et cela commence à me perturber de ne pas pouvoir cuisiner à l’hôtel… Je vais finir par leur demander pour faire des essais dans leur cuisine, je pense ^^) J’ai bien changé de chambre, mais je n’en vois pas la différence ! Les deux sont pareils et je ne croise toujours personne…
On a eu une grosse semaine de pluie du coup, ce fut lecture, danse et dessin ! Un peu de sport ça ne fait pas de mal ! 😀

CROQUIS DE LA CHAMBRE

Petit à petit, l’oiseau fait son nid.

Malgré mon admiration pour les cabanes paysagères, depuis plusieurs nuits, je me réveille dans une « chambre nid ». J’y suis arrivé, le soleil brillait et les températures étaient printanières. Depuis quelques jours, la neige est revenue avec la fraicheur.

La construction de l’hôtel c’est fait en deux phases : la première concernait les chambres paysagères qui a été compléter par une seconde phase avec des chambres nids. Ces chambres reflètent l’idée de cabanes dans les arbres. Les chambres nids sont des cabanes soulevées de la pente sur des tiges en acier très fine. Toute la boite est soulevée à plusieurs mètres au-dessus du sol. Cette élévation offre à l’intérieur un sentiment de hauteur et même de danger.

Intérieur d’une cabane nid

Lorsque je suis entrée dans la chambre, j’ai emprunté un petit couloir jusqu’au « salon » en double hauteur, avec plusieurs ouvertures sur différentes orientations. La chambre se compose d’un couloir d’entrée avec une salle d’eau, au dessus se trouve une chambre et les espaces se rassemblent sur le salon en double hauteur. La hauteur dans le salon surélever donne un sentiment de vertige. La cabane domine la vallée. Les tailles des fenêtres varient et sont placées pour donner à voir des éléments singuliers de la nature environnante. Les encadrements des fenêtres sont colorés par l’artiste Knut Wold avec la volonté de faire ressembler les murs à un jardin en fleur abstrait et ainsi de rapprocher de la tradition d’utilisation de peinture colorée et décorative utilisée à l’intérieur des maisons norvégiennes pour accompagner les étés colorés et vaincre les hivers grisâtres. De la même façon que dans les chambres paysagères, la cabane et le mobilier sont créés avec peu de matériaux et d’éléments différents offrant un sentiment de simplicité. Dans la cabane nid, construite en bois, les charnières sont surprenant, elles ne sont pas des charnières traditionnelles mais des poteaux cylindriques reposant dans un trou au sol et au plafond. Ce détail de charnière permet à la cabane construite en bois de bouger selon les intempéries, le bois peut se dilater et se resserrer. Ce détail n’est pas anodin, il exprime le fait de s’adapter à la nature. De la même façon que les chambres paysagères, les chambres nids s’ajoutent à la topographie existante sans changer le terrain, avec un respect profond de la topographie et du paysage.

Coupe d’une cabane nid intégrée dans son environnement

Les sensations et le rapport à la nature dans la cabane nid est entièrement différent, la seule similitude existe dans l’idée de faire partie de cette nature environnante. Mais habiter une cabane m’éloigne du sol, je suis perché dans les arbres, tout à coup, je me sens autant à l’abri qu’exposer. Certaines nuits, lorsque le vent se lève, la cabane tangue. Depuis mon lit, je sens mon corps suivre le mouvement de la cabane et des arbres. Les bois craquent et le vent siffle. Lorsque j’arrive enfin à me détacher de ma peur, la mélodie de la nature me berce jusqu’au lever du soleil.