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Mardi 06 Avril :

Hier soir, nous avons changé de chambre. La Penthouse junior Suite se trouve en attique, soit au sixième niveau, et propose une vue imprenable sur les toits de la ville. La vue panoramique qu’offre la terrasse prend des airs de la scène mythique du film Titanic lorsque l’on s’approche du bord et que l’on règne sur les toits de Lucerne.

PENTHOUSE JUNIOR SUITE

Nous avons décidé de consacré cette soirée à la découverte du nouvel imaginaire que nous venons d’assimiler, nous avons commandé un Room-service. Le cocktail commandé au Lounge Bar que nous avons pris face au coucher de soleil fut très agréable. Nous avons ensuite diné dans la chambre. 

TERRASSE DE LA CHAMBRE

Les liaisons dangereuses. L’univers dans lequel nous sommes maintenant plongés dans notre nouvelle chambre est beaucoup moins sombre que dans la dernière. Les murs et plafonds sont d’une couleur crème et le sol est couvert d’un parquet chaud. Cette fois-ci, ce n’est pas le plafond qui est illuminé d’une composition scénographie, c’est le mur qui se trouve en tête de lit. Nous sommes plongés au cœur d’un moment poétique et sensuel unique. La nuit tombée, le mur rétroéclairé s’illumine d’une illustration aux tons chauds : deux personnages nus dans les bras l’un de l’autre, sous une couverture, à la chaleur d’un feu de cheminée s’enlacent. Nous avons fini par regarder le film afin de nous plonger pleinement dans l’ambiance de la chambre : plus que spectateur de ce film, nous en sommes des acteurs, l’univers de ce film retranscrit dans ce lieu luxueux est une pure invitation à nous mettre en scène comme les rôles principaux du film de notre vie. 

« Éblouissante adaptation du célèbre roman de Choderlos de Laclos. Découvrez l’aristocratie oisive et fallacieuse du XVIIIe siècle autour d’intrigues sexuelles. « Les liaisons dangereuses », sous sa montagne de grâce et d’élégance, proposent une vision considérablement pessimiste et vaniteuse de l’être humain au travers de sa capacité à manipuler, trahir et culpabiliser. La luxueuse vie de château devient le théâtre de jeux d’amour finissant par la mort. L’Atmosphère qui se veut décadente et somptueuse, ainsi que le scénario richissime servent d’écrin à ce drame.

Glenn Close propose une marquise de Merteuil redoutable, qui passe son temps à conspirer avec l’abject vicomte de Valmont extrêmement élusif, interprété par John Malkovitch. Les plans de ce dernier sont contrariés lorsqu’il tombe réellement amoureux de la prude Madame de Tourvel, dont Michelle Pfeiffer nous soumet une version déchirante.

La virtuosité des mots, la maîtrise des convenances ne peuvent masquer des âmes sombres et torturées. Une oeuvre-maîtresse. »


La « 7th room »

Cette semaine, j’ai demandé à habiter dans la « 7th room ». Son nom signifie 7ème chambre, car c’est la dernière du Treehotel à avoir été construite.

Comme toutes les autres du Treehotel, cette pièce est suspendue dans les arbres de la forêt. Alors que j’arrive pour la première fois face à elle, j’observai longuement la façade en finition bois brûlé authentique. Cette matérialité lui donne un air sombre et épuré. Sous la dalle du bâtiment était affichée une photo grandeur nature de pins, donnant l’impression du reflet des anciens pins qui étaient là avant la construction de la chambre.

L’escaliers menant à la « 7th room » possède plusieurs paliers plus ou moins grands, permettant ainsi de profiter de points de vues sur le paysage lors du cheminement jusqu’à la chambre.

Lorsque j’entre, je m’émerveille de l’intérieur en bois lisse avec tous ces textiles scandinaves. Je fais un tour rapide et je constate que cette chambre est conçue pour quatre à cinq personnes. En effet, il y a deux chambres avec deux lits chacune, et un canapé lit dans le salon. Elle était peut-être un peu trop grande pour moi toute seule, mais je suis ravie de pouvoir essayer un nouveau lit chaque soir de cette semaine. La routine n’aurait pas le temps de s’installer puisqu’à chaque emplacement, je peux bénéficier d’une nouvelle expérience sensorielle dans cette chambre.

Plan

La 7ème chambre faisait cent mètres carrés. Dans les chambres, le sol n’est pas au même niveau partout : le plancher est plus bas au niveau des lits, permettant ainsi à l’usager de se retrouver au niveau du sol lorsqu’il s’allonge sur le lit.

Que ce soit dans les espaces communs ou les chambres, il y a partout des ouvertures très généreuses donnant sur la vallée et la rivière.

Cependant, ce que je préfère ici, c’est la loggia au centre de la chambre. Singulière et ludique, elle présente un plancher fait en filet, et deux arbres poussant naturellement ici la traversent. En y entrant, j’avais l’étrange sensation que j’allais tomber. Ce sol presque incertain me permet de voir dix mètres en dessous de moi, et le garde-corps en verre n’arrangeait pas cette sensation de me retrouver dans le vide. Mais il était indéniable que c’est une expérience fascinante.

Au fil des jours, je finis par m’y habituer, et je me laisse souvent tomber sur ce plancher sans peur, puisque tous les employés de l’hôtel m’avaient assuré qu’il tenait parfaitement. Un peu comme avec le Mirrorcube, j’avais l’impression que cette chambre ne tenait que par magie avec sa structure étonnante.

Le dernier soir dans la 7ème chambre, je me couche lorsque la nuit tombe, et j’observe à travers la lucarne placée juste au-dessus de mon lit les aurores boréales qui font une timide apparition en ce début d’avril.

Direction la « Belle endormie » …

Domaine des Dourneaux,  » Les Bulles de Bordeaux », à Salleboeuf // Gironde, France

Les bulles de Bordeaux allient de manière subtile et dans une parfaire harmonie le luxe et la nature. Je suis arrivée dans la soirée de Lundi.

Ma bulle se trouve dans ce domaine construit le long de la rive gauche de la Garonne. Les hôtes de ce gigantesque et fabuleux domaine, m’ont raconté leur histoire. Sophie a grandi en région bordelaise, elle est partie ensuite pour 20 années en Alsace pour enfin de compte s’installer dans sa région natale, afin de partager son amour pour le confort et la beauté de cette ancienne propriété viticole, entre bois et prés.

La bulle que j’ai eue toute cette semaine fût véritablement un compromis idéal entre des services de luxes et la beauté des campagnes Bordelaises. La décoration de ma bulle « Muscadelle » était d’un chic ! Décorée avec des nuances de jaunes et un mobilier inspiré des îles, j’avais vraiment l’impression de voyager.

Le plus, ce fût la bulle « Salle de bain », accroché à la bulle principale et totalement opaque, elle proposait les éléments essentiels afin de se toiletter, sans avoir besoin de se rendre dans les douches et toilettes publics de campings que j’ai pu essayer il y a quelques temps.

La terrasse en bois posée sur le sol, permet aussi de profiter des premières chaleurs de la saison et des premiers repas en extérieurs, avant le retour du froid, que la météo annonce pour la semaine prochaine.

La bulle « Muscadelle » – Bordeaux (Vidéo de présentation)

J’ai pu profiter avec une amie, que je n’avais pas vu depuis 10 ans, du jacuzzi privatif mis à disposition. La bulle étant aussi complétement transparente, nous a vraiment permis de jouir d’une vue à 360° sur la nature qui nous entourait. Petits animaux et insectes s’approchaient, curieux de nous voir là, si proche de leur habitat et territoire.


Les services proposés par le domaine sont vraiment agréable !

Ils sont venus me chercher ainsi que d’autres voyageurs, à la gare et nous ont emmené jusqu’à notre bulle respective. Ils nous ont transférés aussi, mon amie et moi jusqu’à Bordeaux, où nous avons pu profiter des derniers instants « hors-confinement ». La ville de Bordeaux est riche en patrimoine (la Cathédrale St-André, la tour Pey-Berland, la Grosse Cloche), et des sites plus attractifs tels que la place de la Bourse avec sa fontaine des Trois Grâces, mais aussi son miroir d’eau qui s’étend sur 130 mètres de longueur et 42 mètres de largeur, pensé par l’architecte Michel Corajou. Bien sûr, nous avons fait un détour pour boire un bon thé et goûter ces merveilleux cannelés au goût si particulier de rhum et de vanille.

Dessin au fusain – Miroir d’eau à Bordeaux de Michel Corajou

Lors de notre semaine dans le Bassin Bordelais, nous avons profité de faire de longue promenade autour du Bassin d’Arcachon. Nous y avons découvert la Dune du Pilat où nous avons couru dans le sable chaud monté puis descendu pour recommencer ; les cabanes sur pilotis ainsi que la Maison de Bordeaux qui s’installe entre les arbres, de Lacaton & Vassal (Prix Pritzker 2021) sur les hauteurs du Cap Ferret. Directement sur l’eau, les maisons des pêcheurs avec leurs parcs à huitres, nous ont invités à goûter ces spécialités : de délicieuses Huîtres, un bon Muscadet aux douces notes d’agrumes ainsi que quelques Puits d’amour, qui nous ont transportés directement en été.

L’île aux Oiseaux – Bassin d’Arcachon // Crédit photo : Shutterstock – trabantos

Terceiro confinamento

Suite à cette énième annonce, il me faut un espace adapté pour le travail et le repos, et je pense bien avoir trouvé la chambre idéale. Elle se déploie en deux espaces, liés par une passerelle. La première pièce est un bureau. Contrairement aux deux derniers confinements, ma chambre ne se transformera pas en bureau, et inversement, au fil des jours. J’aurai donc deux espaces bien distincts, et surtout, un accès à l’extérieur. Le bureau est baigné de lumière par sa grande ouverture donnant sur le patio, et je dois avouer que la vue sur le ciel, me réjouis beaucoup (un peu trop), c’est que les petits plaisirs font les grands bonheurs en ces temps étranges…. Quoi qu’il en soit, le plafond et le sol en béton alliés au mur de bois foncé me paraissent être l’atmosphère idéale pour finir ce semestre de M1. En plus, pas de lit à proximité, juste un canapé qui apaisera mes journées intensives.

La chambre se trouve juste en face, au bout de la passerelle légère en béton et métal. Je surplombe le patio le matin et le soir. Ce passage extérieur me permet de dissocier travail et repos, différenciation psychologique très importante pendant ce confinement. Le plafond oblique de la chambre diffère du bureau, il rend la chambre plus chaleureuse. Elle manque néanmoins de rangement, d’espaces qui permettraient de déposer mes objets personnels, mes livres, pour cette longue période qui m’attend. 

La Venise du nord

Depuis quelque temps, la glace fond jusqu’à n’être qu’un souvenir.
La nuit, j’entends le bateau grincer mais le bercement et le bruit de l’eau m’apaisent. C’est un vrai voyage sensoriel, parfait pour se ressourcer. Je commence d’ailleurs à voir de plus en plus de petits poissons qui viennent voir ce qu’il se passe derrière la vitre, un peu comme si c’était moi qui étais dans un aquarium.

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J’ai enfin pu me rendre à Stockholm. C’est un petit archipel qui comprend 14 îles, toutes différentes, nous faisant voyager avec plein de ponts. C’est presque deux fois plus grand que Paris, alors j’y ai pris un vélo. Il faut d’ailleurs plusieurs jours pour visiter cette ville ! Les habitants empruntent beaucoup les modes de transport doux, de toute sorte, ce qui donne une petite ressemblance avec Amsterdam.

Gamla stan est la vieille ville de Stockholm. La place Stortoget en est le cœur et est pleine de couleurs chaudes. Ça me rappelle beaucoup les fois où je suis allée rejoindre ma copine Julie dans la vieille ville de Bastia. Les places et les ruelles pavées sinueuses, un côté médiéval plein de charme ! J’ai adoré le quartier avec l’église et le Palais-royal. J’y suis restée quelque temps à me balader et à acheter quelques « chokladbollar ». Ce sont des petites boules de chocolat enrobé de noisettes ou de noix de coco.

Vieille ville de Stockholm, ruelles pavées sinueuses

Cette ville est apaisante, il y a plein d’espaces verts et d’eau, on s’y sent comme en pleine nature. Il y a d’ailleurs des bateaux un peu partout qu’on peut prendre pour traverser la ville. En fait Stockholm fait partie d’un archipel de plus de 24000 îles et c’est la première capitale verte d’Europe ! On sent vraiment que la nature a une place aussi importante que le reste voire même plus. Elle est intégrée dans tous ses aspects.

Stokholm, un archipel on l’on confond bateau et îles

Là-bas ils font beaucoup de BBQ qu’il y ait du soleil ou non. En l’occurrence, j’ai vu des Stockholmois pécher proche de Stortoget, que je suis allée rejoindre. C’était une famille qui tentait de trouver du saumon. Ça faisait apparemment 2 heures qu’ils étaient là. Mais ça en valait le coup, ils ont fini par en chopper 2 ! Je me suis dit que le mélange chocolat saumon ne serait pas top, alors je suis partie sans assister au BBQ.

J’ai aussi passé pas mal de temps dans le quartier de Södermalm, c’est la banlieue ouvrière de Stockholm. Ça a un côté très artistique : friperie, artisanat, galeries, tout ce que j’aime !  Restaurants et bars sont au rendez-vous, les bâtiments sont hypers bien entretenus et les couleurs de Gamla stan s’y retrouvent. J’ai gardé un petit souvenir de ce quartier entouré d’eau qui se reflétait dans l’eau.

Södermalm et ses reflets dans l’eau

Koyasan !

Après plusieurs semaines passées dans l’hôtel, j’ai eu le temps de visiter presque toutes les chambres. Cette semaine, j’ai donc décidé de visiter une autre capsule hôtel à Koyasan conçu par les mêmes architectes du studio Alphaville ». On est lundi, nous prenons la route avec deux autres hôtes, Amélie et Juliette, pour Koyasan. L’hôtel a été conçu pour les visiteurs du site de Koyasan, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Après 2 h30 de trajet en train, nous voilà à l’hôtel. L’hôtel est une petite maison en bois avec une façade grise en tôle ondulée, est peu comme le SUI kyoto. L’intérieur de l’hôtel est très épuré, blanc, purement japonais.  Meubles en bois blanc épuré, sols en béton poli…l’intérieur, un clin d’œil au minimalisme japonais se caractérise par des lignes épurées et sobres à la fois lumineuses et ordonnées.

De minces colonnes blanches viennent définir le plan de l’hôtel. Un couloir entre deux colonnades en bois, à double hauteur et éclairé naturellement par le haut traverse le centre du bâtiment. Ce couloir relie l’espace privé des capsules et l’espace public des salons.

Couloir central

Les chambres sont encastrées à deux hauteurs dans le mur. De courts barreaux horizontaux placés entre les poteaux de bois forment des échelles intégrées qui permettent aux visiteurs d’accéder aux couchettes supérieures. Au SUI Kyoto, on accède aux capsules supérieures par des escaliers.

Capsules

Des fenêtres étroites à claire-voie situées le long des murs, éclairent les capsules. Alors qu’au SUI Kyoto, il n’y a pas d’ouverture dans les capsules.

Capsule inférieure avec ouverture

Au coeur de l’écrin de pierre…

Le bain des vocalises, le bain central, puis le bain des fleurs

Peter Zumthor aurait imaginé les thermes à l’image d’une carrière de pierre… C’est une sensation que je ressens lorsque je suis dans les thermes. Absolument tout est en pierre, jusqu’au sol des différents bains, c’est une sensation très particulière au toucher, entre les murs qui laissent ressentir les différents joints des pierres et le sol qui est particulièrement doux et lisse. 

Chaque bain est unique, entre les différentes températures des eaux, les jeux de lumière associés aux bains, la profondeur, la hauteur, le parcours… Pour l’un des bains, il faut passer par un tunnel afin d’y accéder, c’est impressionnant, il mène à une pièce carrée d’au moins six mètres sous plafond, les visiteurs aiment y faire des vocalises. Il y a également d’autres expériences à faire entre les différents bains, par exemple il est possible en sortant du bain à 40°C d’entrer dans celui à 14°C, c’est très bon pour la santé! Celui rempli de fleurs est très apaisant, je m’y rends souvent pendant plus d’une heure à regarder les fleurs bouger dans cette odeur apaisante. 

Lorsque je suis dans les petits bains, mon regard est concentré sur l’eau et son mouvement grâce aux éléments pour s’asseoir, alors que quand je suis dans le bain central, j’aime faire l’étoile et regarder le plafond. Les failles de lumière entre les différents plafonds donnent l’impression que les volumes flottent, la pierre est magnifiée sous la lumière, révélant toutes ses nuances et textures… 

Secret Suite

Commençons par le commencement, entre les trois suites de l’hôtel, je choisis celle qui fut autrefois la cabine du grutier, pour y passer un bon temps d’exploration et d’expérimentation. Perchée sur 35m de haut, la chambre luxueuse au design contemporain est le fruit d’un remaniement d’un espace désormais partagé en deux niveaux créés par un faux plancher intermédiaire. Le premier niveau abrite l’espace de vie, le second comprend l’espace de couchage. Ensemble, ils forment la suite faisant 40m².

Porte d’entrée, derrière se trouve la porte de l’ascenseur

En poussant cette porte médiévale à deux battants bleue turquoise, j’ai comme impression de rentrer dans un espace qui m’est familier. Des motifs orientaux que je reconnais, ils sont sur le tapis, sur les oreillers, des lanternes marocaines… le décor est décidément inspiré du Maroc et c’est absolument beau.
Emerveillée par ce paysage aux couleurs neutres qui contrastent parfaitement entre elles, j’aperçois un nid au fond du salon, un espace romantique écarté du reste de la pièce par des rideaux violets. Entouré de trois fenêtres, cet espace bénéficie d’une vision de 180° sur le lac IJ. Celle-ci qui serait complétée par les autres fenêtres de la cabine/suite permettant un champ de vision de 360° autour du port.
Le design est absolument riche en motifs, mes yeux et mes mains (car oui, je touche les surfaces pour mieux ressentir le matériau) sont gâtés entre la douceur et la brutalité d’une matérialité si diversifiée de cet intérieur. Les pièces composant le décor s’harmonisent entre soie, satin, métal et cuivre…
Je trouve si beau ce travail d’harmonie entre un design industriel existant de la cabine du grutier ; qui est bleue en acier et en cuivre chromé, et un design tout à fait nouveau qui est plutôt chaud et plus accueillant, violet et en tissu…C’est peut-être ça qui fait que la grue soit adaptée à un séjour en hôtel ?

Photo du niveau de vie : au fond le nid d’amour, à gauche la salle de bain

Sur ma droite, j’aperçois une porte que je pensais être une fenêtre au début, car il ne me vient pas naturellement en tête qu’une telle suite ait un balcon perché sur 35m de haut ! Mon acrophobie m’empêche de sortir, je sens déjà les vertiges rien qu’en regardant à travers les vitres.

Sur ma gauche, se dresse un escalier industriel qui semble inconfortable. A vue d’œil, je peux dire que son design ne respecte pas la loi Blondel …hmm.. C’est peut-être le prix à payer quand on veut adapter un élément originellement voué à un usage purement technique, à un usage plutôt hôtelier.
Je vois que je n’ai pas encore scruté la salle de bain aménagée en dessous de l’escalier, mais je pense avoir assez de temps pour le faire ultérieurement, je me hâte de visiter la mezzanine.

Escalier menant à la mezzanine

Je grimpe les marches, non sans difficultés, et à ma grande surprise, je retrouve une baignoire devant moi, au lieu d’un lit tel qu’on l’aurait imaginé, et quelle jolie baignoire en cuivre ! J’apprend un moment après qu’elle vient tout droit du Maroc et qu’elle a été fabriquée à la main à Marrakech.
Juste à coté se trouve le lit Queen size de la marque Coco-Mat. L’espace est tellement éclairé naturellement que j’ai comme impression de ne pas avoir une intimité dans un lieu dédié au couchage. Cependant, je me ressaisis vite quand je jette un regard à travers les fenêtres et me rend compte que finalement je n’avais pas de vis-à-vis ! Après tout, je suis suspendue en l’air.

Ouvrez votre cœur

Après plusieurs semaines passées dans l’hôtel, j’ai eu le temps de profiter des environs dans ce paysage magnifique et déconnecté du reste du monde. Bien que j’aime découvrir les environs, ma place préféré reste au chaud dans une cabane à profiter de la vue. Je ne cesse de vous décrire ces cabanes afin que vous compreniez à quel point elles sont grandioses tout en se concentrant sur l’essentiel. Le temps s’est arrêté au Juvet Landscape Hotel. Je passe parfois plusieurs jours enfermé dans une cabane, me réveillant avec le soleil, profitant de la vie de la forêt la journée puis m’endormant avec les étoiles.

Une cabane paysagère dans son environnement

Dans les cabanes paysagères, l’orientation est minutieuse afin d’offrir des vues exclusives sur une pièce magnifique et unique du paysage : parfois la rivière débordante, d’autre fois la forêt enchantée, ou encore la perspective fuyante vers les collines. Le paysage est changeant selon la saison, le temps et l’heure, il offre à chaque moment de la journée ou de l’année une atmosphère différente à la chambre. Le paysage n’est pas une simple toile de fond, il est l’élément principal à l’extérieur comme à l’intérieur. L’intérieur se projette sur l’extérieur et l’extérieur agit sur l’intérieur. L’orientation minutieuse des chambres-cabanes permet de maximiser les exigences d’intimité et d’offrir les meilleures vues possibles. La conception des ouvertures est un facteur de cet effet. Les cadres minces en bois éliminent l’effet de « bordure » ou de « clôture » que donnent habituellement une fenêtre et son encadrement, et offre plutôt l’effet de faire partit de ce grand paysage en le regardant, tout en conservant une ambiance privée, protégée et chaleureuse. L’installation d’un rideau permet de gérer les degrés d’ouvertures et de fermetures de la chambre pour des soucis d’intimité ou de luminosité. Cela fait maintenant plusieurs nuits que je passe dans le Juvet Landscape Hotel, j’ai essayé plusieurs chambres paysagères pour savourer pleinement les différentes vues sur le paysage environnant. Dans aucunes de ces chambres je n’ai utilisé le rideau (il paraît qu’ils sont très peu utilisé). Je sens mon corps s’adapter au rythme de la nature, du jour et de la nuit, au soleil et aux nuages… Je laisse les rideaux ouverts pour me sentir toujours connectée au paysage qui m’entour, plongée dans un extérieur entrant dans mon intérieur. C’est justement tout l’enjeu de ces larges ouvertures donnant la vue sur des pièces uniques. Ces ouvertures maintiennent au maximum la présence de l’intérieur dans l’extérieur. Chaque pièce a sa propre vue surprenante sur un paysage spectaculaire, toujours changeant.

Les bois nourrissent les poètes et les cabanes abritent les philosophes

Les cabanes sont posées sur les rochers sans aucun changement de terrain. Leur conception diffère selon les exigences de la topographie et de la végétation. Les cabanes naissent d’une volonté d’exploiter des paysages à couper le souffle, avec une ou deux façades entièrement vitrées, en conservant une intervention minimale. Les constructions reposent sur un ensemble de tiges en acier. La finesse des tiges encrées dans la roche prennent référence à des brins d’herbes sortant du sol et soutenant la cabane, comme une façon pour la nature d’accepter ses invités. Ainsi, une connexion durable est établie entre le site et la structure. L’observation conscience de la topographie existante et la géométrie de l’intervention mettent en évidence les irrégularités du site naturel expliquant ainsi le contexte avec plus de puissance. De jour, les cabanes en bois noir se mélange à la végétation et les rochers. De nuit, les façades vitrées forment un phare dans la montagne, donnant à voir un spectacle d’ombres et de lumière. La conception des chambres-cabanes permet une connexion durable entre le site et la structure.

Coupe d’une cabane paysage dans son environnement

A l’intérieur, les cabanes sont épurées au maximum. Elles se composent d’une salle d’eau étroite mais fonctionnelle, d’une table et d’assises intégrées au mur et d’une alcôve accueillant le lit, le salon spacieux s’ouvre sur le paysage, de cette façon l’espace principal devant l’ouverture est libéré. Les murs intérieurs sont noirs pour minimisés les reflets et éviter que l’intérieur prenne le pas sur l’extérieur. Le mobilier est en bois massif comme l’ensemble de la cabane pour maintenir un degré de monotonie qui contraste avec les vues complexes de la nature et pour garantir au minimum la présence de l’intérieur. Les pièces sont sans frontière conventionnelles afin d’expérimenter l’espace qui devient aussi grand que le paysage. Les chambres-cabanes diffèrent selon les conditions de chaque parcelle mais conservent les mêmes services de bases. Les grandes ouvertures donnent l’effet de faire partit du paysage avec l’intérieur sombre pour ne pas voler l’attention du paysage.

Intérieur d’une cabane paysage