Une chasse aux trésors dans le temps

Ayant adoré découvrir des artefacts vikings de Vasteras et Stockholm, j’ai voulu en savoir davantage.

Je suis allée à Sigtuna. C’est « la première ville de suède », elle a été construite par le roi Éric IV le victorieux vers 970. Il voulait créer un royaume rassemblant les royaumes européens. Pour construire la ville il s’est lié à l’Eglise chrétienne, il souhaitait former un royaume avec un seul roi et un dieu. Ce fut assez polémique à cette époque puisque c’était des terres vikings.
La ville devient la plus importante de suède pendant plus de 2 siècles, et possédait un quartier central très actif avec un port international où il y avait de nombreux drakkars. La ville a gardé la même taille que celle de l’époque et n’a pas changée. Le port restât actif et de nombreux objets / langues ont été retrouvés provenant d’Europe et Moyen-Orient.
Malheureusement, elle fut incendiée en 1187 par des pirates, engendrant sa perte de notoriété au profit de Stockholm, ou encore Uppsala, plus au nord.

Quand je suis arrivée dans cette ville, j’ai eu l’impression de participer à une chasse aux pierres runiques. Il y a plus de 150 pierres disséminées à travers toute la ville. Je me suis rendue à l’office du tourisme pour avoir un vieux futhark. C’est un exemplaire de l’alphabet runique qui m’a permis de déchiffrer quelques runes.

Une pierre runique de sigtuna

Dans le centre-ville, la ruine de l’église de st Olof séjourne à côté de l’église Mariakyrkan entourés de pierres tombales. Non loin se trouve aussi la ruine St Per’s Kyrkoruin.
Souvent ignorées, les ruines cachent très souvent leur beauté mise en valeur par les rayons du soleil. Le temps et le silence y sont roi.

Ruines de l’église de st Olof

En visitant la ville le long du lac, je suis tombée sur un assemblage de pierres intrigant, tel un labyrinthe. Je n’ai pas réussi à savoir si c’était de l’époque viking, un peu comme le tumulus d’Anundshög ou plus encore, quelque chose de recréé comme une mise en scène.

Assemblage de pierres au bord du lac Mälaren

La ruelle historique de Stora Gatan est pleine de petits et cafés et boutiques d’artisans. Les centres historiques sont toujours fabuleux ! Comme toujours j’ai pu prendre un petit fika entourée de fleurs au soleil.

En longeant le lac je suis remontée au hameau de Vibby by dans Sigtuna. Vieilles chaumières rouges et clôtures traditionnelles, j’étais de nouveau plongée dans la Suède du XVIIIème. Après avoir traversé le village j’ai traversé quelques champs afin d’arriver au château Venngarn du 13ème siècle. Il a été modifié au fil des siècles. L’intérieur était magnifique comme l’extérieur. C’est un bâtiment jaune trônant sur un immense jardin composé de quelques cultures et d’une fontaine.

Château Venngarn, trônant sur son jardin

L’histoire et les paysages de cette ville m’ont fait voyager dans le temps…

Mario Botta – pratique architecturale

Extrait de l’interview de Mario Botta, De la nature à la culture par Céline Fossati – quelques phrases qui permettent de mieux comprendre la justesse du geste architectural réalisé par Mario Botta pour le centre de bien-être du Tschuggen Grand Hotel. Ce geste admiré découle avant tout d’une grande prise en compte du contexte et d’une implantation respectueuse dans le site, une attitude récurrente chez l’architecte et observable dans de nombreux projets. 

Lorsque vous imaginez un bâtiment en montagne, cherchez-vous le bon geste architectural ou l’intégration dans le paysage ?

« Ni l’un, ni l’autre. Je n’aime pas ce mot d’intégration. La montagne est une présence, une architecture en soi. L’homme vient ajouter une autre présence entre le ciel (l’infini) et la terre. La question étant: comment modifier la croûte terrestre pour y enraciner une construction ? On ne peut donc pas parler d’intégration. Au contraire, il faut parler de dialogue entre des formes rationnelles (que l’on va placer entre ciel et terre) et l’élément organique (la nature qui est là, présente). L’intérêt de l’architecte n’est pas le geste en lui-même, un geste fermé, centré sur un objet fini. C’est la confrontation entre l’élément géométrique et l’élément organique. S’il y avait un thermomètre capable de mesurer la qualité d’un acte architectural, il devrait mesurer l’intensité de cette confrontation. Plus la tension est importante, plus la montagne s’enrichit et, de manière réciproque, plus l’objet architectural devient intéressant. »

Qu’est-ce qui vous attire vers les sommets ?

« La montagne est une mère exigeante. Ou mieux encore, une femme exigeante. Elle demande plus de rigueur que la plaine où l’on peut, même si on ne le devrait pas, bâtir n’importe où. Chaque élément en montagne demande un effort et engendre une fatigue. L’entier du processus exige davantage de précision, de rigueur. Bâtir devient en défi. »

Êtes-vous à un moment de votre vie qui vous appelle à plus de spiritualité ?

« Sans doute. J’ai reçu une éducation où les valeurs spirituelles étaient importantes. Chercher à aller au-delà de la limite définie par l’esprit de l’homme. Et j’espère que cela se traduit dans mon architecture. Ce n’est pas toujours une recherche consciente. Je ne trouve parfois des valeurs et des significations à mon travail qu’une fois le bâtiment achevé. Quand on est dans le processus de construction, on a bien d’autres paramètres à gérer: problèmes de statique, gestion des coûts, choix des matériaux, contraintes techniques… A la fin, l’objet vous parle ou ne vous parle pas. Mais il est toujours le reflet d’une recherche d’authenticité, enrichie des valeurs de tous ceux qui ont contribué à son édification, du savoir-faire des artisans et de la mémoire historique collective. Le bâtiment fini est infiniment plus riche que l’idée d’origine de l’architecte. »

Un FaceTime et on se motive

Aujourd’hui il pleut, et ce n’est pas facile de se motiver à travailler par ce temps, les vagues se déchaine sur la plage et les gouttes frappent les vitres. J’ai donc décidé d’appeler une amie afin de trouver un peu de motivation. C’est par chance qu’elle décrocha; elle avait aussi la pluie et beaucoup de vent à Paris. Et qui dit mauvais temps dit se retrouver coincé dans l’hôtel.

Nous avions tout deux du travail à faire, alors ce petit échange était le bienvenu pour nous motiver. Nous avions rapidement échangé sur nos projets actuels, et elle m’expliquait qu’elle était bloquée sur une question liée à l’orientation et le cheminement au sein de son projet. Je lui ai donc proposé de lui faire une visite FaceTime de l’hôtel dans lequel je me situe afin de lui partager l’expérience. Après cette rapide visite des lieux nous avions réussi à trouver une solution pour son projet.

Il est vrai que c’est toujours appréciable de partager nos moments et nos expériences.

Atelier Pedra Liquida

Après deux mois de parcours au sein de la Casa et la Tipografia do Conte, j’apprend que l’agence de l’architecte est dans le même bâtiment ! Je suis bien décidée à rattraper le temps perdu et à en apprendre d’avantages sur les projets que j’habite….

À l’image de l’hôtel, l’atelier se développe tout en longueur. Malgré son passé industriel, le bâtiment s’apparente d’avantage à un espace d’habitation : surfaces réduites, hauteurs sous plafond moyennes, parquet et charpente bois. Le passé du bâtiment est signifié autrement: murs en pierre, cloisons en bois d’origine, volets recyclés, gaines apparentes…

accueil de l’atelier, installé au r+1 du bâti.

Derrière le bloc sanitaire tapissé de tuiles, la salle de conception se démarque par son haut volume. L’architecte conserve la flexibilité spatiale d’origine pour créer un espace partagé lumineux et spacieux.

La coupe illustre l’insertion de l’atelier au sein du volume d’origine. L’entrée se fait donc côté rue, par la façade existante en granit, on accède ensuite à l’atelier par l’escalier rénové menant à la réception. L’accueil donne donc accès au volume principal de bureau et à la salle de réunion plus intime.

Silver eat

Plan des parties communes, bleu bar, silver et petit déjeuner

Les services de l’hôtel s’inscrivent en complémentarité des services déjà présents sur Vals, l’hôtel ne présente que des services gastronomiques pour la restauration alors que Vals propose des cuisines de type bistrot/ brasserie. Ce que j’aime dans ce village c’est que j’ai le choix! Je peux manger local et plus international à la fois. 

Les restaurants de l’hôtel se situent au niveau de l’accueil, l’entrée de l’hôtel donne à voir la grande baie qui rythme le bleu bar, puis, le restaurant gastronomique de l’hôtel le suit, et le restaurant Silver deux étoiles Michelin également. Les deux salles de restauration sont longées par un grand couloir qui permet de séparer les cuisines des salles. Ainsi, il est possible d’entrevoir les cuisines lorsque les portes coulissantes automatiques s’ouvrent. Les deux salles peuvent se mutualiser grâce à une cloison escamotable, ainsi, pour le petit déjeuner, les deux salles deviennent un grand espace pour accueillir les clients. Je trouve la répartition intéressante, entre les cuisines et les salles, j’ai l’impression que cela réduit les flux visibles en salle et éloigné du bruit des cuisines, le seul inconvénient est pour le personnel qui croise parfois le chemin des clients lorsqu’ils ont des plats à la main. 

Depuis le début de mon séjour, en général je mange beaucoup au petit déjeuner et dîne le soir dans les bistrots de Vals ou au snack du bleu bar de l’hôtel. Le petit déjeuner est splendide, il offre un buffet à volonté avec de multiples sortes de pains, de charcuterie et fromages locaux et bien sûr de merveilleuses viennoiseries et pâtisseries.

Cette semaine, j’ai eu la chance de manger au restaurant Silver, le restaurant gastronomique doublement étoilé de l’hôtel. Il est sous la direction du chef Mitja Birlo et très convoité. Quel spectacle entre cette nourriture divine et ce balai des serveurs dans ce magnifique paysage! Ma table était le long de la baie, je voyais la toiture des thermes depuis mon siège, je pense que c’est en partie dû à la forme du bâtiment, un peu arrondie qui permet d’avoir plus de vues. Alexander m’a expliqué qu’il y avait aussi la possibilité de réserver une table en cuisine pour voir les chefs travailler. 

Paul Klee

Samedi 24 avril :

Suite à l’annonce d’un adoucissement des restriction sanitaires en suisse, les lieux publics sont de nouveau ouverts. Hier, je me suis précipitée sur mon carnet de voyage pour piocher au hasard une des destinations architecturales que j’avais notée dessus : Berne !

Par chance, Berne n’est qu’à une heure de train de Lucerne : nous prenons les billets au guichet de la gare et montons à bord du train qui nous emmènera visiter une des œuvre de l’architecte Renzo Piano : le Centre Paul Klee. 

Mettant en scène plus de 4.000 œuvres d’art de Paul Klee sous un seul toit, le Zentrum est situé dans la campagne bernoise, une zone marquée sur un côté par la courbe d’une autoroute et de l’autre par le profil éloigné des Alpes. Une des sources d’inspiration pour la conception du projet a été la morphologie de la région, son panorama de collines et de champs ondulants. 

croquis d’intention : Renzo Piano : Centre Paul Klee

L’architecture du Zentrum a été conçue comme une vague douce surgissant de la terre. C’est à peine visible d’une certaine distance, la courbure de la structure créant trois vagues artificielles. Parcourant ce lieu, il est très perceptible de ressentir le désir de l’architecte Renzo Piano de faire du centre un jeu changeant de rencontres, de repos et de plaisir. Faisant écho aux innombrables activités de Paul Klee en tant que peintre, musicien, enseignant, écrivain et philosophe, le Zentrum Paul Klee a pour vocation de présenter l’artiste dans toute sa richesse.

Plan du centre

Chaque colline a sa tâche particulière. Celle du nord est dédiée à la médiation pratique de l’art, à la musique, aux conférences et aux ateliers, celle du milieu accueille la présentation de la collection et les expositions temporaires, tandis que la colline du sud est consacrée à la recherche et à l’administration. Si les thèmes artistiques suggérés par le musée reflètent le talent pluridisciplinaire du Suisse allemand Klee, un artiste-peintre et un professeur très lié à la musique et la poésie, le design (la conception) du bâtiment et sa spatialité traduisent sa passion pour l’harmonie des formes et les manifestations de la nature.

coupe longitudinale

Les trois ‘vagues’ successives sont connectées par un sentier couvert qui fonctionne sur toute la longueur de la façade occidentale. La courbure géométrique complexe de la structure et de la toiture, visible depuis l’intérieur, génère une spécialité et des ambiances inédites. La façade d’acier et de verre à l’ouest est équipée de dispositifs de filtration de la lumière en textile, partiellement motorisés, afin de contrôler précisément la lumière naturelle à l’intérieur. 

Photo d’un espace d’exposition

D’un point de vue topographique, le projet du Zentrum est une métaphore de l’esprit du lieu. Alexis et moi avons trouvé que l’ensemble du site forme un espace silencieux et paisible. Une tranquillité qui n’est pas juste ici acoustique, mais visuelle et spatiale également qui, lorsqu’on la pratique, nous guide à la découverte de la vie et de l’œuvre d’un des plus importants artistes visuels du modernisme classique du XXe siècle.

Casa no Casa

Cette semaine était assez particulière. Mes amis et moi étions des cas contacts de la Covid 19 et nous avons été obligé de nous confiner. Alors, le meilleur endroit pour être confiné était dans une grande maison avec une terrasse et du soleil. Nous sommes partis en Espagne ! (ou presque) Puisque nous avons loué la chambre « Casa, no casa ». Elle est au rez-de-chaussée, associée avec encore une chambre à l’étage. Les deux sont dissociées du reste des chambres et elles forment un bloc qui ressemble à une maison traditionnelle espagnole qui se trouve au bord de mer. Mais à quoi ressemble-t-elle exactement ? Elle est complètement blanche recouverte de crépis. Au pied des murs extérieurs, il y a une plinthe faite en carrelages cassés et posée de manière à ce qu’elle ressemble à des pierres irrégulières. Les niveaux sont bien marqués avec des corniches faites en bois. La maison possède aussi une grande terrasse, les portes et les volets sont fait en bois avec des couleurs différentes. Ce qu’on retrouve souvent sur les maisons espagnoles, ce sont des pots de fleurs qui sont accrochés sur les murs et ici, on les retrouve aussi de l’intérieur et à l’extérieur avec une petite particularité : il ne s’agit pas de plantes qui ont plein de feuilles, mais de cactus ce qui nous fait penser plus au Mexique. La chambre n’est pas très grande : 23 m2, avec 2 lits simples et 1 lit double. Le lit double est mis dans une niche. Alors pour y accéder, il faut se jeter sur le lit. La chambre était un peu petite pour y rester, une semaine, enfermée, mais au moins, on avait une terrasse par laquelle nous avons pu observer le reste de l’hôtel