Face à la nature …

Attrap’Rêves // Allauch, Provence – Alpes – Côte d’Azur, France

Cette semaine, je me suis dirigée vers la cité phocéenne pour une nouvelle aventure. J’ai profité de ces quelques jours au soleil pour faire quelques randonnées et visiter des lieux qui étaient encore fermés, il y a peu.

J’ai commencé par visiter Marseille, cette ville entre terre et mer. J’ai alors parcouru la ville, depuis les bassins du port, j’ai flâné par la cathédrale Major, le palais du Pharo, le Mucem avec son esplanade du J4 dessiné par l’architecte Rudy Ricciotti, relié par une passerelle haute au-dessus de la mer, permettant de profiter d’une vue exceptionnelle sur l’entrée du Vieux-Port qui était invisible jusqu’alors. Le Mucem est une véritable cité des connaissance où se mêlent les arts historiques et contemporains, anthropologiques et archéologiques autour du monde méditerranéen.

Quelques jours plus tard, je me suis retrouvée à Aix-en-Provence. J’étais déjà venue il y a quelques années, pour passer du temps avec ma familles. Nous avions parcouru les rues, les places avec ces statues et fontaines si emblématiques. Depuis la ville d’Aix-en-Provence, on peut contempler la montagne Sainte-Victoire, elle nous offre de superbes points de vue sur celle-ci mais aussi sur les paysages alentours. Mais j’ai surtout été intrigué par le regard artistique que Paul Cézanne avait sur la montagne.

Paul Cézanne est un peintre français qui est né et mort à Aix-en-Provence. La Montagne Sainte-Victoire fût le sujet numéro 1, de plus de 80 œuvres. Il s’était donné comme objectif de percer  » le secret de la montagne Sainte-Victoire « . Nous sommes entrés dans l’antre de l’artiste, son Atelier. Il était totalement captiver et envouter par la montagne qui se dressait devant lui. Il a peint ses émotions et toutes les caractéristiques autour de celle-ci.

Il disait : « J’ai besoin de connaître la géométrie, les plans, tout ce qui tient ma raison droite. L’ombre est-elle concave ? me suis-je demandé. Qu’est ce que ce cône là-haut ? tenez. De la lumière ? J’ai vu que l’ombre sur Sainte-Victoire est convexe, renflée. Vous le voyez comme moi. C’est incroyable. C’est ainsi … J’en ai eu un grand frisson.« 

Lors de ce séjour, je me suis installé à l’Attrap’Rêves, à Allauch, dans une bulle ouverte vers la nature pour l’avant dernière fois. J’ai su profiter de ces moments, de toucher du doigt les étoiles, ce ciel parsemé de diamants lumineux, balayé parfois par l’ombre des arbres. Sans tous les inconvénients de la tente ou du sac de couchage en pleine nature avec l’humidité, les petites bêtes volantes et rampantes. J’ai choisi une bulle avec une ambiance « Love Nature » pour être au plus proche de celle-ci, afin de ne pas avoir une décoration trop exotique.

La bulle « Love Nature » – Attrap’Rêves

Lodging _ Porto

Durant mon séjour à Porto, j’ai eu l’occasion de visiter et d’habiter un autre projet de Pedra Liquida.

Comme nombreuses de ses réalisations, le Malmerendes s’imagine dans un bâti ancien de Porto. L’architecte mêle deux programmes: logement du propriétaire et bureaux. J’ai donc arpenter les escaliers du programme pour atteindre la chambre principale, à la fois témoin du passé du lieu tout en frappant par sa sobriété. Elle a quelque chose de pure, un regard essentialiste de la chambre, un lit central dépourvu de tout mobilier ou obstacle visuel.

Cette pièce est extrêmement liée aux notions d’intériorité, d’habitat, d’abri. Pour autant, elle cherche une liaison, une connexion, voire une immersion, vers le ciel, vers l’extérieur. Elle se repli pour d’autant plus s’offrir à son environnement.

La chambre s’habite par le lit. Les yeux vers le ciel, le projet nous montre son coeur.

La « Bird’s nest »

Cela faisait plusieurs semaines que j’habitais au Treehotel. Chaque jour, je me promenais dans la forêt, visitant ce site où la végétation dominait les constructions. J’avais déjà habité dans six des sept chambres singulières de l’hôtel. Pourtant, je n’avais jamais pu trouver la septième. Je n’avais pas non plus cherché à savoir ; j’aimais l’idée de tomber par hasard sur la prochaine chambre où je vivrai en me promenant dans la vallée.

Mais après des semaines sans l’avoir trouvé, je demande enfin à la réception de l’hôtel de vivre dans la « Bird’s nest ».

Comme le « Mirrorcube », elle était invisible dans cette forêt. Mais si la première chambre où j’avais vécu reflétait les arbres pour s’y cacher, celle-ci les imitait, si bien que j’avais bien dû passer plus d’une dizaine de fois à côté sans jamais remarquer que c’était une construction humaine. En effet, elle se fondait dans son environnement car elle semblait être construite de brindilles d’arbre, comme un nid d’oiseau géant.

J’entre par l’échelle qui mène à une trappe dans le sol de la chambre. Une fois à l’intérieur, je me sens tout à coup coupée du reste du monde. Seules quelques petites fenêtres circulaires permettaient de voir l’extérieur.

L’intérieur sobre semblait très compact. Il y avait quatre places dans cette chambre, et elle se démarquait de toutes les autres par ses cloisons coulissantes, permettant de découper l’espace comme on le voulait.

J’entre d’abord dans les chambres simples, et je constate que les lits suivent la courbure du mur. A côté de chacun d’eux, une petite fenêtre permettant d’observer la forêt lorsque l’on est allongé.

Je visite ensuite la chambre parentale, et j’observe un grand lit double encastré entre deux murs, donnant une ambiance presque oppressante à la pièce. Cependant, la grandeur du lit et les deux fenêtres en face permettent d’oublier l’espace réduit de la petite chambre.

Retour au bercail

3 jours de pluie de poisson et d’inconfort pourtant, mon chère petit Purnama me manque, je crois ne jamais avoir autant mérité, des vacances, les draps imprégnés de l’odeur du de café, m’allégeant sur le lit, et le regard qui s’échappe par le hublot, et d’un coup dans une rotation la caresse léger des rayons qui. S’infiltre dans la pièce et qui s’introduisent entre les plaque de bois, je ne m’en suis pas rendu compte mais je me suis attaché à ce bateau, et j’y pensais comme un chez moi, pendant que j’essayais tant bien que mal de fermer les yeux sous cette ruée de pluie, courage plus qu’une nuit.

La baie de Cendrawasih

Retour au Purnama, programme très charge en pour la semaine a venir en se dirige vers la baie de Cendrawasih, qui comprend des écosystèmes côtiers et de mangrove, des récifs coralliens, des écosystèmes de forêt tropicale insulaire et des eaux marines. Le parc marin lui-même s’étend sur 80 km², ce qui en fait le plus grand d’Asie du Sud-Est. On y trouve une grande variété de vie terrestre et marine, notamment l’oiseau de paradis, la tortue verte, la tortue imbriquée, la tortue luth et la tortue olivâtre, des mammifères tels que les dugongs, les dauphins, les baleines bleues et les requins-baleines, ainsi que plus de 955 espèces de poissons. j’étais hypnotisés par la vie marine, et émerveiller.

Cerise sur le gâteaux on c’est retrouver devant les vestiges de la Seconde Guerre mondiale, notamment les bombardiers et les navires éparpillés dans la baie. Jusqu’à une époque récente, la baie était géologiquement isolée du flux des marées du Pacifique ; cet isolement a en quelque sorte consacré Cenderawasih avec une grande variété d’espèces endémiques

Visite de la chapelle Saint Benoît à Sumvitg

Avec Anna et Jade nous avons visité la chapelle Saint Benoît. Elle a été construite en 1988 à  Sumvitg dans les Grisons, à 40 minutes en voiture de Vals. Ce fut une belle expérience et surtout un effet de surprise, dans les revues la chapelle paraît bien plus grande!

À l’intérieur, la charpente donne l’impression d’être dans une coque de bateau retournée. La lumière embrasse chaque partie de la charpente, en partie haute. La forme de la chapelle rythme également le parquet qui prend lui aussi cette forme « navale ». Le sol est détaché des colonnes, ce qui lui donne l’impression de flotter. Il y a une réelle sensation de divinité à l’intérieur, l’intérieur est sain par sa lumière, sa matière et sa simplicité. 

Cette chapelle a été construite suite à une avalanche qui avait touché la commune. Suite à cet événement elle a fait appel à Peter Zumthor, connu pour son respect des cultures locales. Le Dr Philip Ursprung, un fidèle du site, voit cette chapelle comme une forme de larme vers la vallée.

Présentation de l’hôtel à Anna et Jade

Plan de masse de l’hôtel ; lobby ; passerelle ; chambre Tadao Ando ; entrée de la House of Architects

Cette semaine j’ai eu la chance qu’Anna et Jade viennent me rendre visite. Nous résidons pas très loin les unes des autres étant donné que nos hôtels sont tous dans les Grisons. J’ai pu leur présenter l’hôtel ainsi que ma chambre Tadao Ando, puis je les ai emmenées voir une autre œuvre de Peter Zumthor, à 40 minutes de route de l’hôtel. 

Nous avons commencé par emprunter le chemin que j’utilise le plus fréquemment pour aller de Vals à ma chambre. Nous sommes entrées par l’entrée indépendante de la partie de l’hôtel  House of Architect, un hall d’entrée marqué par un canapé bleu Klein monumental et un magnifique granit au sol. 

Nous nous sommes rendues à ma chambre en ascenseur pour déposer les bagages des filles. Cette semaine j’occupais une suite dessinée par Tadao Ando. Elle est rythmée par des claires voies et un parquet en chêne. La salle de bain est en verre opalescent. Elle est simple, je m’y sens bien, parfois il n’y a pas besoin d’artifice pour que le lieu soit agréable et chaleureux. Je passe beaucoup de temps sur l’emmarchement le long de la fenêtre, dans cette chambre je me sens appelée par l’extérieur et j’aime passer mon temps dans l’épaisseur entre la chambre et le balcon. 

Une fois les bagages déposés, nous avons emprunté la passerelle qui relie la House of Architect au corps de bâtiment majeur de l’hôtel 7132 qui comprend la partie accueil, l’entrée des thermes, la restauration, l’hôtellerie classique et les suites présidentielles. Tout ce qui est accueil et restauration est ouvert au public, dans l’accueil il y a les ascenseurs qui permettent d’accéder au sous terrain pour les thermes. 

Les thermes sont accessibles à tout public à certains horaires de la journée. Sinon, les résidents de l’hôtel peuvent y aller autant de fois qu’ils le souhaitent sans horaire. Je sais également, que l’hôtel à un partenariat avec un autre hôtel au cœur de Vals, moins onéreux, qui permet aux clients de pouvoir eux aussi bénéficier des entrées dans les thermes comprises dans les prix des chambres. 

Avant d’aller profiter des bains, nous avons pu prendre un snack sur la terrasse du bleu bar de l’hôtel. Quel plaisir quand le joli temps pointe le bout de son nez! Sans compter qu’à Vals c’est la saison des Jonquilles… 

Nature sauvage

Cette semaine j’ai passé pas mal de temps le long du lac Mälaren et en forêt. Se balader et profiter de l’après pluie ou la nature respire toutes ces senteurs. Une fois la pluie passée, les odeurs sont encore plus enivrantes.

J’ai enfin vu un élan avec ses deux petits tous juste nés. On peut en apercevoir en fin de journée quand ils sortent un peu de la forêt. J’aurais bien aimé goûter à cette viande mais je ne suis pas venue en Suède au bon moment puisque la période de la chasse commence le 12 octobre.

Les personnes que j’ai rencontrées m’ont toutes conseillé de goûter, pour mes prochaines visites, l’Älggryta. C’est un ragout suédois avec des girolles et des carottes. On peut souvent voir les repas garnis de diverses plantes qu’ils vont eux-mêmes cueillir. En Suède il y a un droit d’accès à la nature appelé « Allemansrätt », qui permet de faire plein de choses dont récolter tout type de plantes. Il est notamment possible en ce moment de récolter des aspérules odorantes et de s’en faire une infusion pour dormir !

Aspérules odorantes, parfaites pour dormir

L’Älggryta est très souvent servi avec de la purée de pommes de terre et des airelles. Encore une fois la petite touche de sucré salé est au rendez-vous ! Autrement il est possible de le servir en filet avec une sauce au vin rouge.
D’ailleurs en parlant de vin, j’ai pu en boire lors des diners auxquels j’ai pu être invitée et ils sont souvent très fort. Autrement pour ceux qui n’aiment pas trop ils proposent du cidre. Il y en a des variétés différentes et parfois étonnantes : pomme, poires, fruits-rouges, pastèque ou encore fleur de sureau.

Mon voyage s’achève bientôt. Je compte profiter encore un maximum de cette nature sauvage.

Retour à la villa

Me voici de retour à la villa Extramuros pour une dernière semaine sur place. En longeant la fine dalle qui mène à l’entrée, j’ai l’impression de revenir chez moi. Mes voyages à Porto et Lisbonne m’ont apporté beaucoup d’imaginaire et d’ambiances. Je touche le liège du mur d’entrée, il donne un effet de mou et est encore froid de la nuit. Je m’assied quelques instants à la table exterieure en regardant d’ou je viens, la villa m’enveloppe avec son porte-à-faux mais pourtant je suis toujours à l’exterieur.

Je suis fatigué, je vais me coucher dans les tulipes en prenant soin de ne pas les écraser. Juste à la limite de la villa, je peux voir le mur blanc qui me guide vers le ciel et l’ombre des oliviers qui se balance sur ce blanc immaculé.

cette impression d’être toujours dehors alors qu’on est à l’interieur m’intrigue encore une fois. Je trouve le rez de chaussée plus interessant que les chambres en elles-mêmes qui provoquent une surprise moins émouvante et plus de rationalité.

Le patio

Le patio est un élément architectural interessant qui permet une multitude de combinaisons d’espaces et d’inter-relations. Il permet de se couper du monde, de recentrer l’architecture vers son coeur et non vers la ville. De la maison Gaspar d’Alberto campo baeza aux pseudo patio de la maison Moriyama de Sanaa, tant de variables du patio qui servent à relier les espaces, à les mettre à distance, à les éclairer d’une manière particulière, à créer une complexité entre interieur et exterieur pour rendre l’architecture plus sensible.

Casa Gaspar
Moriyama House

Architecture émotionnelle

Vendredi 14 Mai :

Aujourd’hui, j’ai laissé Alexis à Lucerne, j’ai pris le train en direction du canton des Grisons et j’ai rejoint Anna et Anna à Vals. Par chance nous avons toutes trois été confinées dans ce merveilleux Pays qu’est la Suisse et Anna nous a très gentiment invitées pour une journée entre filles à la découverte de l’hôtel 7132 dans lequel elle séjourne et de ses environs.

7132 HOTEL


Si vous voulez en apprendre un peu plus sur cette visite, je vous laisserai aller jeter un œil sur le post réalisé par Anna sur son blog : « Présentation de l’hôtel à Anna et Jade »

Ce post est en quelque sorte une opportunité pour moi de vous parler d’un sujet qui prendre une grande place au sein de mon mémoire : l’architecture émotionnelle.

Peter Zumthor, architecte suisse né à Bâle en 1943, est très reconnu dans le monde architectural pour ses productions. C’est un créateur atypique, qui porte une attention particulière aux paysages naturels et aux traditions constructives locales. Il s’inscrit à rebours de la création architecturale dominante, animé par le désir de créer « des atmosphères » et « des lieux ».

la lumière particulière des thermes de Vals

Ce qui m’a marqué autant dans les termes de Vals que dans la chapelle St benoît, c’est que Zumthor s’attache à façonner une architecture singulière qui allie espaces, savoir-faire et contenu émotionnel. Effectivement, Peter Zumthor est un architecte qui s’intéresse de manière approfondie aux étroites relations existantes entre beauté de l’architecture et les émotions. Pour lui, la beauté est une sensation qui peut être vécue à des instants particuliers et dans des circonstances précises. Quels sont les éléments qui déclenchent en nous cette sensation de beau, de bien-être, et qui nous font vivre des émotions ?

Pour cet architecte, la réponse se trouve dans l’atmosphère du lieu, que l’on pourrait décrire comme une ambiance que nous saisissons de manière inconsciente lorsque l’on pénètre dans un lieu. Elle vient chercher ce qui est enfoui au plus profond de nous, comme un souvenir, et bouleverse notre sensibilité émotionnelle. Cette expérience produit une sensation éphémère, qui conduit à des réactions inconscientes et révèle des émotions directement liées à l’espace que nous pratiquons, dans lequel nous évoluons.

Selon Zumthor, des moyens précis peuvent mener un utilisateur à vivre l’expérience de la beauté d’un lieu. Son processus de création vise à s’attarder sur neuf qualités atmosphériques qui sont, selon lui, essentielles à une architecture émouvante : le corps de l’architecture, l’harmonie des matériaux, le son de l’espace, la température de l’espace, les objets qui entourent la personne, l’alternance entre sérénité et séduction, la tension entre intérieur et extérieur, les paliers d’intimité et la lumière sur les choses.

la lumière particulière des thermes de Vals