Comme à la maison

Ça fait maintenant deux semaines que je suis dans cet hôtel et je ne peux vous dire que je l’apprécie de jour en jour. Pendant ces quelques jours passés à l’hôtel, je me suis senti vraiment comme à la maison. Les nuits ont été très courtes, l’intérieur de ma capsule est confortable même si les premières semaines n’ont pas été faciles, car j’avais des crises de panique à cause de l’enfermement. Cependant, je m’habitue un peu plus chaque jour à cette nouvelle vie. Ma capsule est large de 1m et long de 2m.

J’ai passé pratiquement les dernières semaines avec l’hôte Masa. J’ai été très impressionnée par la gentillesse de Masa. Il accueille tout le monde avec un grand sourire et si on peut croire que c’est forcé, vous verrez au fil de votre séjour que ce n’est pas calculé et que c’est sincère. Il prend soin de tout le monde, il s’assure que tout va bien, dès que vous le croisez, vous pouvez discuter de tout et de rien avec lui.

Il nous a invités à boire un verre autour d’un match de sport qu’il regarde à la télé dans la salle de commune. Il nous a également fait découvrir les coutumes locales tout en nous offrant des repas typiques gratuitement pendant les dernières passées ici.

Dimanche 14 mars, comme tous les matins, je me réveille dans ma capsule. Et comme tous les matins, la première chose que je fais, c’est filer dans la salle de bain pour une prendre une bonne douche. Ici, au SUI Kyoto les salles de bains et les toilettes sont communes. L’intérieur de la salle de bain est très lumineux, les murs ont une structure en béton recouverte d’enduit blanc contrairement aux boîtes qui sont complètement en bois.

Dans la salle de bain, on a tout ce qu’il faut (serviettes, gels douches, sèche-cheveux…). La fonction de la douche est vraiment géniale, c’est un peu comme si on prenait la douche sous un robinet finalement, mais il y a un système de filtrage, on a l’impression que l’eau qui arrive est super-douce, vraiment agréable : c’est comme un velouté d’eau qui te coule dessus. Je veux la même chose chez moi !

A la découverte!

Me voilà sur le chemin vers ma boîte (chambre d’hôtel). Je suis devant les cabanes à capsules, on a une disposition de volumes, qui ressemble à un microcosme d’une ville où, plusieurs boîtes en bois renferment environ quatre à cinq capsules chacune tandis que le passage central fait office de « rue principale » et que les passages entre les volumes font office d’allée.

Dans ma capsule, je suis comme dans un autre monde. J’appréhendais beaucoup d’avoir la sensation d’être pris au piège, d’étouffer à l’intérieur.

Et surprise ! la capsule est étonnamment spacieuse, on n’est pas comme dans un cercueil, il y a de la hauteur quand on est assis et il n’y pas vraiment de porte, la capsule se ferme par un petit rideau de toile, donc on peut s’échapper quand on veut…

Petite vue depuis ma chambre

Dans ma bulle…

Février 2021, me voilà sur le chemin menant à Kyoto au Japon. C’est la première fois que je pars aussi loin. Il existe des pays qui nous font rêver, sur lesquels nous n’avons jamais mis les pieds, dont on se dit « un jour, j’irai … ».

Après quelques heures de train depuis l’aéroport, me voilà enfin à Kyoto et je décide de continuer mon trajet à pied pour contempler le magnifique paysage de cette ville. N’étant jamais venu, le choc est total, immédiat et immense. La nature universelle s’ouvre à moi.

On entend dire que la population y est dense, à se marcher sur les pieds. On sait que la nature y est imprévisible, que d’un coup de vent tout peut s’envoler…Pourtant moi, je vois une ville paisible et vivante, de magnifiques paysages, des cerisiers dont les fleurs rosent au printemps. J’y vois des gens forts et sages, un endroit où l’on se sent en sécurité.

Avant de rejoindre l’hôtel, je prends le temps de sillonner dans les rues, en me laissant porter par le son des cigales. Les jingles du métro de Kyoto résonnent à mes oreilles de manière enfantine, les enseignes de buildings impriment ma rétine de lumières vives. Les rues, emplies de bonnes odeurs de cuisine, sont un délice pour les sens. 

Après une bonne trentaine de minutes de marche dans les rues, j’aperçois le sanctuaire Yasaka, qui est à quelques pas de mon hôtel. Je décide donc d’y faire un tour avant de rejoindre l’hôtel. Je gravis les marches lentement, franchis le tori de pierre, et vois le sanctuaire paisible. Le bruissement furtif d’un hakama écarlate, le glissement des tabis des miko sur le bois ciré, l’odeur de paille des tatamis et des fleurs fraîchement coupées. Les arbres m’offrent leur ombre réconfortante. Lorsque j’ouvre les yeux, les émotions m’envahissent. Ce pays n’est pourtant pas mien, mais manque tant à ma vie, tel un fragment d’enfance.

Enfin, ça y est ! Je suis arrivée à l’hôtel. Le quartier est très calme et paisible. Je passe l’accueil, je suis touchée par le calme qui y règne dans l’espace. On se sent comme à la maison dès à l’entrée, le hall d’accueil est un petit salon confortable. Je suis prête à passer le confinement ici et découvrir tous les recoins de cet hôtel.

Vue depuis le hall d’accueil