J’ai bravé le confinement et me rend à Evora en comboios, il n’y a que quelques arrêts et le trajet et court. Un vieux monsieur français dans le train raconte qu’il est habitué des mauvaises nouvelles et commence à parler covid avec un jeune qui enlève par respect son casque de musique mais ne semble pas très interessé par la discussion.
Me voici à Evora, charmante petite ville des terres du sud, le soleil est présent mais il ne fait pas trop chaud. Direction le temple romain où ce qu’il en reste. Ces colonnes d’ordre corinthiens et son entablement qui feint de s’écrouler à tout moment me rappel la fragilité du passé préservé et sa robustesse à se tenir toujours parmi les autres édifices.
J’ai mangé sur la place du village et me suis balader le reste de la journée. La journée étant passée à une vitesse effrénée, je décide de rester pour expérimenter le coach surfing, qui consiste à dormir chez l’habitant gratuitement et même parfois avoir quelques conseils pour les visites du lendemain. Je sais déjà que l’une de mes principales activités de demain sera de me perdre dans le quartier Quinta da Malagueira d’Alvaro zisa.
La nuit à été très bonne chez Rodriguez, un habitant du coin. Je le remercie et prend congé, direction l’Ouest d’Evora. Le chemin m’est indiqué par l’aqueduc pensé par Siza et j’arrive bientôt dans ce quartier aussi étrange que vivant. Autant le plan urbain semble d’une rigueur et d’un froid comparable aux ilot du plan de Cerda à Barcelone, autant vue du sol, la vie des longues rues et des maisons en bande à créer de la diversité grâce à ses habitants.
Je me perds à deviner les patios et cours de ces petites maisons, à toucher le crépi des murs blanc, caractéristiques du Portugal.
De vieilles dames étendent le linge, des hommes autour de voitures, discutent réparation la clope au bec.
Je ressens l’âme du Portugal en ce moment précis, l’architecture au service de ces habitants, simple, base d’un imaginaire fleurissant.
Des étoiles dans les yeux, me voilà vers le chemin du retour, je vais prendre une nuit dans l’un des bungalow de la villa, à 200 mètres de celle-ci. Cela ne devrait pas gêner François car plus personne ne séjourne à la villa en ce moment.