KKL

Mardi 30 Mars :

L’article que je vous propose aujourd’hui est nettement différent de ce que vous avez pu lire jusque ici. J’aimerais vous parler de cet édifice marquant qu’est le KKL. Mettons alors quelques instants ma vie dans la ville de Lucerne de coter et penchons nous sur l’histoire de ce Kultur- und Kongresszentrum Luzerne.

«  Si je ne peux pas aller à l’eau, l’eau doit venir à moi  »

Le KKL, construit entre 1993 et 2000 est un bâtiment qui prend place dans la ville de Lucerne au bord du lac des quatre Cantons. Imaginé et construit par Jean Nouvel, ce centre des congrès a été imaginé autour du « principe d’inclusion », où l’élément majeur est constitué par le lac lui-même. L’édifice est composé d’une épine dorsale située loin du lac à laquelle viennent se raccrocher les éléments principaux (les deux salles de concerts et la salle de conférence). 

Photo personnelle : les lignes d’eau (RDC)

Initialement, le projet de Jean Nouvel était de construire un bâtiment s’avançant sur le lac, cette volonté ayant été rejetée, c’est alors le lac qui viendra s’avancer à la rencontre du bâtiment. En rez-de-chaussée, un véritable « jardin aquatique » se développe : des lignes d’eau traversables par des passerelles, viennent séquencer le sol, séparant ainsi les différents espaces composant le KKL. L’eau est canalisée dans les trois parties du bâtiment sur le même plan que la Plaza Europa.

«  Décloisonner les frontières de l’art  »

Facade du KKL

En façade, un élément singulier se développer au milieu, face à la petite salle de concert et à une partie du musée : c’est une feuille monolithique de béton poli gris sombre, au-dessus d’une entrée vitrée. Les différents percements présents également en façade tiennent lieu de cadrage spécifique et s’apparentent même à des cartes postales, appuyant d’avantage ce lien d’inclusion ou l’extérieur jailli vers l’intérieur et où les limites de chacun sont floues. 

Vue intérieur : les cadrages

Dans l’architecture du KKL converge la philosophie du projet : sous un seul toit ont lieu les manifestations les plus diverses, dans une volonté de décloisonnement des frontières artistiques. Ces événements englobent les domaines de la culture, des congrès et de la gastronomie.

Plans du KKL

Le KKL (Centre de Culture et de Congrès) comprend une salle symphonique de 1 900 places, une salle polyvalente de 900 places, une salle de congrès de 300 places, un musée de 2 500 m², une salle de commissions, trois restaurants, cafétéria, loges, locaux administratifs et de services. Ces éléments du programme sont unis par un immense toit de cuivre incliné, qui se projette, sans appuis, à vingt mètres. 

En attique, le toit reflète, surtout la nuit, les alentours, maintenant ainsi un lien entre édifice et site caractéristique. Depuis le bar et le restaurant, immédiatement sous le toit, s’ouvre un panorama complet de la ville et du lac, défini, et raffiné, par cette ligne de toit en porte-à-faux : le KKL devient un belvédère d’où le lac, la ville et ses environs peuvent être contemplés. 

Vue depuis le Belvédère

vivre avec les poules et les mules

dimanche soir : une fois arrivée à l’hôtel je me rends compte que je suis en retard pour le dîner, et que je n’aurais surement pas le temps d’aller mener ma petite enquête. La soirée se passe alors autour d’un verre de vin, dans cette magnifique église rupestre entourée de Chiara et Nathalio.

lundi : Il fait très chaud, j’ai envie d’aller boire une limonade en terrasse et de profiter du soleil pour lire. Je m’accorde la matinée, l’hôtel a vraiment cette spécificité d’apaiser, le temps semble passer plus lentement, et l’esprit est plus léger. l’architecture du lieu y joue beaucoup, ces terrasses qui offrent un panorama sur la ville, avec de temps en temps des espaces plongés dans l’ombre des arbres, qui offrent un peu de fraîcheur.

Après m’être reposée, je décide de me promener dans la falaise à la recherche de ces fameuses grottes. Le cheminement est très particulier, je descends, je me tourne, pour redescendre, revenir à droite et arriver dans une première place. Le même parcours se répète plusieurs fois, sans succès.On trouve de tout, des murs construits, des portes, des voûtes, du grillage, des gardes corps en bois très rustiques, un grand parking, des grottes fermées par des portes en bois et un cadenas. le temps passant, je désespère et je rentre.



Au centre de la photo, l’église de San Pietro Caveoso marquant l’accès au Sasso Caveoso ; en haut à droite, l’église de la Madonna dell’Idris, entièrement creusée dans la roche et fermée par une façade construite. © Samanta Deruvo.

mardi : je retrouve mon ami bouquiniste cet après- midi, je me lève tôt et je reprends ma recherche mais dans la direction inverse cette fois-ci. Toujours des heures passées sans succès. je finis par trouver par hasard, une porte dont la serrure semble usée, je force l’entrée.L’espace est très sombre, j’arrive a distinguer 2 pièces. Une principale et une beaucoup plus petite. Mais toujours pas de peintures.

Je vais voir mon ami, il est toujours occupé et me demande de revenir plutôt demain. Je rentre en repassant par la grotte découverte, pour prendre quelques mesures et photographier l’espace. Je me rends compte que la deuxième pièce fait a peine 2m², très étroite et au fond de la grotte. peut être une réserve ? J’espère que mon ami aura des réponses. 

mercredi : j’explique mon aventure à mon ami bouquiniste,Roberto,  il m’explique que l’urbanisme a Matera a été beaucoup influencé par les politiques de l’époque, on arrivait très distinctement, à percevoir la séparation des classes sociales, dans l’urbanisme de la ville. Les ouvriers, fermiers, dans les grottes, et les plus aisées dans le Piano, le plan bas, la vieille ville actuelle.

Plus matera, attirait des immigrés plus la population des grottes se densifiait. Les familles se trouvaient obligées de loger à plusieurs dans une seule grotte, ou encore de transformer des anciennes citernes en grottes. Les conditions de vie étaient aberrantes même à l’époque. La pièce de 2m², était réservée aux mules, qui restaient également dans les grottes.

citerne transformée en grotte

Vendée ou rien

Camping Village de « Château la Forêt, à Saint Julien des Landes // Vendée, France

Lundi dernier, nous sommes allés à la plage des trépassés où nous avons pris un bon bain de soleil. Nous avons ensuite pêché l’araignée de mer pendant toute l’après-midi, à la pointe du Raz.

Bien sûr, nous n’étions pas seuls, des amis nous emmenés dans un coin connu que des pêcheurs des villages alentours. Entre nous, dans la maison traditionnelle bretonne des Pennec, nous avons mangé toutes les araignées de mer avec quelques galettes et des verres de chouchen. Ce fût une expérience inoubliable !

Plan de la bulle – Château la Forêt, Vendée

Mardi : Nous sommes repartit vers de nouvelles aventures. Nous avons déjeuné à l’Armen et mon ami m’a déposé à la gare de Brest, avant de repartir travailler à la capitale. J’ai alors pris le train pour une toute nouvelle destination. Je suis arrivée dans l’après-midi en Vendée, dans le camping village de « Château la Forêt ». Un camping de 4 étoiles, le cadre est sublime et c’est vraiment appréciable en demi-saison. Je suis allée m’installer dans ma bulle de 12 m² hors terrasse. Oui, cette fois-ci je suis toute seule dans mon grand lit double. J’ai un salon de jardin à moi et les toilettes ainsi qu’un lave-main sont séparés. On se trouve à l’autre bout du camping, il y a trois autres bulles non-loin de la mienne. On a tous des vues sur le parc, mais nous sommes à l’abri des regards grâce aux arbres.

Mercredi : Avant d’aller me coucher, nous avons discutés sur nos terrasses respectives des dernières informations liées au covid-19. Je me retrouve pour le moment, coincé ici, car je n’ai pas pu repartir à temps. Nous avons débattu tard dans la nuit, de nos familles, de nos peurs de cette situation et des perspectives à venir.

En me levant ce matin, j’ai appelé ma sœur en visio pour lui souhaiter son anniversaire. Elle n’a pas pu, malheureusement, venir me rejoindre au camping pour qu’on le fête ensemble. J’avais prévu plusieurs activités mais tout est tombé à l’eau ! Nous avions prévu d’aller profiter des spectacles au Puy-du-fou, pour un détour dans le passé ; d’aller marcher et escalader les Sables-d’Olonne. C’est une terre empreint de caractère, par sa nature flamboyante et hors du temps tel que l’île de Noirmoutier à quelques kilomètres.

Jeudi et Vendredi : Ces journées se sont passés si rapidement. Les nouveaux voisins, des jeunes mariés m’ont demandé de les prendre en photo dans leur bulle. Ce fût très amusant pour eux, comme pour moi. Nous avons lié une amitié assez forte. Seule dans ma bulle, je me sentais un peu seule. Grâce à mes nouveaux amis, nous profitions d’être à l’air libre pour faire des parties de Mölkky et de grandes randonnées à pieds ou à vélo au bord du Lac.

Petite promenade au bord du Lac – Château la Forêt, Vendée

Västerås, une ville aux expériences inédites

Tous les matins, le réceptionniste m’apporte mon petit déjeuner devant la porte de mon logis. Jusqu’à il y a quelques jours, je ne l’avais jamais vu, n’y avais pu parler avec lui. Il m’a raconté plein de choses sur le l’artiste Mikael Genberg, qui a conçu l’hôtel. Il faut savoir qu’il développe des modes d’hébergements alternatifs très atypiques. Il aime créer et proposer des expériences inédites.
Il voudrait que l’art soit plus inclus dans nos sociétés. De là lui est venue l’idée de créer une maison dans un arbre à 30m du sol qui de base n’était pas censé être habité mais qui a fini par l’être. Puis il eut l’idée du utter in. La maison dans les arbres se trouve d’ailleurs dans le parc du centre-ville de Västerås !

Hotell Hackspett, dans le parc du centre-ville de Västerås, Claes Gefvenberg

Après pour lui l’eau du lac Mälaren peut être comparée à une soupe aux pois et il dit que ça semble être le pire emplacement du monde mais que je serais surpris du nombre de personnes qui viennent chaque année, et en plus du monde entier !
Il a aussi rajouté que quelque part dans le lac, un peu plus au sud, il y a une maison à moitié submergée mais c’est un trompe-l’œil.

Ooops Hotel, à moitié submergé au sud du Utter Inn,
Västerås Marknad & Näringsliv

Il y a plein de petits logements pour vivre des expériences uniques dans cette ville.

Évidemment je n’ai pas pu beaucoup lui parler parce que contrairement à moi il avait plus important à faire. Mais j’en sais un peu plus sur lui. Il s’appelle Peter et il est originaire de Stockholm. Il voulait changer d’air et être plus proche de la nature, il a l’air justement d’adorer ce qu’il fait. Malgré tout il m’a quand même conseillé d’aller à Stockholm. Il m’a dit que c’était la Venise du nord !

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Mis à part toutes mes découvertes, il y a bien quelque chose qui me manque, c’est ma douche. Depuis que je suis arrivée, on me livre ce dont j’ai besoin : bidon d’eau, nourriture, linge … Mais il n’y a pas de douche sur le utter inn. En fait il y a des toilettes, une petite plaque chauffante, une bouilloire et un petit placard. Bref le strict nécessaire.

L’ensemble de l’hôtel est alimenté par batterie qui se recharge avec des panneaux solaires qui sont en fait sur le toit. J’ai d’ailleurs un peu peur que la batterie lâche, ou qu’elle ne supporte pas ma présence sur le long terme, alors je m’éclaire beaucoup avec des bougies. Ça donne un petit côté cosy à l’espace.
Il y a également une bombonne de gaz à l’extérieur et un petit espace de stockage dans le toit où il y a des équipements : balais, bouées…
Je pense d’ailleurs, que je pourrais placer une douche solaire à l’arrière du bâtiment, il y a largement la place.

Croquis des dispositifs

D’ici peu je pourrais me laver dans le lac mais il fait encore trop froid. En général je vais chez les habitants, ils sont très accueillants, et dans les cas où je n’ai pas pu, je me débrouille autrement dans ma cabine.

Un regard plus conventionnel

Rez-de-Chaussée C°VORA Architectes ( 1 – Entrée 2 – Réception 3- Salon Bibliothèque 4-Salle à manger 5- Cuisine 6- Salle Fitness

Ce qui est intéressant quand je regarde ces plans, c’est la manière dont une forme basique, le cube, peut être travaillé par évidement et donner cette qualité, cette transparence et traversabilité du bâtiment.
On remarque aussi que les grandes ouvertures ne sont pas au sud mais au nord comme pour ma chambre ( n°9 ) pour se protéger du soleil.
Les extrusions du cube au rez-de-chaussée permettent des vues et situations agréable, tel que dans le salon.

Vues depuis le salon et la bibliothèque : effet du creusement du cube C° Villa Extramuros

Discussion utile

Avant d’aller me baigner dans les magnifiques piscines du centre de bien-être de Mario Botta, j’ai eu l’honneur de discuter avec la réceptionniste qui a eu la gentillesse de me donner accès aux plans du centre quand elle a appris que j’étais étudiante en architecture. J’ai même pu les récupérer en version numérique pour les compiler dans mes notes de voyage.

Plan du 2e étage
Plan du 3e étage
Plan du 4e étage

Plus qu’un simple lit

J’ai décidé de passer cette semaine dans une des capsules qui se situe en haut de la boîte. En effet, les capsules sont superposées dans la boîte, avec ceux d’en bas accessible directement en se penchant et celles d’en haut accessible par des escaliers. A l’intérieur comme dans toutes les capsules du Sui KYOTO, l’espace est petit, mais très bien optimisé. On y trouve l’essentiel comme ce qu’on pourrait trouver dans un hôtel standard.

Les quatre boîtes en bois disposées à haut plafond et séparées par des espaces vides sont légèrement éclairées par des lumières supérieures et des fenêtres dans chaque passage, et lorsque ma capsule est ouverte, elle semble être entourée par l’espace extérieur.

Ma capsule, éclairée par cette lumière naturelle, s’étonne, de ce bonheur qui dure ; elle rit ; elle est guérie de la pauvreté d’être obscure…

Eclairage des espaces vides et ma capsule
Vue de ma chambre d’en haut

RÉALITÉ _ RÊVERIE

Cela fait maintenant 2 semaines que je suis confiné dans cette sublime suite avec Jérome. Ce confinement nous permet de nous rendre compte que nous nous investissons énormément dans notre métier au point d’oublier de prendre du temps pour nous. Ces deux premières semaines nous ont permis de nous reposer, de nous détendre, de retrouver notre complicité que nous avions en Pologne. Nous nous sommes approprié cette suite comme notre habitat commun. Cette suite est suffisamment grande pour que nous puissions nous isoler afin de prendre du temps rien que pour soi.

Jérome est confortablement installé sur le canapé du salon, et échange avec ses parents en visio. Leur sujet de discussion tourne autour de la situation sanitaire actuelle, le nombre de décès, le nombre de personnes hospitalisé, les symptômes, le chômage partiel, le confinement, etc. Je profite de ce moment pour m’isoler dans la chambre. Je m’assois sur le fauteuil près de la fenêtre, je m’emmitoufle dans le plaid, malgré le soleil qui frappe le vitrage de la fenêtre. Je prendre mon petit carnet à dessin et mon stylo, j’ouvre légèrement la fenêtre pour apprécier ce silence inédit dans Paris, seuls les chants des oiseaux résonne dans les ruelles. Je ferme les yeux quelques instants, je me laisse bercer par le son des oiseaux, je visualise l’espace dans lequel je me trouve dans ma tête. Je visualise précisément certains éléments, leurs couleurs, leurs textures, leurs odeurs, leurs positions. 

J’ouvre mes yeux, je commence à faire quelques croquis de ces images mentales visualisées.

CONFIANCE _ ANXIÉTÉ

Il est 21 h 00, le Président a fini son élocution. Jérome reste silencieux, seul son regard et son sourire communique avec moi. Son sourire est tellement communicatif que je souris, à travers ce sourire se cache de l’amour, de l’admiration, du bonheur, de la peur, de l’anxiété. Malgré les instructions de Monsieur Macron, concernant ce virus, je me sens en confiance avec cet homme. 

Ça toque à la porte, j’ouvre, c’est encore l’hôtesse d’accueil, il est 22 h 05. Elle m’informe que notre suite est prête à nous accueillir, elle me donne la clé. Je lui lance un regard étrange et je la remercie et lui souhaite une agréable soirée. Je me dirige vers Jérome, je lui dis que notre suite est prête. Mais quelle suite ? Je ne comprends pas, nous venons d’arriver, et nous sommes dans cette chambre parce que nous pouvons plus sortir. Comme d’habitude, je lui pose 30 millions de questions pour savoir le pourquoi du comment. Comme d’habitude, il lève les yeux, souri légèrement, et me dit de m’habiller et de refermer ma valise. Je me précipite, je range très rapidement mes affaires que j’avais sorties. Nous nous dirigeons vers l’ascenseur, il appuie sur le 5. 

Nous ouvrons la porte de la chambre numéro 30. Je suis sans voix, émerveillé dès l’entrée dans cette fabuleuse suite. Je suis très curieuse comme personne, donc dès l’entrée j’ouvre toutes les portes et contemple chaque recoin. Dans ma tête, j’énumère les pièces, un salon, un dressing, un coin bureau, une salle de bain, une chambre, et la cerise sur le gâteau la terrasse filante donnant sur les toits des bâtiments voisins. À ce moment précis, je vis l’un des meilleurs moments de ma vie, malgré la situation sanitaire dramatique. Jérome m’informe que c’est ici que nous devions séjourner durant le week-end, et maintenant, c’est notre lieu de vie durant les prochains mois de confinement. Je suis déstabilisée, stressée de la situation sanitaire, et rassurée du lieu de confinement, du confort, de l’espace, une terrasse que cette suite nous offre, sans oublier la compagnie de Jérome.

Il est 23 h 52, nous avons passé une excellente journée, très mouvementée, mais riche en découverte et en émotion. Nous décidons d’aller nous coucher.