Terceiro confinamento

Suite à cette énième annonce, il me faut un espace adapté pour le travail et le repos, et je pense bien avoir trouvé la chambre idéale. Elle se déploie en deux espaces, liés par une passerelle. La première pièce est un bureau. Contrairement aux deux derniers confinements, ma chambre ne se transformera pas en bureau, et inversement, au fil des jours. J’aurai donc deux espaces bien distincts, et surtout, un accès à l’extérieur. Le bureau est baigné de lumière par sa grande ouverture donnant sur le patio, et je dois avouer que la vue sur le ciel, me réjouis beaucoup (un peu trop), c’est que les petits plaisirs font les grands bonheurs en ces temps étranges…. Quoi qu’il en soit, le plafond et le sol en béton alliés au mur de bois foncé me paraissent être l’atmosphère idéale pour finir ce semestre de M1. En plus, pas de lit à proximité, juste un canapé qui apaisera mes journées intensives.

La chambre se trouve juste en face, au bout de la passerelle légère en béton et métal. Je surplombe le patio le matin et le soir. Ce passage extérieur me permet de dissocier travail et repos, différenciation psychologique très importante pendant ce confinement. Le plafond oblique de la chambre diffère du bureau, il rend la chambre plus chaleureuse. Elle manque néanmoins de rangement, d’espaces qui permettraient de déposer mes objets personnels, mes livres, pour cette longue période qui m’attend. 

La Venise du nord

Depuis quelque temps, la glace fond jusqu’à n’être qu’un souvenir.
La nuit, j’entends le bateau grincer mais le bercement et le bruit de l’eau m’apaisent. C’est un vrai voyage sensoriel, parfait pour se ressourcer. Je commence d’ailleurs à voir de plus en plus de petits poissons qui viennent voir ce qu’il se passe derrière la vitre, un peu comme si c’était moi qui étais dans un aquarium.

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J’ai enfin pu me rendre à Stockholm. C’est un petit archipel qui comprend 14 îles, toutes différentes, nous faisant voyager avec plein de ponts. C’est presque deux fois plus grand que Paris, alors j’y ai pris un vélo. Il faut d’ailleurs plusieurs jours pour visiter cette ville ! Les habitants empruntent beaucoup les modes de transport doux, de toute sorte, ce qui donne une petite ressemblance avec Amsterdam.

Gamla stan est la vieille ville de Stockholm. La place Stortoget en est le cœur et est pleine de couleurs chaudes. Ça me rappelle beaucoup les fois où je suis allée rejoindre ma copine Julie dans la vieille ville de Bastia. Les places et les ruelles pavées sinueuses, un côté médiéval plein de charme ! J’ai adoré le quartier avec l’église et le Palais-royal. J’y suis restée quelque temps à me balader et à acheter quelques « chokladbollar ». Ce sont des petites boules de chocolat enrobé de noisettes ou de noix de coco.

Vieille ville de Stockholm, ruelles pavées sinueuses

Cette ville est apaisante, il y a plein d’espaces verts et d’eau, on s’y sent comme en pleine nature. Il y a d’ailleurs des bateaux un peu partout qu’on peut prendre pour traverser la ville. En fait Stockholm fait partie d’un archipel de plus de 24000 îles et c’est la première capitale verte d’Europe ! On sent vraiment que la nature a une place aussi importante que le reste voire même plus. Elle est intégrée dans tous ses aspects.

Stokholm, un archipel on l’on confond bateau et îles

Là-bas ils font beaucoup de BBQ qu’il y ait du soleil ou non. En l’occurrence, j’ai vu des Stockholmois pécher proche de Stortoget, que je suis allée rejoindre. C’était une famille qui tentait de trouver du saumon. Ça faisait apparemment 2 heures qu’ils étaient là. Mais ça en valait le coup, ils ont fini par en chopper 2 ! Je me suis dit que le mélange chocolat saumon ne serait pas top, alors je suis partie sans assister au BBQ.

J’ai aussi passé pas mal de temps dans le quartier de Södermalm, c’est la banlieue ouvrière de Stockholm. Ça a un côté très artistique : friperie, artisanat, galeries, tout ce que j’aime !  Restaurants et bars sont au rendez-vous, les bâtiments sont hypers bien entretenus et les couleurs de Gamla stan s’y retrouvent. J’ai gardé un petit souvenir de ce quartier entouré d’eau qui se reflétait dans l’eau.

Södermalm et ses reflets dans l’eau

Koyasan !

Après plusieurs semaines passées dans l’hôtel, j’ai eu le temps de visiter presque toutes les chambres. Cette semaine, j’ai donc décidé de visiter une autre capsule hôtel à Koyasan conçu par les mêmes architectes du studio Alphaville ». On est lundi, nous prenons la route avec deux autres hôtes, Amélie et Juliette, pour Koyasan. L’hôtel a été conçu pour les visiteurs du site de Koyasan, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Après 2 h30 de trajet en train, nous voilà à l’hôtel. L’hôtel est une petite maison en bois avec une façade grise en tôle ondulée, est peu comme le SUI kyoto. L’intérieur de l’hôtel est très épuré, blanc, purement japonais.  Meubles en bois blanc épuré, sols en béton poli…l’intérieur, un clin d’œil au minimalisme japonais se caractérise par des lignes épurées et sobres à la fois lumineuses et ordonnées.

De minces colonnes blanches viennent définir le plan de l’hôtel. Un couloir entre deux colonnades en bois, à double hauteur et éclairé naturellement par le haut traverse le centre du bâtiment. Ce couloir relie l’espace privé des capsules et l’espace public des salons.

Couloir central

Les chambres sont encastrées à deux hauteurs dans le mur. De courts barreaux horizontaux placés entre les poteaux de bois forment des échelles intégrées qui permettent aux visiteurs d’accéder aux couchettes supérieures. Au SUI Kyoto, on accède aux capsules supérieures par des escaliers.

Capsules

Des fenêtres étroites à claire-voie situées le long des murs, éclairent les capsules. Alors qu’au SUI Kyoto, il n’y a pas d’ouverture dans les capsules.

Capsule inférieure avec ouverture

Au coeur de l’écrin de pierre…

Le bain des vocalises, le bain central, puis le bain des fleurs

Peter Zumthor aurait imaginé les thermes à l’image d’une carrière de pierre… C’est une sensation que je ressens lorsque je suis dans les thermes. Absolument tout est en pierre, jusqu’au sol des différents bains, c’est une sensation très particulière au toucher, entre les murs qui laissent ressentir les différents joints des pierres et le sol qui est particulièrement doux et lisse. 

Chaque bain est unique, entre les différentes températures des eaux, les jeux de lumière associés aux bains, la profondeur, la hauteur, le parcours… Pour l’un des bains, il faut passer par un tunnel afin d’y accéder, c’est impressionnant, il mène à une pièce carrée d’au moins six mètres sous plafond, les visiteurs aiment y faire des vocalises. Il y a également d’autres expériences à faire entre les différents bains, par exemple il est possible en sortant du bain à 40°C d’entrer dans celui à 14°C, c’est très bon pour la santé! Celui rempli de fleurs est très apaisant, je m’y rends souvent pendant plus d’une heure à regarder les fleurs bouger dans cette odeur apaisante. 

Lorsque je suis dans les petits bains, mon regard est concentré sur l’eau et son mouvement grâce aux éléments pour s’asseoir, alors que quand je suis dans le bain central, j’aime faire l’étoile et regarder le plafond. Les failles de lumière entre les différents plafonds donnent l’impression que les volumes flottent, la pierre est magnifiée sous la lumière, révélant toutes ses nuances et textures… 

Secret Suite

Commençons par le commencement, entre les trois suites de l’hôtel, je choisis celle qui fut autrefois la cabine du grutier, pour y passer un bon temps d’exploration et d’expérimentation. Perchée sur 35m de haut, la chambre luxueuse au design contemporain est le fruit d’un remaniement d’un espace désormais partagé en deux niveaux créés par un faux plancher intermédiaire. Le premier niveau abrite l’espace de vie, le second comprend l’espace de couchage. Ensemble, ils forment la suite faisant 40m².

Porte d’entrée, derrière se trouve la porte de l’ascenseur

En poussant cette porte médiévale à deux battants bleue turquoise, j’ai comme impression de rentrer dans un espace qui m’est familier. Des motifs orientaux que je reconnais, ils sont sur le tapis, sur les oreillers, des lanternes marocaines… le décor est décidément inspiré du Maroc et c’est absolument beau.
Emerveillée par ce paysage aux couleurs neutres qui contrastent parfaitement entre elles, j’aperçois un nid au fond du salon, un espace romantique écarté du reste de la pièce par des rideaux violets. Entouré de trois fenêtres, cet espace bénéficie d’une vision de 180° sur le lac IJ. Celle-ci qui serait complétée par les autres fenêtres de la cabine/suite permettant un champ de vision de 360° autour du port.
Le design est absolument riche en motifs, mes yeux et mes mains (car oui, je touche les surfaces pour mieux ressentir le matériau) sont gâtés entre la douceur et la brutalité d’une matérialité si diversifiée de cet intérieur. Les pièces composant le décor s’harmonisent entre soie, satin, métal et cuivre…
Je trouve si beau ce travail d’harmonie entre un design industriel existant de la cabine du grutier ; qui est bleue en acier et en cuivre chromé, et un design tout à fait nouveau qui est plutôt chaud et plus accueillant, violet et en tissu…C’est peut-être ça qui fait que la grue soit adaptée à un séjour en hôtel ?

Photo du niveau de vie : au fond le nid d’amour, à gauche la salle de bain

Sur ma droite, j’aperçois une porte que je pensais être une fenêtre au début, car il ne me vient pas naturellement en tête qu’une telle suite ait un balcon perché sur 35m de haut ! Mon acrophobie m’empêche de sortir, je sens déjà les vertiges rien qu’en regardant à travers les vitres.

Sur ma gauche, se dresse un escalier industriel qui semble inconfortable. A vue d’œil, je peux dire que son design ne respecte pas la loi Blondel …hmm.. C’est peut-être le prix à payer quand on veut adapter un élément originellement voué à un usage purement technique, à un usage plutôt hôtelier.
Je vois que je n’ai pas encore scruté la salle de bain aménagée en dessous de l’escalier, mais je pense avoir assez de temps pour le faire ultérieurement, je me hâte de visiter la mezzanine.

Escalier menant à la mezzanine

Je grimpe les marches, non sans difficultés, et à ma grande surprise, je retrouve une baignoire devant moi, au lieu d’un lit tel qu’on l’aurait imaginé, et quelle jolie baignoire en cuivre ! J’apprend un moment après qu’elle vient tout droit du Maroc et qu’elle a été fabriquée à la main à Marrakech.
Juste à coté se trouve le lit Queen size de la marque Coco-Mat. L’espace est tellement éclairé naturellement que j’ai comme impression de ne pas avoir une intimité dans un lieu dédié au couchage. Cependant, je me ressaisis vite quand je jette un regard à travers les fenêtres et me rend compte que finalement je n’avais pas de vis-à-vis ! Après tout, je suis suspendue en l’air.

Ouvrez votre cœur

Après plusieurs semaines passées dans l’hôtel, j’ai eu le temps de profiter des environs dans ce paysage magnifique et déconnecté du reste du monde. Bien que j’aime découvrir les environs, ma place préféré reste au chaud dans une cabane à profiter de la vue. Je ne cesse de vous décrire ces cabanes afin que vous compreniez à quel point elles sont grandioses tout en se concentrant sur l’essentiel. Le temps s’est arrêté au Juvet Landscape Hotel. Je passe parfois plusieurs jours enfermé dans une cabane, me réveillant avec le soleil, profitant de la vie de la forêt la journée puis m’endormant avec les étoiles.

Une cabane paysagère dans son environnement

Dans les cabanes paysagères, l’orientation est minutieuse afin d’offrir des vues exclusives sur une pièce magnifique et unique du paysage : parfois la rivière débordante, d’autre fois la forêt enchantée, ou encore la perspective fuyante vers les collines. Le paysage est changeant selon la saison, le temps et l’heure, il offre à chaque moment de la journée ou de l’année une atmosphère différente à la chambre. Le paysage n’est pas une simple toile de fond, il est l’élément principal à l’extérieur comme à l’intérieur. L’intérieur se projette sur l’extérieur et l’extérieur agit sur l’intérieur. L’orientation minutieuse des chambres-cabanes permet de maximiser les exigences d’intimité et d’offrir les meilleures vues possibles. La conception des ouvertures est un facteur de cet effet. Les cadres minces en bois éliminent l’effet de « bordure » ou de « clôture » que donnent habituellement une fenêtre et son encadrement, et offre plutôt l’effet de faire partit de ce grand paysage en le regardant, tout en conservant une ambiance privée, protégée et chaleureuse. L’installation d’un rideau permet de gérer les degrés d’ouvertures et de fermetures de la chambre pour des soucis d’intimité ou de luminosité. Cela fait maintenant plusieurs nuits que je passe dans le Juvet Landscape Hotel, j’ai essayé plusieurs chambres paysagères pour savourer pleinement les différentes vues sur le paysage environnant. Dans aucunes de ces chambres je n’ai utilisé le rideau (il paraît qu’ils sont très peu utilisé). Je sens mon corps s’adapter au rythme de la nature, du jour et de la nuit, au soleil et aux nuages… Je laisse les rideaux ouverts pour me sentir toujours connectée au paysage qui m’entour, plongée dans un extérieur entrant dans mon intérieur. C’est justement tout l’enjeu de ces larges ouvertures donnant la vue sur des pièces uniques. Ces ouvertures maintiennent au maximum la présence de l’intérieur dans l’extérieur. Chaque pièce a sa propre vue surprenante sur un paysage spectaculaire, toujours changeant.

Les bois nourrissent les poètes et les cabanes abritent les philosophes

Les cabanes sont posées sur les rochers sans aucun changement de terrain. Leur conception diffère selon les exigences de la topographie et de la végétation. Les cabanes naissent d’une volonté d’exploiter des paysages à couper le souffle, avec une ou deux façades entièrement vitrées, en conservant une intervention minimale. Les constructions reposent sur un ensemble de tiges en acier. La finesse des tiges encrées dans la roche prennent référence à des brins d’herbes sortant du sol et soutenant la cabane, comme une façon pour la nature d’accepter ses invités. Ainsi, une connexion durable est établie entre le site et la structure. L’observation conscience de la topographie existante et la géométrie de l’intervention mettent en évidence les irrégularités du site naturel expliquant ainsi le contexte avec plus de puissance. De jour, les cabanes en bois noir se mélange à la végétation et les rochers. De nuit, les façades vitrées forment un phare dans la montagne, donnant à voir un spectacle d’ombres et de lumière. La conception des chambres-cabanes permet une connexion durable entre le site et la structure.

Coupe d’une cabane paysage dans son environnement

A l’intérieur, les cabanes sont épurées au maximum. Elles se composent d’une salle d’eau étroite mais fonctionnelle, d’une table et d’assises intégrées au mur et d’une alcôve accueillant le lit, le salon spacieux s’ouvre sur le paysage, de cette façon l’espace principal devant l’ouverture est libéré. Les murs intérieurs sont noirs pour minimisés les reflets et éviter que l’intérieur prenne le pas sur l’extérieur. Le mobilier est en bois massif comme l’ensemble de la cabane pour maintenir un degré de monotonie qui contraste avec les vues complexes de la nature et pour garantir au minimum la présence de l’intérieur. Les pièces sont sans frontière conventionnelles afin d’expérimenter l’espace qui devient aussi grand que le paysage. Les chambres-cabanes diffèrent selon les conditions de chaque parcelle mais conservent les mêmes services de bases. Les grandes ouvertures donnent l’effet de faire partit du paysage avec l’intérieur sombre pour ne pas voler l’attention du paysage.

Intérieur d’une cabane paysage

DÉSAGRÉABLE_AGRÉABLE

À ce jour, nous sommes confinés depuis 45 jours, nos journées se ressemblent peu à peu. Nous avons décidé avec Jérome, d’arrêter de visionner quotidiennement les informations concernant la situation sanitaire actuelle, parce que cela nui réellement sur notre morale. Nous vivons déjà quotidiennement ensemble dans une suite. Certes nous avons plus de 40m² rien qu’à nous deux avec une grande terrasse mais nous commençons à être fatigué de la situation sanitaire. Nous sommes deux personnes plutôt positives au quotidien, et nous détestons être négatifs.

Depuis peu, nous avons l’autorisation du Président de sortir de notre lieu de confinement dans un rayon de 2 km, d’une durée de 1 h 00 par jour. Chaque jour, nous profitons de cette heure pour prendre l’air, afin d’apprécier ce silence unique dans Paris, ce soleil, et de découvrir ou de redécouvrir ensemble ce magnifique quartier de Paris. L’hôtel se situe dans le 9e arrondissement, à la limite du 10e et du 2e arrondissement, non loin du 18e arrondissement.

N’ayant jamais visité le quartier de Montmartre, nous décidons de nous y rendre pour déjeuner, afin de changer d’environnement. Le restaurant de l’hôtel nous prépare un somptueux repas à emporter, et comme à chaque repas nous sommes toujours émerveillés par le mélange des saveurs. Jérome fait le petit guide touristique parce qu’il connaît bien le quartier. Il me fait passer par les petites ruelles historiques, au charme légèrement romantique. Malheureusement, les cafés, les bistros sont fermés, les terrasses sont vides, seuls les habitants du quartier profitent de leurs heures de sortie pour flâner dans les ruelles. Nous décidons de nous installer dans le square Louise-Michel au pied de la Basilique du Sacré-Cœur pour déjeuner sous ce soleil intense. Nous passons un merveilleux moment, nous échangeons sur nos connaissances architecturales. Jérome est tout comme moi, très curieux et aime apprendre davantage sur le patrimoine français. Je prends plaisir de lui faire part de mes connaissances. 

Mon téléphone sonne, c’est Pierre !

Derrière les murs…


Ca fait du bien de retrouver ce soleil ! Cette semaine, j’ai enfin pu arrêter d’empiler les couches de pulls, il était temps. J’ai recroisé mon groupe de randonnée, des Espagnols très cool quand je suis allée faire un tour au marché. Nous avons choisi de déjeuner ensemble au soleil afin de profiter des derniers jours avant les prochaines restrictions, ils m’ont expliqué que la situation était très compliquée pour eux aussi… Nous avons piqueniquer à coté d’un pavillon en bois de RCR du coté du retsaurant des Cols, un pavillon en bois. Les prochaines semaines risquent d’être un peu monotone… En plus, j’ai déjà fini de lire mon livre que j’avais apporté au début de mon voyage, alors n’ayant plus d’occupation pour les soirées, je me suis occupé comme j’ai pu…


J’en ai profité pour me faufiler derrière les portes de l’hôtel, soulever quelques plaques et j’ai vite compris qu’il s’agissait d’un système impressionnant et complexe, mais qui commençait à se faire vieux… J’ai cru remarquer quelques traces de rouilles, ce qui pour le moment n’affecte en aucun cas l’expérience que j’ai pu vivre dans cet hôtel. Par exemple, les grandes baies permettent de laisser passer la lumière, mais on peut également choisir de programmer la fermeture de volets roulants pour dormir dans le noir total cependant, aucun système n’est visible à l’intérieur de la chambre. 

J’ai choisi de changer de chambre à la fin de la semaine pour essayer de voir s’il y avait quelques différences entres les pavillons. Pour le moment, je n’ai toujours pas croisé d’autres personnes dans les couloirs de cet hôtel, à croire que je suis vraiment seul… J’hésite à me poster devant la porte de mon pavillon et regarder si quelqu’un passe devant, juste pour me rassurer !

Evora Evora, Merveilles…

J’ai bravé le confinement et me rend à Evora en comboios, il n’y a que quelques arrêts et le trajet et court. Un vieux monsieur français dans le train raconte qu’il est habitué des mauvaises nouvelles et commence à parler covid avec un jeune qui enlève par respect son casque de musique mais ne semble pas très interessé par la discussion.

Type A, maisons en bande de Quinta da Malagueira

Me voici à Evora, charmante petite ville des terres du sud, le soleil est présent mais il ne fait pas trop chaud. Direction le temple romain où ce qu’il en reste. Ces colonnes d’ordre corinthiens et son entablement qui feint de s’écrouler à tout moment me rappel la fragilité du passé préservé et sa robustesse à se tenir toujours parmi les autres édifices.

J’ai mangé sur la place du village et me suis balader le reste de la journée. La journée étant passée à une vitesse effrénée, je décide de rester pour expérimenter le coach surfing, qui consiste à dormir chez l’habitant gratuitement et même parfois avoir quelques conseils pour les visites du lendemain. Je sais déjà que l’une de mes principales activités de demain sera de me perdre dans le quartier Quinta da Malagueira d’Alvaro zisa.

La nuit à été très bonne chez Rodriguez, un habitant du coin. Je le remercie et prend congé, direction l’Ouest d’Evora. Le chemin m’est indiqué par l’aqueduc pensé par Siza et j’arrive bientôt dans ce quartier aussi étrange que vivant. Autant le plan urbain semble d’une rigueur et d’un froid comparable aux ilot du plan de Cerda à Barcelone, autant vue du sol, la vie des longues rues et des maisons en bande à créer de la diversité grâce à ses habitants.
Je me perds à deviner les patios et cours de ces petites maisons, à toucher le crépi des murs blanc, caractéristiques du Portugal.

Etude des types et leurs variations

De vieilles dames étendent le linge, des hommes autour de voitures, discutent réparation la clope au bec.
Je ressens l’âme du Portugal en ce moment précis, l’architecture au service de ces habitants, simple, base d’un imaginaire fleurissant.
Des étoiles dans les yeux, me voilà vers le chemin du retour, je vais prendre une nuit dans l’un des bungalow de la villa, à 200 mètres de celle-ci. Cela ne devrait pas gêner François car plus personne ne séjourne à la villa en ce moment.