Le Tschuggen Grand Hotel se situant dans le canton des Grisons, je ne pouvais pas manquer de faire un tour à bord du Bernina Express. Véritablement reconnu, ce train panoramique est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Il traverse les Alpes et relie les villes de Coire et de Tirano en Italie et compte un arrêt à la station de ski de Saint-Moritz à Arosa, parfait pour moi.
Il est enfin l’heure d’embarquer à bord du majestueux train rouge, direction Tirano. Avant de monter, je peux observer les grandes vitres panoramiques et je me languis des beaux paysages que je vais pouvoir voir à travers.
C’est le départ et la compagnie nous présente le Bernina Express. Il tire notamment son nom de la montagne Bernina qui culmine à 4048m et au pied de laquelle se trouve la ville de Coire, terminus du trajet côté Suisse. Le train est notamment remarquable par la prouesse technique qu’il réalise de passer d’une altitude de 441m à Tirano à 2253m à l’Ospizio Bernina. C’est un des seuls trains capables de gravir des segments de pente aussi raides et ceci est notamment facilité par des infrastructures. En effet, il emprunte durant son trajet 55 tunnels et 196 ponts et viaducs sur plusieurs heures de trajet.
Parlant de trajet, celui-ci est incroyable et je ne cesse de m’extasier devant la magnifique variété de paysages qui s’offrent à moi. J’assiste à une vraie mélodie entre les paysages rocailleux des montagnes, la végétation dense, les pins toujours plus nombreux, les sommets des Alpes encore enneigés et je ne compte plus le nombre de lacs que j’ai pu voir depuis mon arrivée en Suisse. Toujours plus splendides, avec toujours plus de reflets bleutés, je ne pourrais me lasser de les admirer.
Doucement, le paysage de montagne se voit remplacé par un paysage méditerranéen, moins en relief. J’en déduis doucement que j’arrive en Italie mais mon voyage ne s’arrête pas là. Juste à la sortie du train, je prends le Bernina Express Bus et me voilà repartie direction Lugano, une ville de référence de Mario Botta. Étant en Suisse, autant en profiter pour aller voir d’autres de ces oeuvres même si j’adore me prélasser dans les piscines du Tschuggen Bergoase.
Après quelques heures de bus et quelques instants de marche, me voilà devant l’édifice que je souhaitais tant voir: la Chiesa Santa Maria degli Angeli.
Conçue par Mario Botta et construite entre 1992 et 1996 à Lugano, l’église Santa Maria degli Angeli représente une vraie merveille architecturale et une église des plus étonnantes de notre aire.
À première vue, elle s’apparente à un ouvrage d’infrastructure et cette impression est donnée par la conséquente passerelle-viaduc de 65m de long qui semble sortir de la montagne. Situé sur le bord d’une pente, ce viaduc offre une vue panoramique d’exception sur le paysage à tous ceux qui l’emprunteront.
En continuant un peu son chemin sur cette passerelle, on accède ensuite au parvis nivelé qui s’échelonne en gradins et donne l’impression d’un amphithéâtre. Ce même parvis donne sur un volume cylindrique de 15m de diamètre: l’église, divisée en trois par deux murs de maçonnerie dans son intérieur.
Construite en porphyre, une roche magmatique, elle accueille un intérieur orné de peintures de l’artiste, peintre et sculpteur italien Enzo Cucchi. En plus d’observer ses oeuvres au sein de l’édifice, nous pouvons les admirer sur le plafond de la passerelle et au niveau de l’abside ornée d’un bleu intense et inattendu.
La chiesa Santa Maria degli Angeli, en plus de ses qualités techniques notamment dans la mise en oeuvre de la passerelle-viaduc, est une oeuvre des plus originales par rapport à son usage. Mi-amphithéâtre, mi-pont, mi-galerie d’art, on peinerait à imaginer que cet édifice est en réalité une église, ce qui en fait un bâtiment d’autant plus remarquable. De plus, elle est le point de départ du Sentier artistique, un chemin circulaire alliant art et culture le long duquel on peut rencontrer des sculptures artistiques dans un paysage sublime.
Décidément, cet ouvrage de Mario Botta méritait amplement des heures de trajet. Mais la nuit ne va pas tarder à tomber, je ferais mieux de rentrer dans ma chambre à Arosa. J’en retiens tout de même un ému souvenir.