La goutte d’eau dans son cocon de bois

Chambres Mayne Wood

La chambre dessinée par Thom Mayne est très surprenante… Tout y est parfaitement rangé, j’ai l’impression de vivre dans un objet d’art. Les sanitaires et la porte d’entrée sont dissimulés derrière des portes sous tenture, se fondant ainsi dans une zone servante accompagnée de rangements. La salle de bain apparaît comme une goutte d’eau dans ce cocon de bois. Cette bulle me donne l’occasion de me laver en plein milieu de ma chambre, face au paysage, quelle sensation de liberté! 

La façade de la chambre a été travaillée d’une manière très particulière au niveau de la baie vitrée : les murs se resserrent dans un cadre noir avant de passer l’extérieur. C’est intéressant cet espace intermédiaire, ce seuil, il est dans la chambre mais pas de la même matérialité, c’est un peu comme avoir une pièce dans la pièce. 

L’ambiance de la chambre change considérablement entre le jour et la nuit. La journée l’attraction est portée sur le paysage et la lumière du jour épouse chaque lames de bois, je m’y sens bien. Alors que la nuit, la fenêtre est sombre, le seuil de la baie aussi, tout comme les portes sous tenture, c’est presque oppressant de n’être enfermée que dans du bois, sans issue visible, sans mobilier… 

Cette chambre est une véritable expérience pour moi, je pense que les matériaux et leurs dimensions jouent beaucoup, j’ai choisi de passer la fin de la semaine dans la deuxième chambre « Mayne Wood » qui a des sections plus grandes. J’ai pu constater que dans la première je ressentais une sensation de vitesse alors que la deuxième me rappelait plus l’ambiance des chalets. Et pourtant, je trouvais que lors de ma première expérience, la chambre paraissait plus grande bien que les deux aient exactement les mêmes dimensions. 

La semaine prochaine, je teste les « Mayne Stone », quelle chance de pouvoir bénéficier d’un si grand catalogue architectural sur place!

Culturæ Architecures

Nouvelle semaine, nouvelle chambre ! Je dois dire que la suite A2 me plaît bien. La longue banquette bleue s’approprie toutes mes lectures. Le choix de Sur la route, pendant cette période d’isolement me questionne. Jack Kerouac me rend nostalgique tout en m’offrant des moments de répit, d’évasion. Mon regard traverse parfois les fenêtres, depuis lesquelles je peux observer la vie de la rua de Alvares Cabral. Je trouve cet espace plutôt bien pensé. Les plafonds sont hauts, près de 3m je pense, les grandes menuiseries et leurs volets intérieurs agrémentés de voilage blanc rendent la chambre lumineuse et chaleureuse. Une boîte en miroir se démarque du volume de la pièce, elle abrite intimement la salle de bain. Depuis le lit, le texte latin gravé sur le plafond se reflète, « Culturæ Architectures », la chambre semble vouloir me reconnecter avec le réel.  

En rouge

Bien que ce soit pour se distinguer de son environnement, des parties de la grue sont en couleurs vives pour d’autres raisons. Mon intuition d’architecte me disait que le rouge signalait des éléments de circulation verticale, mais il a suffi de faire quelques recherches pour comprendre que c’est plutôt un moyen de distinguer les ajouts additionnés à la structure primaire.

Ceci me fait plaisir car dans tous mes projets d’étudiante en architecture, j’accorde une attention particulière à ce que l’intervention nouvelle soit bien visible et distinguable du bâtiment existant.

Photographe : IAA Architecten

Laissez moi vaguer…

Les jours passent si vite, il me reste désormais moins d’une semaine pour profiter pleinement.

Cette semaine, je suis allé courir sur la plage le long de l’océan, quel bonheur de pouvoir courir pied nu dans le sable mouillé. Entre chaque foulée les grains de sable se collaient à mes pieds, pour ensuite être enlevés par la mousse des vagues qui venait recouvrir le bord de plage.

Avant-hier il y avait de belles vagues en fin d’après-midi, j’en ai alors profité pour faire un peu de surf avec une planche qu’un voisin de chambre m’a prêtée.

A part cela je tenais à vous parler de l’ambiance de cet hôtel, tout d’abord ces longs troncs que nous percevons à l’extérieur sont bien présent dans les espaces communs, et ils jouent un rôle important dans les déambulations. Je vous dis ça parce que ce midi lorsque j’étais en train de déjeuner je me suis aperçu que les personnes déambulées entre ces troncs de manière très étrange.

A première vu on ne fait pas attention et ce n’est pas flagrant, mais lorsque l’on porte une légère attention à ce sujet on s’aperçoit très vite que les déplacements sont influencés par le positionnement et la taille des troncs, on arrive même à identifier des types de déplacement selon des catégories de personnes, pour faire court la dimension du tronc va affecté le déplacement, une personne de petite taille va avoir tendance à se déplacer et se créer un chemin autour des troncs de petit diamètre tandis qu’une personne de grande taille va être moins affecté par l’ampleur du tronc et va se créer un chemin lui permettant d’aller du point A au point B le plus court possible.

Concernant la salle de repas c’est très apaisant de déjeuner et souper entre ces longs troncs qui viennent traverser la salle de repas, et cela du sol au plafond. C’est assez surprenant comme ces troncs peuvent procurer des zones intimités. Leurs apparences pourraient presque nous faire penser que ce sont des poteaux… Il me semble important de vous parler de ces vues sur l’océan, peu importe où je me situe dans l’hôtel il y a toujours une ouverture qui me permet de le visualiser.  Comme si l’océan était un élément nous permettant de nous orienter…

Finitude

Les îles Rangali : quelques hectares de sable, quelques palmiers. Trois îlots, trois flocons perdus au milieu de l’océan indien. Au large, quelques bandes de sables, vierges, inhabitées. L’eau est turquoise, chaude, peu profonde, calme : les vagues se brisent sur la barrière de corail, loin des plages.

Pour se déplacer dans le complexe, on emprunte des pontons, quelques centaines de mètres séparent les îlots. On fait vite le tour des lieux. Un îlot est dédié aux habitations du personnel et à la logistique, je n’en sais pas plus : personne ne m’a laissé y mettre les pieds jusqu’à présent. L’île principale regroupe la plupart des aménagements : restaurants, bars, spa, piscines. Le dernier îlot est une fine bande de sable qui comporte quelques hébergements. Ma suite, privilégiée parmi les privilégiés, est située à l’écart, accessible depuis son propre ponton. Tous les matins je fais ma petite balade, croisant les employés qui vont d’une île à l’autre, transportant boissons, nourriture, draps et serviettes.

Mes journées passent et se ressemblent, je me languis dans le confort des lieux. Le matin : marche, petit déjeuner, lecture sur la plage, l’après-midi : piscine, spa et, selon les jours, plongée, jet-ski ou virée en bateau. Difficile de se plaindre d’un tel quotidien, mais quand-même, j’aurais bien aimé une île un peu plus grande, avec quelques montagnes ou une forêt. Je commence à faire le tour de ce petit coin de paradis.

le confort perdu

Je vois un phare dans la nuit, il clignote entre les vagues et je m’éveille lentement. La lune entre par le hublot bâbord, frôle mes paupières, descend vers le menton, revient sur mes yeux juste une fraction de seconde, s’en va regarder ce qu’il y a sur le bureau, revient effleurer mes yeux, insiste doucement, repart, revient sur moi.

Je reste étendu sans bouger, et je fais le lien c’est une sensation qui mais bien familière, qui vous atteint d’une façon très profonde, comme lorsqu’on marche seul dans une rue vide la nuit ou quand on est sous l’eau alors qu’il pleut ou un premier jour a l’école, mes pensées s’échappent, Jusqu’à ce que le sommeil m’envahisse.

Toute la mer est blanche, tout le ciel est blanc. Je ne sais plus très bien où on est, mon pull est mouillé au col et aux manches, mon pantalon trempé dedans, je mange rarement ou bien est-ce la nourriture qui est beaucoup trop saine, pourtant je n’éprouve aucune fatigue, aucune lassitude, c’est confortable.

Aux alentours

Une nouvelle semaine est passée. Le temps était beau, le ciel bleu et je me suis promenés dans la ville et dans les alentours de mon hôtel.

Je suis sortie du côté arrière de l’hôtel. Ou peut-être il s’agit du côté avant ?  L’hôtel possède deux entrées. L’une est du côté rue où se trouve le café Kevin Bacon et de l’autre côté il y a la réception. Les deux entrées se trouvent des deux côtés du volume central en double hauteur de l’hôtel. A partir de ces deux entrées nous avons un accès direct aux chambres en RDC. Mais tous les escaliers pour monter à l’étage se trouvent du côté de la réception.  

La réception donne sur une place sur laquelle on retrouve une mosquée. Tous les bâtiments aux alentours sont construits en brique rouge, même la mosquée.

 « Ah c’est beau » je me dis à moi-même à chaque fois que je sors. La mosquée donne sur le canal avec un porche de colonnes doriques en béton blanc. Le contraste de la brique et le béton me fait toujours pensé à Louis Khan.

La colonnade est parallèle au canal qui passe juste a cotés. Quand on se trouve dedans on voit le percement que le canal crée dans la ville et la perspective lointaine qu’il nous propose. En me promenant sur ce chemin je suis arrivé au centre d’Amsterdam. C’est impressionnant la relation que la ville entretien avec l’eau.

NOUVELLE APPROCHE

Je suis trop contente ! En fin de semaine, j’ai pris le temps d’aller visiter la Casa entremuros de RCR ARQUITECTES et plusieurs autres architectures de leur agence, j’ai fait de l’auto-stop ce week-end pour aller dans le village à côté. J’ai pu y voir une intervention paysagère au Parc de Pedra Tosca à Les Preses, un labyrinthe de chemins crée avec des pierres, des cabanes, etc… Puis le lendemain, direction Besalú visiter « El petit Comte », il s’agit d’une maison de l’enfant à la façade multicolore. Ces visites mon aidé à comprendre l’architecture de l’agence. Une des caractéristiques de leur architecture m’a sauté aux yeux, j’apprécie vraiment leur minimalisme, leur choix de matériaux qui retranscrit une ambiance et met en valeur le volume. La majorité de leur travail se situe en Europe et particulièrement en Espagne. Ils ont reçu le prix Pritzker en 2017 pour la première fois en tant que collectif.
Après tout ce que j’ai pu apprendre, je souhaite continuer en me tournant vers les volcans. C’est mon prochain objectif.

Casa Entremuros
Parc de Pedra Tosca