Maître de Conférence vs Maître Assistant

En attendant que sorte le décret modifiant le statut des enseignants des écoles d’architecture, il est légitime de s’interroger sur ces deux catégorie d’enseignant du supérieur que sont celle des MCF (maître de conférence) et celle des MA (maître assistant des écoles d’architecture). Dans d’autres articles, on s’interrogera aussi sur les différences existantes entre le statut de PR (professeur d’université) et celui des écoles d’architecture qui n’a pas d’acronyme mais aussi entre celui de PAST (professionnel associé) et celui de MAA (Maître assistant associé).

A l’université il y a 4 grandes catégories d’enseignants : les enseignants-chercheurs, les enseignants-chercheurs des disciplines de santé, les personnels enseignants non permanents et les enseignants du secondaire affectés dans le supérieur. Les enseignants-chercheurs – maîtres de conférences et professeurs des universités – ont la double mission d’assurer le développement de la recherche fondamentale et appliquée et de transmettre aux étudiants les connaissances qui en sont issues  (source enseignementsup-recherche.gouv.fr).

Les MCF et les PR sont donc avant tout des chercheurs qui transmettent à leurs étudiants les connaissances acquises par la recherche. Ils ne sont pas recrutés pour leur compétences pédagogiques, ni pour leur expérience professionnelle – même si ces qualités sont prises en compte parfois – mais pour leur production en tant que chercheur (nombre et qualité des publications).

La charge de travail des MCF est directement liée à la dualité de leur mission. Les enseignants du secondaire affectés dans le supérieur (PRAG) qui ont une simple mission d’enseignement doit assurer un service de 384 heures de travaux dirigés ou équivalent. Le calcul de la charge d’enseignement correspondant à la demi-mission d’un MCF est de 383/2 = 192 heures de TD ou équivalent.

Les Maitres assistants des écoles d’architecture ne sont pas recrutés pour leur qualité de chercheur. Au contraire des MCF, ils n’ont pas l’obligation d’être titulaires d’un doctorat et leur mission ne comporte statutairement aucune obligation de recherche. Pour une mission similaire, les PRAG, ont service d’enseignement 20% supérieur.

Pas besoin de thèse, pas besoin de passer une agrégation, pas d’obligation de recherche et aucune compétence pédagogique requise non plus. Il faut souhaiter bon courage aux jurys des concours pour détecter parmi les très nombreux candidats celui où celle qui saura transmettre plus que ce qu’il ou elle aura lui même ou elle même reçu.

 

conseiller d’orientation vs conseiller pédagogique

Les enseignants des écoles d’architecture envisagent régulièrement l’hypothèse du recrutement d’une personne qui serait chargée, au sein de l’école, de l’orientation des étudiants.
Qu’est ce qu’un conseiller d’orientation ? Il existe au sein du ministère de l’éducation nationale, un corps de conseiller d’orientation psychologues. Dans l’enseignement supérieur ces personnes exercent dans les Cellules d’Information et d’Orientation. Les étudiants de l’école d’architecture de Nancy peuvent bénéficier des services du SOIP (service d’orientation et d’insertion professionnelle) de l’université de Lorraine. Un article récent du journal de l’UL explique son rôle et son organisation (http://factuel.univ-lorraine.fr/node/5686)
Si des étudiants se sont mal orientés le SOIP est certainement l’outil approprié. Un conseiller propre à l’école pourrait-il rivaliser, en terme de compétences et de disponibilité ?
Si des étudiants souhaitent se réorienter (abandonner les études d’architecture), non par désintérêt mais parce qu’ils rencontrent des difficultés dans leur vie étudiante (problèmes économiques, santé, logement, …), ils peuvent s’adresser aux services sociaux de l’université qui leur sont présentés lors des réunions de rentrée. Ils peuvent également demander l’aide du FSDIE (fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiants) qui a été mis en place dans la plupart des écoles.
Reste le cas des étudiants qui rencontrent des difficultés dans leurs études malgré l’intérêt qu’ils portent à la discipline. Il me semble que le rôle de l’école est plus de les aider à réussir que de les aider à se « désorienter ». Lorsqu’il audite les écoles d’architecture le Haut Conseil de l’Évaluation de le Recherche et de l’Enseignement Supérieur (HCERES) dit qu’elles sont efficaces pour ce qui concerne la réorientation mais qu’elles peinent à  faire, c’est à mon sens sur ce point qu’il faut mettre des moyens. Si l’on veut bien admettre que le rôle d’un enseignant n’est pas uniquement de transmettre, l’école doit aider les enseignants à aider les étudiants à réussir. C’est pour cette raison qu’au recours à un conseiller d’orientation (dont la fonction existe déjà à l’UL), je préfère le recours à un conseiller pédagogique dont le rôle serait d’aider l’équipe enseignante à faire évoluer ses pratiques (approche pas compétences, écoute active, classe inversée, évaluation, …).
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