Il est temps de quitter les lieux. Alexis et moi avons passé la semaine à profiter du beau temps sur la terrasse de la suite 5701 que nous avions retrouvé. Peu à peu les restaurants et les musée ont ouverts à nouveaux et nous avons pu profiter pleinement de ces deux dernières semaines pour visiter la ville et profiter de ce petit air de vacances.
C’est avec la tête chargée de souvenirs que je repars pour la France. J’ai pu prendre conscience de l’importance de l’imaginaire au sein d’un projet, de la capacité qu’un imaginaire développé a à immerger le sujet percevant dans un monde tout autre, loin de son quotidien. Jean Nouvel est un modèle dans l’art de concevoir et de faire voir l’architecture autrement. Cette expérience est à jamais gravée dans ma mémoire.
Durant les 5 heures qui ont suivi, nous avons passé en revue tous les meilleurs moments que nous avons passés pendant ce voyage qui s’est avéré plus long que prévu. C’est une expérience qui m’a permis de grandir, d’évoluer et de réfléchir et de vivre l’architecture autrement.
Arrivés à Nancy, las de notre journée de trajet, nous empruntons l’ascenseur avec nos bagages. Je tourne la clé dans la serrure de mon appartement et rentre dans mon petit intérieur …
Retour net à la réalité : mon appartement me parait maintenant bien plus petit, ma plante n’a pas survécu à mon absence prolongée et mes murs et plafonds me paraissent blancs, bien trop blancs.
Ca y est, le voyage s’est terminé. J’ai repris tôt dans la matinée la route interminable jusqu’à l’aéroport. De nombreux français rentraient aussi dans l’avion, et nous avons pu échanger sur notre voyage passé et les multiples découvertes de chacun. J’aurais aimée rentrer pleine d’étoiles dans les yeux pour partager mon aventure à mes proches. Mais c’est avec soulagement que j’ai retrouvé la France et surtout, des parents inquiets qui m’ont enlacé à mon arrivée. Quel bonheur de pouvoir se poser en terrasse et voir la vie revenue alors que je quitte l’Israël. Je parlerai plus tard de ces trois derniers mois, quand j’en aurai oublié les derniers jours. En attendant je profite d’un bain de verdure à la campagne, comme si ces mois de détente dans un hôtel somptueux n’avaient pas suffit à me ressourcer. Je sais, pourtant, que, quand je retrouverai mes quelques mètres carrés à Nancy, l’hôtel va me manquer,… et le soleil aussi !
Cette semaine en résumé : promenade, vins, détente, lecture, soleil, mais un évènement majeur quand même ! la visite guidée par Florian d’une des citernes sous-marines, découverte seulement dans les années 90 et datant du 16ème siècle. L’eau de pluie y était collectée et distribuée au plus aisés. les dimensions étaient impressionnantes, la circulation se fait grâce a un pont métallique, traversant tout l’espace. l’odeur de la pierre et de l’humidité imprègne l’espace
Après ce long séjour passé à Olot, il est temps de quitter les volcans de la Garrotxa, pour entamer le chemin du retour. Cette expérience m’a permis de m’ouvrir à une nouvelle culture, de nouveaux paysages et une manière de concevoir autrement l’architecture. Il s’agit vraiment d’une expérience à part entière de vivre dans cet hôtel, dans cette nature artificielle, mais qui nous pousse à vouloir découvrir ce paysage. Je repars doucement en France, cette fois, le retour se fait en van aménagé, note à moi-même, attention aux barrières. Un ami est venu me chercher et on est parti pour visiter plusieurs ville, Bayonne, Bordeaux, Royan, l’île d’Oléron, etc. Prenons le temps de voyager ! Dans chaque ville, nous avons parlé avec des riverains et échanger sur les différentes manières de vivre. Je pense que j’ai pris sans le vouloir de nouvelles habitudes, et je compte les garder en rentrant chez moi. Il me semble important d’échanger le plus possible avec le plus grand nombre de personnes pour comprendre ce monde dans lequel on vit (s’il y a quelque chose à comprendre bien sûr !). Sur le chemin nous, nous sommes arrêtés à Caen et j’ai enfin pu retrouver ma famille avec mon petit-neveu. Il m’a encore une fois battu à la course… Ce n’est pas croyable comment ça court vite à 2 ans XD bref, je vous souhaite un bon voyage !
Cela faisait plusieurs semaines que j’habitais au Treehotel.
Chaque jour, je me promenais dans la forêt, visitant ce site où la végétation
dominait les constructions. J’avais déjà habité dans six des sept chambres
singulières de l’hôtel. Pourtant, je n’avais jamais pu trouver la septième. Je
n’avais pas non plus cherché à savoir ; j’aimais l’idée de tomber par
hasard sur la prochaine chambre où je vivrai en me promenant dans la vallée.
Mais après des semaines sans l’avoir trouvé, je demande
enfin à la réception de l’hôtel de vivre dans la « Bird’s nest ».
Comme le « Mirrorcube », elle était invisible dans cette forêt. Mais si la première chambre où j’avais vécu reflétait les arbres pour s’y cacher, celle-ci les imitait, si bien que j’avais bien dû passer plus d’une dizaine de fois à côté sans jamais remarquer que c’était une construction humaine. En effet, elle se fondait dans son environnement car elle semblait être construite de brindilles d’arbre, comme un nid d’oiseau géant.
J’entre par l’échelle qui mène à une trappe dans le sol de la chambre. Une fois à l’intérieur, je me sens tout à coup coupée du reste du monde. Seules quelques petites fenêtres circulaires permettaient de voir l’extérieur.
L’intérieur sobre semblait très compact. Il y avait quatre places dans cette chambre, et elle se démarquait de toutes les autres par ses cloisons coulissantes, permettant de découper l’espace comme on le voulait.
J’entre d’abord dans les chambres simples, et je constate que les lits suivent la courbure du mur. A côté de chacun d’eux, une petite fenêtre permettant d’observer la forêt lorsque l’on est allongé.
Je visite ensuite la chambre parentale, et j’observe un grand lit double encastré entre deux murs, donnant une ambiance presque oppressante à la pièce. Cependant, la grandeur du lit et les deux fenêtres en face permettent d’oublier l’espace réduit de la petite chambre.
Diplômé en architecture et design d’intérieur à Lugano en Suisse, Carlo Rampazzi débute sa carrière en 1970 en tant que designer international et sa notoriété se fait grandissante grâce à son style néo-éclectique et grâce à sa vision de l’intérieur « sauvage ». Il est le fondateur du style Rampazzi, aussi appelé Maximinimalismobili caractérisé par un mobilier unique et des oeuvres hors du commun, sans style lié à un temps ou une mode.
Carlo Rampazzi a eu l’occasion de travailler sur de nombreux projets, notamment l’aménagement et le design intérieur du Tschuggen Grand Hotel en 2005 (précisé dans un précédent article) et a ensuite choisi d’ouvrir deux showrooms. Le premier, NOI Paris, a vu le jour en 2006 en collaboration avec Sergio Villa, un ami proche de Rampazzi. Le deuxième, Selvaggio, a ouvert plus récemment en 2016 à Ascona et expose des installations temporaires, montrant une grande diversité dans le travail du designer.
Les oeuvres de Rampazzi, appréciables dans ses showrooms ou dans ses projets d’aménagement et de design intérieur, ont la réputation d’être des créations uniques alliant provocation, raffinement, soin et style. Surnommé l’antiquaire des temps modernes, Rampazzi retravaille, revisite et réinvente en permanence. Il est un véritable producteur d’art à l’état pur comme le montrent les quelques projets qui suivent et qui respectent tous sa devise « le présent n’existe pas, il se sert du passé pour rebondir dans le futur ».
Cette semaine je suis remonté sur porto pour voir la ville et mes amis en erasmus à la FAUP ( faculté d’architecture et d’urbanisme de Porto ). J’ai donc eu la chance de voir cette école que j’ai beaucoup appréciée dans le traitement du site, du paysage et de l’imbrication de la pente avec les bâtiments. Voici quelques photos.
J’ai vraiment apprécié ce petit pavillon de siza avec le traitement des baies dans cette couleur dorée, la pureté des lignes, la féerie de l’espace et de la lumière à travers les branches d’arbres
Suite à l’annonce d’un adoucissement des restriction sanitaires en suisse, les lieux publics sont de nouveau ouverts. Hier, je me suis précipitée sur mon carnet de voyage pour piocher au hasard une des destinations architecturales que j’avais notée dessus : Berne !
Par chance, Berne n’est qu’à une heure de train de Lucerne : nous prenons les billets au guichet de la gare et montons à bord du train qui nous emmènera visiter une des œuvre de l’architecte Renzo Piano : le Centre Paul Klee.
Mettant en scène plus de 4.000 œuvres d’art de Paul Klee sous un seul toit, le Zentrum est situé dans la campagne bernoise, une zone marquée sur un côté par la courbe d’une autoroute et de l’autre par le profil éloigné des Alpes. Une des sources d’inspiration pour la conception du projet a été la morphologie de la région, son panorama de collines et de champs ondulants.
L’architecture du Zentrum a été conçue comme une vague douce surgissant de la terre. C’est à peine visible d’une certaine distance, la courbure de la structure créant trois vagues artificielles. Parcourant ce lieu, il est très perceptible de ressentir le désir de l’architecte Renzo Piano de faire du centre un jeu changeant de rencontres, de repos et de plaisir. Faisant écho aux innombrables activités de Paul Klee en tant que peintre, musicien, enseignant, écrivain et philosophe, le Zentrum Paul Klee a pour vocation de présenter l’artiste dans toute sa richesse.
Chaque colline a sa tâche particulière. Celle du nord est dédiée à la médiation pratique de l’art, à la musique, aux conférences et aux ateliers, celle du milieu accueille la présentation de la collection et les expositions temporaires, tandis que la colline du sud est consacrée à la recherche et à l’administration. Si les thèmes artistiques suggérés par le musée reflètent le talent pluridisciplinaire du Suisse allemand Klee, un artiste-peintre et un professeur très lié à la musique et la poésie, le design (la conception) du bâtiment et sa spatialité traduisent sa passion pour l’harmonie des formes et les manifestations de la nature.
Les trois ‘vagues’ successives sont connectées par un sentier couvert qui fonctionne sur toute la longueur de la façade occidentale. La courbure géométrique complexe de la structure et de la toiture, visible depuis l’intérieur, génère une spécialité et des ambiances inédites. La façade d’acier et de verre à l’ouest est équipée de dispositifs de filtration de la lumière en textile, partiellement motorisés, afin de contrôler précisément la lumière naturelle à l’intérieur.
D’un point de vue topographique, le projet du Zentrum est une métaphore de l’esprit du lieu. Alexis et moi avons trouvé que l’ensemble du site forme un espace silencieux et paisible. Une tranquillité qui n’est pas juste ici acoustique, mais visuelle et spatiale également qui, lorsqu’on la pratique, nous guide à la découverte de la vie et de l’œuvre d’un des plus importants artistes visuels du modernisme classique du XXe siècle.