La Venise du nord

Depuis quelque temps, la glace fond jusqu’à n’être qu’un souvenir.
La nuit, j’entends le bateau grincer mais le bercement et le bruit de l’eau m’apaisent. C’est un vrai voyage sensoriel, parfait pour se ressourcer. Je commence d’ailleurs à voir de plus en plus de petits poissons qui viennent voir ce qu’il se passe derrière la vitre, un peu comme si c’était moi qui étais dans un aquarium.

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J’ai enfin pu me rendre à Stockholm. C’est un petit archipel qui comprend 14 îles, toutes différentes, nous faisant voyager avec plein de ponts. C’est presque deux fois plus grand que Paris, alors j’y ai pris un vélo. Il faut d’ailleurs plusieurs jours pour visiter cette ville ! Les habitants empruntent beaucoup les modes de transport doux, de toute sorte, ce qui donne une petite ressemblance avec Amsterdam.

Gamla stan est la vieille ville de Stockholm. La place Stortoget en est le cœur et est pleine de couleurs chaudes. Ça me rappelle beaucoup les fois où je suis allée rejoindre ma copine Julie dans la vieille ville de Bastia. Les places et les ruelles pavées sinueuses, un côté médiéval plein de charme ! J’ai adoré le quartier avec l’église et le Palais-royal. J’y suis restée quelque temps à me balader et à acheter quelques « chokladbollar ». Ce sont des petites boules de chocolat enrobé de noisettes ou de noix de coco.

Vieille ville de Stockholm, ruelles pavées sinueuses

Cette ville est apaisante, il y a plein d’espaces verts et d’eau, on s’y sent comme en pleine nature. Il y a d’ailleurs des bateaux un peu partout qu’on peut prendre pour traverser la ville. En fait Stockholm fait partie d’un archipel de plus de 24000 îles et c’est la première capitale verte d’Europe ! On sent vraiment que la nature a une place aussi importante que le reste voire même plus. Elle est intégrée dans tous ses aspects.

Stokholm, un archipel on l’on confond bateau et îles

Là-bas ils font beaucoup de BBQ qu’il y ait du soleil ou non. En l’occurrence, j’ai vu des Stockholmois pécher proche de Stortoget, que je suis allée rejoindre. C’était une famille qui tentait de trouver du saumon. Ça faisait apparemment 2 heures qu’ils étaient là. Mais ça en valait le coup, ils ont fini par en chopper 2 ! Je me suis dit que le mélange chocolat saumon ne serait pas top, alors je suis partie sans assister au BBQ.

J’ai aussi passé pas mal de temps dans le quartier de Södermalm, c’est la banlieue ouvrière de Stockholm. Ça a un côté très artistique : friperie, artisanat, galeries, tout ce que j’aime !  Restaurants et bars sont au rendez-vous, les bâtiments sont hypers bien entretenus et les couleurs de Gamla stan s’y retrouvent. J’ai gardé un petit souvenir de ce quartier entouré d’eau qui se reflétait dans l’eau.

Södermalm et ses reflets dans l’eau

Koyasan !

Après plusieurs semaines passées dans l’hôtel, j’ai eu le temps de visiter presque toutes les chambres. Cette semaine, j’ai donc décidé de visiter une autre capsule hôtel à Koyasan conçu par les mêmes architectes du studio Alphaville ». On est lundi, nous prenons la route avec deux autres hôtes, Amélie et Juliette, pour Koyasan. L’hôtel a été conçu pour les visiteurs du site de Koyasan, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Après 2 h30 de trajet en train, nous voilà à l’hôtel. L’hôtel est une petite maison en bois avec une façade grise en tôle ondulée, est peu comme le SUI kyoto. L’intérieur de l’hôtel est très épuré, blanc, purement japonais.  Meubles en bois blanc épuré, sols en béton poli…l’intérieur, un clin d’œil au minimalisme japonais se caractérise par des lignes épurées et sobres à la fois lumineuses et ordonnées.

De minces colonnes blanches viennent définir le plan de l’hôtel. Un couloir entre deux colonnades en bois, à double hauteur et éclairé naturellement par le haut traverse le centre du bâtiment. Ce couloir relie l’espace privé des capsules et l’espace public des salons.

Couloir central

Les chambres sont encastrées à deux hauteurs dans le mur. De courts barreaux horizontaux placés entre les poteaux de bois forment des échelles intégrées qui permettent aux visiteurs d’accéder aux couchettes supérieures. Au SUI Kyoto, on accède aux capsules supérieures par des escaliers.

Capsules

Des fenêtres étroites à claire-voie situées le long des murs, éclairent les capsules. Alors qu’au SUI Kyoto, il n’y a pas d’ouverture dans les capsules.

Capsule inférieure avec ouverture

Au coeur de l’écrin de pierre…

Le bain des vocalises, le bain central, puis le bain des fleurs

Peter Zumthor aurait imaginé les thermes à l’image d’une carrière de pierre… C’est une sensation que je ressens lorsque je suis dans les thermes. Absolument tout est en pierre, jusqu’au sol des différents bains, c’est une sensation très particulière au toucher, entre les murs qui laissent ressentir les différents joints des pierres et le sol qui est particulièrement doux et lisse. 

Chaque bain est unique, entre les différentes températures des eaux, les jeux de lumière associés aux bains, la profondeur, la hauteur, le parcours… Pour l’un des bains, il faut passer par un tunnel afin d’y accéder, c’est impressionnant, il mène à une pièce carrée d’au moins six mètres sous plafond, les visiteurs aiment y faire des vocalises. Il y a également d’autres expériences à faire entre les différents bains, par exemple il est possible en sortant du bain à 40°C d’entrer dans celui à 14°C, c’est très bon pour la santé! Celui rempli de fleurs est très apaisant, je m’y rends souvent pendant plus d’une heure à regarder les fleurs bouger dans cette odeur apaisante. 

Lorsque je suis dans les petits bains, mon regard est concentré sur l’eau et son mouvement grâce aux éléments pour s’asseoir, alors que quand je suis dans le bain central, j’aime faire l’étoile et regarder le plafond. Les failles de lumière entre les différents plafonds donnent l’impression que les volumes flottent, la pierre est magnifiée sous la lumière, révélant toutes ses nuances et textures… 

Ouvrez votre cœur

Après plusieurs semaines passées dans l’hôtel, j’ai eu le temps de profiter des environs dans ce paysage magnifique et déconnecté du reste du monde. Bien que j’aime découvrir les environs, ma place préféré reste au chaud dans une cabane à profiter de la vue. Je ne cesse de vous décrire ces cabanes afin que vous compreniez à quel point elles sont grandioses tout en se concentrant sur l’essentiel. Le temps s’est arrêté au Juvet Landscape Hotel. Je passe parfois plusieurs jours enfermé dans une cabane, me réveillant avec le soleil, profitant de la vie de la forêt la journée puis m’endormant avec les étoiles.

Une cabane paysagère dans son environnement

Dans les cabanes paysagères, l’orientation est minutieuse afin d’offrir des vues exclusives sur une pièce magnifique et unique du paysage : parfois la rivière débordante, d’autre fois la forêt enchantée, ou encore la perspective fuyante vers les collines. Le paysage est changeant selon la saison, le temps et l’heure, il offre à chaque moment de la journée ou de l’année une atmosphère différente à la chambre. Le paysage n’est pas une simple toile de fond, il est l’élément principal à l’extérieur comme à l’intérieur. L’intérieur se projette sur l’extérieur et l’extérieur agit sur l’intérieur. L’orientation minutieuse des chambres-cabanes permet de maximiser les exigences d’intimité et d’offrir les meilleures vues possibles. La conception des ouvertures est un facteur de cet effet. Les cadres minces en bois éliminent l’effet de « bordure » ou de « clôture » que donnent habituellement une fenêtre et son encadrement, et offre plutôt l’effet de faire partit de ce grand paysage en le regardant, tout en conservant une ambiance privée, protégée et chaleureuse. L’installation d’un rideau permet de gérer les degrés d’ouvertures et de fermetures de la chambre pour des soucis d’intimité ou de luminosité. Cela fait maintenant plusieurs nuits que je passe dans le Juvet Landscape Hotel, j’ai essayé plusieurs chambres paysagères pour savourer pleinement les différentes vues sur le paysage environnant. Dans aucunes de ces chambres je n’ai utilisé le rideau (il paraît qu’ils sont très peu utilisé). Je sens mon corps s’adapter au rythme de la nature, du jour et de la nuit, au soleil et aux nuages… Je laisse les rideaux ouverts pour me sentir toujours connectée au paysage qui m’entour, plongée dans un extérieur entrant dans mon intérieur. C’est justement tout l’enjeu de ces larges ouvertures donnant la vue sur des pièces uniques. Ces ouvertures maintiennent au maximum la présence de l’intérieur dans l’extérieur. Chaque pièce a sa propre vue surprenante sur un paysage spectaculaire, toujours changeant.

DÉSAGRÉABLE_AGRÉABLE

À ce jour, nous sommes confinés depuis 45 jours, nos journées se ressemblent peu à peu. Nous avons décidé avec Jérome, d’arrêter de visionner quotidiennement les informations concernant la situation sanitaire actuelle, parce que cela nui réellement sur notre morale. Nous vivons déjà quotidiennement ensemble dans une suite. Certes nous avons plus de 40m² rien qu’à nous deux avec une grande terrasse mais nous commençons à être fatigué de la situation sanitaire. Nous sommes deux personnes plutôt positives au quotidien, et nous détestons être négatifs.

Depuis peu, nous avons l’autorisation du Président de sortir de notre lieu de confinement dans un rayon de 2 km, d’une durée de 1 h 00 par jour. Chaque jour, nous profitons de cette heure pour prendre l’air, afin d’apprécier ce silence unique dans Paris, ce soleil, et de découvrir ou de redécouvrir ensemble ce magnifique quartier de Paris. L’hôtel se situe dans le 9e arrondissement, à la limite du 10e et du 2e arrondissement, non loin du 18e arrondissement.

N’ayant jamais visité le quartier de Montmartre, nous décidons de nous y rendre pour déjeuner, afin de changer d’environnement. Le restaurant de l’hôtel nous prépare un somptueux repas à emporter, et comme à chaque repas nous sommes toujours émerveillés par le mélange des saveurs. Jérome fait le petit guide touristique parce qu’il connaît bien le quartier. Il me fait passer par les petites ruelles historiques, au charme légèrement romantique. Malheureusement, les cafés, les bistros sont fermés, les terrasses sont vides, seuls les habitants du quartier profitent de leurs heures de sortie pour flâner dans les ruelles. Nous décidons de nous installer dans le square Louise-Michel au pied de la Basilique du Sacré-Cœur pour déjeuner sous ce soleil intense. Nous passons un merveilleux moment, nous échangeons sur nos connaissances architecturales. Jérome est tout comme moi, très curieux et aime apprendre davantage sur le patrimoine français. Je prends plaisir de lui faire part de mes connaissances. 

Mon téléphone sonne, c’est Pierre !

Evora Evora, Merveilles…

J’ai bravé le confinement et me rend à Evora en comboios, il n’y a que quelques arrêts et le trajet et court. Un vieux monsieur français dans le train raconte qu’il est habitué des mauvaises nouvelles et commence à parler covid avec un jeune qui enlève par respect son casque de musique mais ne semble pas très interessé par la discussion.

Type A, maisons en bande de Quinta da Malagueira

Me voici à Evora, charmante petite ville des terres du sud, le soleil est présent mais il ne fait pas trop chaud. Direction le temple romain où ce qu’il en reste. Ces colonnes d’ordre corinthiens et son entablement qui feint de s’écrouler à tout moment me rappel la fragilité du passé préservé et sa robustesse à se tenir toujours parmi les autres édifices.

J’ai mangé sur la place du village et me suis balader le reste de la journée. La journée étant passée à une vitesse effrénée, je décide de rester pour expérimenter le coach surfing, qui consiste à dormir chez l’habitant gratuitement et même parfois avoir quelques conseils pour les visites du lendemain. Je sais déjà que l’une de mes principales activités de demain sera de me perdre dans le quartier Quinta da Malagueira d’Alvaro zisa.

La nuit à été très bonne chez Rodriguez, un habitant du coin. Je le remercie et prend congé, direction l’Ouest d’Evora. Le chemin m’est indiqué par l’aqueduc pensé par Siza et j’arrive bientôt dans ce quartier aussi étrange que vivant. Autant le plan urbain semble d’une rigueur et d’un froid comparable aux ilot du plan de Cerda à Barcelone, autant vue du sol, la vie des longues rues et des maisons en bande à créer de la diversité grâce à ses habitants.
Je me perds à deviner les patios et cours de ces petites maisons, à toucher le crépi des murs blanc, caractéristiques du Portugal.

Etude des types et leurs variations

De vieilles dames étendent le linge, des hommes autour de voitures, discutent réparation la clope au bec.
Je ressens l’âme du Portugal en ce moment précis, l’architecture au service de ces habitants, simple, base d’un imaginaire fleurissant.
Des étoiles dans les yeux, me voilà vers le chemin du retour, je vais prendre une nuit dans l’un des bungalow de la villa, à 200 mètres de celle-ci. Cela ne devrait pas gêner François car plus personne ne séjourne à la villa en ce moment.

Réhabilitation: mémoire, réemploi et poésie.

maquette de la Tipografia do Conto, Pedra Liquida.

Cette maquette coupe répond à de nombreuses questions. Les deux corps de bâtiments s’organisent de façon similaire, avec leur circulation verticale centrale, leur volume et leur matérialité.

J’ai donc pu comprendre l’organisation de l’hôtel en m’appuyant sur la maquette et les explications de Paula, ma partenaire de découverte. Le bâtiment a été construit au début du XXe siècle et abritait des activités industrielles, typiques du centre-ville, dont une typographie et un atelier d’arts graphiques. Le projet est donc une réhabilitation, il garde son aspect « atelier »  en conservant la façade principale en pierre, le patio central pour l’éclairage et la ventilation, et le rez-de-chaussée libre. L’architecte récupère également tout le bois présent sur les façades du patio dans l’atelier.

La Tipografia do Conto offre des espaces poétiques par ses plafonds en béton gravés en bas relief, où il est possible de lire des passages, extraits ou fragments de divers auteurs de référence nationale et internationale liés à ces différents domaines: architecture, recherche, enseignement, graphisme et design.

CRISIS FREE ZONE

Pendant cette semaine j’ai changé deux fois ma chambre. « CRISIS FREE ZONE » Le nom de ma première chambre, en forme d’église. Elle a un petit porche qui la réunie à une deuxième chambre qui a la même forme. Les deux possèdent des lit doubles. Les lits prennent toute la largeur de la chambre. Les chambres ont des toits en doubles pentes. La dimension des chambres est de 5m carré. Elles ne possèdent pas de toilettes. La position de ces deux chambres est au Rez-de-chaussée, du côté de la réception, collées aux escaliers.

Les deux petites églises sont construites en bois. Tout comme le porche. Ce porche met les chambres à distance et signale le passage entre l’espace commun et l’espace privé.

A la fin de la semaine, j’ai changé de nouveau ma chambre. Maintenant, je suis dans une des « invisible room » Son emplacement et sa forme, je les garde secret pour le moment !