La brise souffle frais depuis des jours, entre sud-ouest
et nord-ouest. Il y a souvent des grains dans le ciel et des ris dans les
voiles. Les menus ont changé depuis deux
semaines et je me sens en pleine forme, toujours d’accord pour de bons plats, j’en avais un peu marre de
manger de la mangue et du poisson, selon le ciel, selon le temps. La nuit, le jour,
c’est pareil, je ne dors que d’un œil mais je dors bien parce que rien ne m’en empêche pas de stresse pas de tâches à accomplir, je me
laisse porter chaque jour selon ce qu’il m’offre. Je divague sur le large, et d’un
coup je les aperçois, une troupe
de dauphins qui nous accompagne. Ils restent près d’une demi-heure, deux
d’entre eux se mettent à faire le tire-bouchon, je les fixe longuement, et
je me demande si j’oserais essayer de nager parmi eux pendant un calme plat.
L’océan est vraiment passionnant ce genre de phénomène me rappelle, des
souvenirs d’enfance, des souvenirs de tous les êtres imaginaires et
gigantesques, depuis la baleine blanche, le terrible « Moby Dick » des régions
hyperboréennes, jusqu’au Kraken démesuré, dont les tentacules peuvent enlacer
un bâtiment de cinq cents tonneaux et l’entraîner dans les abîmes de l’océan.
Une fois redescendue sur terre, je me retourne pour regagner ma chambre, et je l’aperçois, coque flottante, Une énorme épave…
La prochaine chambre dans laquelle j’ai eu envie d’habiter était la plus haute du Treehotel ; la « cabin ». C’est une chambre double, simple, de la forme d’une capsule.
Elle se trouve sur une pente très raide de la forêt, surplombant toute la vallée. Lorsque j’y entre, je me retrouve dans une pièce rectangulaire de vingt-quatre mètre carré assez spacieuse.
Le lit double se trouve au milieu, et lorsque je m’y allonge, je peux observer la vue incroyable que me permet la grande baie en face qui s’ouvre sur toute la hauteur du mur, permettant un prolongement visuel dans cette pièce longitudinale. Entre le lit et la baie se trouve un petit coin salon, avec deux sièges confortables et une petite table basse.
Le soleil entre timidement dans la pièce, et je me mets debout face à la baie, observant longuement ces milliers d’arbre dans laquelle cette chambre se cache, suspendue au milieu de nulle part.
L’article que je vous propose aujourd’hui est nettement différent de ce que vous avez pu lire jusque ici. J’aimerais vous parler de cet édifice marquant qu’est le KKL. Mettons alors quelques instants ma vie dans la ville de Lucerne de coter et penchons nous sur l’histoire de ce Kultur- und Kongresszentrum Luzerne.
« Si je ne peux pas aller à l’eau, l’eau doit venir à moi »
Le KKL, construit entre 1993 et 2000 est un bâtiment qui prend place dans la ville de Lucerne au bord du lac des quatre Cantons. Imaginé et construit par Jean Nouvel, ce centre des congrès a été imaginé autour du « principe d’inclusion », où l’élément majeur est constitué par le lac lui-même. L’édifice est composé d’une épine dorsale située loin du lac à laquelle viennent se raccrocher les éléments principaux (les deux salles de concerts et la salle de conférence).
Initialement, le projet de Jean Nouvel était de construire un bâtiment s’avançant sur le lac, cette volonté ayant été rejetée, c’est alors le lac qui viendra s’avancer à la rencontre du bâtiment. En rez-de-chaussée, un véritable « jardin aquatique » se développe : des lignes d’eau traversables par des passerelles, viennent séquencer le sol, séparant ainsi les différents espaces composant le KKL. L’eau est canalisée dans les trois parties du bâtiment sur le même plan que la Plaza Europa.
« Décloisonner les frontières de l’art »
En façade, un élément singulier se développer au milieu, face à la petite salle de concert et à une partie du musée : c’est une feuille monolithique de béton poli gris sombre, au-dessus d’une entrée vitrée. Les différents percements présents également en façade tiennent lieu de cadrage spécifique et s’apparentent même à des cartes postales, appuyant d’avantage ce lien d’inclusion ou l’extérieur jailli vers l’intérieur et où les limites de chacun sont floues.
Dans l’architecture du KKL converge la philosophie du projet : sous un seul toit ont lieu les manifestations les plus diverses, dans une volonté de décloisonnement des frontières artistiques. Ces événements englobent les domaines de la culture, des congrès et de la gastronomie.
Le KKL (Centre de Culture et de Congrès) comprend une salle symphonique de 1 900 places, une salle polyvalente de 900 places, une salle de congrès de 300 places, un musée de 2 500 m², une salle de commissions, trois restaurants, cafétéria, loges, locaux administratifs et de services. Ces éléments du programme sont unis par un immense toit de cuivre incliné, qui se projette, sans appuis, à vingt mètres.
En attique, le toit reflète, surtout la nuit, les alentours, maintenant ainsi un lien entre édifice et site caractéristique. Depuis le bar et le restaurant, immédiatement sous le toit, s’ouvre un panorama complet de la ville et du lac, défini, et raffiné, par cette ligne de toit en porte-à-faux : le KKL devient un belvédère d’où le lac, la ville et ses environs peuvent être contemplés.
dimanche soir : une fois arrivée à l’hôtel je me rends compte que je suis en retard pour le dîner, et que je n’aurais surement pas le temps d’aller mener ma petite enquête. La soirée se passe alors autour d’un verre de vin, dans cette magnifique église rupestre entourée de Chiara et Nathalio.
lundi : Il fait très chaud, j’ai envie d’aller boire une limonade en terrasse et de profiter du soleil pour lire. Je m’accorde la matinée, l’hôtel a vraiment cette spécificité d’apaiser, le temps semble passer plus lentement, et l’esprit est plus léger. l’architecture du lieu y joue beaucoup, ces terrasses qui offrent un panorama sur la ville, avec de temps en temps des espaces plongés dans l’ombre des arbres, qui offrent un peu de fraîcheur.
Après m’être reposée, je décide de me promener dans la falaise à la recherche de ces fameuses grottes. Le cheminement est très particulier, je descends, je me tourne, pour redescendre, revenir à droite et arriver dans une première place. Le même parcours se répète plusieurs fois, sans succès.On trouve de tout, des murs construits, des portes, des voûtes, du grillage, des gardes corps en bois très rustiques, un grand parking, des grottes fermées par des portes en bois et un cadenas. le temps passant, je désespère et je rentre.
mardi : je retrouve mon ami bouquiniste cet après- midi, je me lève tôt et je reprends ma recherche mais dans la direction inverse cette fois-ci. Toujours des heures passées sans succès. je finis par trouver par hasard, une porte dont la serrure semble usée, je force l’entrée.L’espace est très sombre, j’arrive a distinguer 2 pièces. Une principale et une beaucoup plus petite. Mais toujours pas de peintures.
Je vais voir mon ami, il est toujours occupé et me demande de revenir plutôt demain. Je rentre en repassant par la grotte découverte, pour prendre quelques mesures et photographier l’espace. Je me rends compte que la deuxième pièce fait a peine 2m², très étroite et au fond de la grotte. peut être une réserve ? J’espère que mon ami aura des réponses.
mercredi : j’explique mon aventure à mon ami bouquiniste,Roberto, il m’explique que l’urbanisme a Matera a été beaucoup influencé par les politiques de l’époque, on arrivait très distinctement, à percevoir la séparation des classes sociales, dans l’urbanisme de la ville. Les ouvriers, fermiers, dans les grottes, et les plus aisées dans le Piano, le plan bas, la vieille ville actuelle.
Plus matera, attirait des immigrés plus la population des grottes se densifiait. Les familles se trouvaient obligées de loger à plusieurs dans une seule grotte, ou encore de transformer des anciennes citernes en grottes. Les conditions de vie étaient aberrantes même à l’époque. La pièce de 2m², était réservée aux mules, qui restaient également dans les grottes.
Camping Village de « Château la Forêt, à Saint Julien des Landes // Vendée, France
Lundi dernier, nous sommes allés à la plage des trépassés où nous avons pris un bon bain de soleil. Nous avons ensuite pêché l’araignée de mer pendant toute l’après-midi, à la pointe du Raz.
Bien sûr,
nous n’étions pas seuls, des amis nous emmenés dans un coin connu que des
pêcheurs des villages alentours. Entre nous, dans la maison traditionnelle
bretonne des Pennec, nous avons mangé toutes les araignées de mer avec quelques
galettes et des verres de chouchen. Ce fût une expérience inoubliable !
Mardi : Nous sommes repartit vers de nouvelles aventures. Nous avons déjeuné à l’Armen et mon ami m’a déposé à la gare de Brest, avant de repartir travailler à la capitale. J’ai alors pris le train pour une toute nouvelle destination. Je suis arrivée dans l’après-midi en Vendée, dans le camping village de « Château la Forêt ». Un camping de 4 étoiles, le cadre est sublime et c’est vraiment appréciable en demi-saison. Je suis allée m’installer dans ma bulle de 12 m² hors terrasse. Oui, cette fois-ci je suis toute seule dans mon grand lit double. J’ai un salon de jardin à moi et les toilettes ainsi qu’un lave-main sont séparés. On se trouve à l’autre bout du camping, il y a trois autres bulles non-loin de la mienne. On a tous des vues sur le parc, mais nous sommes à l’abri des regards grâce aux arbres.
Mercredi : Avant d’aller me coucher, nous avons discutés sur nos terrasses respectives des dernières informations liées au covid-19. Je me retrouve pour le moment, coincé ici, car je n’ai pas pu repartir à temps. Nous avons débattu tard dans la nuit, de nos familles, de nos peurs de cette situation et des perspectives à venir.
En me levant ce matin, j’ai appelé ma sœur en visio pour lui souhaiter son anniversaire. Elle n’a pas pu, malheureusement, venir me rejoindre au camping pour qu’on le fête ensemble. J’avais prévu plusieurs activités mais tout est tombé à l’eau ! Nous avions prévu d’aller profiter des spectacles au Puy-du-fou, pour un détour dans le passé ; d’aller marcher et escalader les Sables-d’Olonne. C’est une terre empreint de caractère, par sa nature flamboyante et hors du temps tel que l’île de Noirmoutier à quelques kilomètres.
Jeudi et Vendredi : Ces journées se sont passés si rapidement. Les nouveaux voisins, des jeunes mariés m’ont demandé de les prendre en photo dans leur bulle. Ce fût très amusant pour eux, comme pour moi. Nous avons lié une amitié assez forte. Seule dans ma bulle, je me sentais un peu seule. Grâce à mes nouveaux amis, nous profitions d’être à l’air libre pour faire des parties de Mölkky et de grandes randonnées à pieds ou à vélo au bord du Lac.
J’ai commencé à suivre un itinéraire pédestre dans le parc naturel de la Garrotxa, mais il a fallu faire une réservation pour être accompagné d’un guide afin de visiter le volcan du Croscat. Alors j’y suis retourné le lendemain avec ma réservation. Par contre, il s’agit d’une zone naturelle protégée donc moi qui aime les fleurs, on regarde, mais on ne touche pas !
Le volcan Croscat a un paysage lunaire d’un très beau rouge.
Chaque soir de la semaine quand je rentre à l’hôtel, ce calme me stupéfait ! Je ne croise personne, c’est à peine si j’entends les voisins du pavillon d’à côté, mais je sais qu’ils sont là. Le minimaliste commence à créer un manque, plusieurs fois, j’ai utilisé ces petits triangles encastrés l’un dans l’autre pour diverses fonctions, bureau, table de repas, mais quasiment jamais pour m’asseoir, le lit est plus confortable. La chambre est grande et vide… Elle retransmet de plus en plus une nature austère à travers ce métal et ces baies vitrées. La chambre s’ouvre vers l’extérieur, vers un bout de jardin, avec une nature en tout point différente à celle que j’ai visité cette semaine. J’ai été goûté les spécialités de la région cette semaine au restaurant les cols Pavellons. J’en ai profité pour faire un petit tour dans les cuisines avant le repas, après une demande bien sûr ! 😉 Je vous mets ci-joint quelques images.
Tous les matins, le réceptionniste m’apporte mon petit déjeuner devant la porte de mon logis. Jusqu’à il y a quelques jours, je ne l’avais jamais vu, n’y avais pu parler avec lui. Il m’a raconté plein de choses sur le l’artiste Mikael Genberg, qui a conçu l’hôtel. Il faut savoir qu’il développe des modes d’hébergements alternatifs très atypiques. Il aime créer et proposer des expériences inédites. Il voudrait que l’art soit plus inclus dans nos sociétés. De là lui est venue l’idée de créer une maison dans un arbre à 30m du sol qui de base n’était pas censé être habité mais qui a fini par l’être. Puis il eut l’idée du utter in. La maison dans les arbres se trouve d’ailleurs dans le parc du centre-ville de Västerås !
Après pour lui l’eau du lac Mälaren peut être comparée à une soupe aux pois et il dit que ça semble être le pire emplacement du monde mais que je serais surpris du nombre de personnes qui viennent chaque année, et en plus du monde entier ! Il a aussi rajouté que quelque part dans le lac, un peu plus au sud, il y a une maison à moitié submergée mais c’est un trompe-l’œil.
Il y a plein
de petits logements pour vivre des expériences uniques dans cette ville.
Évidemment je n’ai pas pu beaucoup lui parler parce que contrairement à moi il avait plus important à faire. Mais j’en sais un peu plus sur lui. Il s’appelle Peter et il est originaire de Stockholm. Il voulait changer d’air et être plus proche de la nature, il a l’air justement d’adorer ce qu’il fait. Malgré tout il m’a quand même conseillé d’aller à Stockholm. Il m’a dit que c’était la Venise du nord !
Mis à part toutes mes découvertes, il y a bien quelque chose qui me manque, c’est ma douche. Depuis que je suis arrivée, on me livre ce dont j’ai besoin : bidon d’eau, nourriture, linge … Mais il n’y a pas de douche sur le utter inn. En fait il y a des toilettes, une petite plaque chauffante, une bouilloire et un petit placard. Bref le strict nécessaire.
L’ensemble de l’hôtel est alimenté par batterie qui se recharge avec des panneaux solaires qui sont en fait sur le toit. J’ai d’ailleurs un peu peur que la batterie lâche, ou qu’elle ne supporte pas ma présence sur le long terme, alors je m’éclaire beaucoup avec des bougies. Ça donne un petit côté cosy à l’espace. Il y a également une bombonne de gaz à l’extérieur et un petit espace de stockage dans le toit où il y a des équipements : balais, bouées… Je pense d’ailleurs, que je pourrais placer une douche solaire à l’arrière du bâtiment, il y a largement la place.
D’ici peu je pourrais me laver dans le lac mais il fait encore trop froid. En général je vais chez les habitants, ils sont très accueillants, et dans les cas où je n’ai pas pu, je me débrouille autrement dans ma cabine.
Cette semaine je suis beaucoup sortie. Le temps était plus frais et surtout, je tournais vite en rond dans ma (pourtant grande ) chambre. Avec la crise sanitaire l’hôtel est plus vide que d’habitude et il y a peu de francophones. Alors, j’ai décidé d’aller visiter les alentours. Et aujourd’hui, je vais vous parler de la petite ville de Mitzpe Ramon.
5000 habitants, de premier abord peu intéressante, elle cache en vérité des merveilles. Et si elle existe telle qu’elle aujourd’hui, c’est bien grâce aux touristes des hôtels et venus voir le cratère, alors, autant en profiter. Les gens sont tout sourire, accueillants et généreux, ca fait tellement du bien. Pourtant, leur maisons sont petites et vétustes et facent aux touristes riches des hôtels de luxe de la ville, ils ne semblent pas jaloux. Le contraste est fort. Leur habitations sont de même typologie, rangés en bande, tel un quartier ouvrier et populaire. La ville a été construite récemment, dans les années 1950, en effet pour des ouvriers. Depuis, des entreprises et touristes sont venus s’installer et la ville commence à se développer.
Le centre est animé. L’ambiance est musicale, partout des gens chantent et dansent et il y a des clubs de jazz qui ont fermés pour la plupart, à cause du covid. J’aurais aimé voir ca dans un contexte normal. Des peintres et autres artistes partagent leurs œuvres dans la rue. Parmi ces petites maisons de pierres et ces gens pauvres mais si humains, le contraste entre le luxe et la ville ne se fait plus sentir, tout le monde partage la même joie. Et quand je rentre à l’hôtel, j’ai un sentiment particulier, je reconnais le luxe d’avoir une chambre de la taille de leurs maisons. Et je reconnais aussi l’histoire de cet hôtel qui participe au développement de la ville. Je ne vivrai désormais plus mon voyage pareil. Promis, je vais me sociabiliser.
Ce qui est intéressant quand je regarde ces plans, c’est la manière dont une forme basique, le cube, peut être travaillé par évidement et donner cette qualité, cette transparence et traversabilité du bâtiment. On remarque aussi que les grandes ouvertures ne sont pas au sud mais au nord comme pour ma chambre ( n°9 ) pour se protéger du soleil. Les extrusions du cube au rez-de-chaussée permettent des vues et situations agréable, tel que dans le salon.
Avant d’aller me baigner dans les magnifiques piscines du centre de bien-être de Mario Botta, j’ai eu l’honneur de discuter avec la réceptionniste qui a eu la gentillesse de me donner accès aux plans du centre quand elle a appris que j’étais étudiante en architecture. J’ai même pu les récupérer en version numérique pour les compiler dans mes notes de voyage.